Le quatrième trimestre 2024 a confirmé une tendance marquante : une baisse soutenue des taux de crédits immobiliers, qui atteignent en moyenne 3,38 %, contre 3,59 % au trimestre précédent. En un an, les taux ont chuté de 88 points de base, passant de 4,20 % fin 2023 à 3,32 % en décembre 2024, illustrant une volonté claire des banques de relancer un marché immobilier en difficulté.
Une politique bancaire favorable à la relance
Cette dynamique s’inscrit dans un contexte de politiques monétaires et réglementaires plus souples. La Banque centrale européenne (BCE) a procédé à quatre baisses successives de son taux de refinancement, le ramenant à 3,15 % début décembre. En parallèle, deux ajustements des taux d’usure (en juillet et en octobre) ont renforcé cette tendance.
Cette baisse rapide des taux a permis d’améliorer la solvabilité des emprunteurs et de stimuler la demande. Tous les profils, qu’ils optent pour des prêts sur 15, 20 ou 25 ans, ont profité de cette réduction historique. Les banques, confrontées à un marché ralenti, ont intensifié leurs efforts pour attirer de nouveaux clients.
Des crédits immobiliers sur des durées record
La durée moyenne des prêts immobiliers a également connu un allongement notable, atteignant 249 mois à la fin de l’année 2024, soit un peu plus de 20 ans. Ce chiffre marque un record historique avec un pic à 252 mois en décembre. Cette tendance, bien que favorable à la relance, reflète aussi l’augmentation du coût des biens immobiliers.
Malgré la baisse des taux, le montant des mensualités reste élevé : pour un emprunt moyen de 100 000 €, l’annuité s’établit à 8,6 % des revenus, soit une hausse de 20,1 % par rapport à décembre 2021. Ce contexte met en lumière l’effet combiné de la baisse des taux et de la montée des prix des logements.
Une solvabilité des emprunteurs en amélioration
En 2024, l’indicateur de solvabilité des ménages s’est redressé, grâce notamment à la hausse des revenus et à une inflation en repli. Toutefois, les apports personnels ont diminué, reflétant un accès au crédit moins contraignant. Les primo-accédants, longtemps écartés du marché, retrouvent progressivement leur place, tandis que les cadres et professions libérales dominent encore les transactions.
L’apport personnel moyen a enregistré une baisse, mais il reste supérieur de 42,7 % à celui de 2019, une période marquée par des exigences d’apport au plus bas.
Une reprise confirmée dès le début 2025
Les premières semaines de 2025 confirment cette tendance. Au 15 janvier, le taux moyen des crédits immobiliers est tombé à 3,24 %, avec une baisse supplémentaire de 8 points de base par rapport à décembre. La reprise amorcée en 2024 semble donc s’inscrire dans la durée, soutenue par une politique bancaire proactive et un regain de confiance des ménages.
Cette évolution marque un tournant pour le marché immobilier, qui semble retrouver un dynamisme à la hauteur des années précédant la crise, malgré des contraintes structurelles encore présentes. La situation reste à surveiller, notamment en ce qui concerne l’évolution des prix des biens immobiliers et l’impact de la conjoncture économique globale.
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Une réponse à “Une baisse rapide des taux crédits immobiliers dynamise le marché en 2024”
On ne peut pas déconnecter l’état du marché immobilier de la situation économique du pays. Or, celle-ci est dégradée selon les différents indicateurs (INSEE, Banque De France, Eurostat etc…).
La baisse des taux d’intérêt permettra aux porteurs de projets qui passeront à l’action en 2025 d’améliorer leur pouvoir d’achat.
Par contre, parler de reprise du marché en 2025 même si c’est du conditionnel, est pour le moins prématuré au vu, il faut le répéter du contexte économique dégradé et qui d’ailleurs, poursuit sa dégradation.