À partir du 22 janvier 2025, une interdiction totale de la pêche sera instaurée dans le golfe de Gascogne jusqu’au 20 février. Cette mesure vise à protéger les dauphins et marsouins des captures accidentelles dans les filets de chaluts, une problématique devenue centrale dans la préservation de la biodiversité marine. Bien que saluée par les défenseurs de l’environnement, cette décision soulève de vives inquiétudes parmi les professionnels bretons du secteur.
Une mesure pour protéger les dauphins
Le golfe de Gascogne est un habitat clé pour de nombreuses espèces marines, dont les dauphins et les marsouins, menacés par les captures accidentelles. Selon l’observatoire Pelagis, des milliers de dauphins échouent chaque année sur les côtes françaises, victimes des chaluts et autres engins de pêche. En réponse, le Conseil d’État a validé une interdiction temporaire de la pêche dans cette zone stratégique, conformément aux engagements européens en faveur de la biodiversité.
Si cette mesure reflète un engagement fort en faveur de la préservation des écosystèmes marins, son impact sur les activités des pêcheurs est significatif. Pas moins de 450 navires français, dont de nombreux chalutiers bretons, doivent rester à quai durant cette période.
Des conséquences économiques importantes
En Bretagne, cette interdiction touche un secteur vital pour l’économie régionale et la souveraineté alimentaire européenne. Comme l’a souligné Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, dans une déclaration reprise par Ouest-France, « cette décision aura des conséquences très lourdes pour les pêcheurs déjà fragilisés par de multiples crises ». Il a également évoqué l’impact sur l’ensemble de la filière maritime, des ports aux criées, en passant par les mareyeurs et les transformateurs.
Pour atténuer ces effets, le ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé des indemnisations couvrant plus de 80 % des pertes des professionnels. Cependant, les acteurs du secteur jugent ces mesures insuffisantes, soulignant que cette crise risque de fragiliser durablement les pêcheurs et les métiers connexes. La criée du Guilvinec, où le ministre s’est rendue le 17 janvier, a été un lieu d’échanges tendus entre les professionnels et les pouvoirs publics.
Quelles solutions à long terme ?
Face à cette situation, des dispositifs innovants sont en cours d’évaluation. Parmi eux, les technologies d’effarouchement acoustique et d’observation électronique des cétacés semblent prometteuses pour permettre une pêche plus respectueuse de la biodiversité. Loïg Chesnais-Girard a appelé à une généralisation rapide de ces outils, tout en rappelant l’importance d’une vision équilibrée des activités maritimes.
Cette interdiction illustre les tensions entre les impératifs de protection de l’environnement et les réalités économiques des pêcheurs. Si la préservation des cétacés est essentielle, les professionnels bretons espèrent que cette crise permettra de trouver des solutions pérennes pour concilier biodiversité et activité humaine. Le mois à venir sera crucial pour évaluer l’impact de cette mesure et les perspectives d’une transition durable pour la pêche bretonne.
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