Les polices d’Angleterre et du Pays de Galles traversent une crise de confiance majeure, avec des chiffres alarmants révélant que 89 % des crimes violents et sexuels signalés en 2024 n’ont pas abouti à une arrestation ou une inculpation. Ces données, issues d’une enquête menée par The Guardian, soulignent un système judiciaire à bout de souffle, incapable de répondre aux attentes des victimes.
Des zones entières sans résolution de crimes
Entre juin 2023 et juin 2024, près de 1,9 million de crimes graves, tels que les agressions sexuelles, le harcèlement et les viols, ont été clôturés sans qu’un suspect ne soit identifié. Plus inquiétant encore, dans 611 quartiers où au moins un crime violent ou sexuel est signalé toutes les deux semaines, moins de 10 % des affaires aboutissent à une résolution. Dans certains cas, aucun crime n’a été élucidé pendant des mois.
Les grandes zones urbaines, où le taux de criminalité est plus élevé, affichent les pires résultats. À Birmingham Ladywood, quartier ayant enregistré 711 crimes violents ou sexuels en un an, 91 % des affaires n’ont pas donné lieu à des poursuites. Des quartiers similaires à Bradford ou Leeds connaissent des situations tout aussi préoccupantes.
Un désengagement des victimes et une justice lente
Le manque de résultats pousse de plus en plus de victimes à se retirer des enquêtes, doutant de l’efficacité de la justice. Selon les statistiques, 60 % des enquêtes pour viol sont abandonnées parce que les victimes retirent leur soutien, contre 43 % il y a neuf ans.
En moyenne, une enquête pour viol dure 423 jours avant qu’une inculpation ou une citation ne soit prononcée, bien plus longtemps que pour d’autres crimes, comme les agressions physiques (55 jours) ou les vols (28 jours). Cette lenteur exacerbe la frustration des victimes et renforce leur désillusion envers les forces de l’ordre.
Les taux de résolution varient fortement selon les régions. Si des comtés ruraux comme le Lancashire (19,2 %) ou le Cumbria (18 %) affichent des résultats légèrement meilleurs, des zones comme les West Midlands (6,9 %) ou Londres (7 %) présentent des taux extrêmement faibles.
Yvette Cooper, ministre de l’Intérieur, a dénoncé cette « loterie des codes postaux », promettant de mettre fin aux disparités en coordonnant les fonctions spécialisées de la police, telles que la criminalistique et l’utilisation de technologies comme les drones.
Lady Helen Newlove, commissaire aux victimes pour l’Angleterre et le Pays de Galles, a souligné l’urgence de redonner confiance aux victimes :
« Trop souvent, les enquêtes se terminent sans résolution, laissant les victimes se sentir ignorées et abandonnées. »
Elle appelle à une transformation profonde des pratiques policières pour mieux protéger les victimes et poursuivre les auteurs de crimes.
Les problèmes de la police britannique ne se limitent pas aux crimes violents. Une étude publiée en mars 2024 révélait qu’aucun cambriolage n’avait été résolu dans près de la moitié des quartiers d’Angleterre et du Pays de Galles au cours des trois dernières années.
Les coupes budgétaires dans les forces de l’ordre et l’influence grandissante de la bureaucratie sont souvent pointées du doigt. Cependant, la réalité semble être un manque généralisé d’efficacité et une gestion inadaptée des priorités.
L’incapacité de la police à résoudre une majorité de crimes violents et sexuels en Angleterre et au Pays de Galles représente une menace directe pour la confiance publique dans le système judiciaire. Face à cette situation, des réformes urgentes et profondes sont nécessaires pour garantir que justice soit rendue aux victimes et que la sécurité publique soit rétablie. En attendant, la question demeure : combien de temps encore les citoyens accepteront-ils un système qui semble de plus en plus déconnecté de sa mission première ?
Crédit photo : wikipedia (cc)
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3 réponses à “Angleterre et Pays de Galles : la majorité des crimes violents et sexuels restent impunis”
Comme d’aucuns le savent, l’Angleterre et les pays du Royaume Uni, ont toujours été les « mauvais élèves de l’Europe ». Mais surtout ont toujours joué « solo », la plupart du temps totalement en contradiction de ce qui etait décidé et dicté par l’Europe.
De ce fait, se poser la question quant à l’attitude des Anglo-saxons, c’est déjà y répondre partiellement…
Si les anglais faisaient subir aux nouvelles populations délinquantes ce qu’ils ont fait subir à l’époque aux irlandais les grooming gangs auraient duré 24h !!
Avec une famille royale comme la leur , il est préférable de laisser trainer et d’éviter les enquetes qui pourrraient remonter trop haut ….