Le licenciement économique est une procédure encadrée par le Code du travail français, permettant à un employeur de rompre un contrat de travail pour des raisons indépendantes de la personne du salarié. Les motifs reconnus incluent des difficultés économiques, des mutations technologiques, une réorganisation nécessaire à la sauvegarde de la compétitivité, ou la cessation d’activité de l’entreprise.
Quelle procédure suivre ?
Avant d’engager un licenciement économique, l’employeur doit explorer toutes les possibilités de reclassement pour le salarié au sein de l’entreprise ou du groupe auquel elle appartient. Cette obligation de reclassement est essentielle et doit être réalisée de manière personnalisée, en tenant compte des compétences du salarié.
La procédure débute par la convocation du salarié à un entretien préalable, envoyée par lettre recommandée ou remise en main propre contre décharge. Cet entretien, qui ne peut se tenir moins de cinq jours ouvrables après la réception de la convocation, vise à expliquer les motifs économiques justifiant le licenciement et à recueillir les observations du salarié.
Après l’entretien, si le licenciement est maintenu, l’employeur adresse une lettre de licenciement au salarié, précisant les motifs économiques, les efforts de reclassement entrepris, et les critères d’ordre appliqués si plusieurs salariés sont concernés. Le délai d’envoi de cette lettre varie selon le statut du salarié : au moins sept jours ouvrables après l’entretien pour un salarié non cadre, et quinze jours pour un cadre.
Indemnités et accompagnement
Le salarié licencié pour motif économique a droit à une indemnité légale de licenciement, calculée en fonction de son ancienneté et de sa rémunération. Cette indemnité correspond à un quart de mois de salaire par année d’ancienneté jusqu’à dix ans, et à un tiers de mois de salaire par année au-delà de dix ans.
En outre, l’employeur doit proposer au salarié un Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP), destiné à favoriser un retour rapide à l’emploi. Le salarié dispose de 21 jours pour accepter ou refuser ce dispositif. En cas d’acceptation, il bénéficie d’un accompagnement renforcé et d’une allocation spécifique pendant une durée déterminée.
Obligations de l’employeur et droits du salarié
L’employeur est tenu de respecter des critères d’ordre pour déterminer les salariés concernés par le licenciement, en se basant sur des éléments tels que les charges de famille, l’ancienneté, les qualités professionnelles, et les difficultés de reconversion. Ces critères doivent être définis avec précision et appliqués de manière objective.
Le salarié licencié bénéficie d’un préavis dont la durée dépend de son ancienneté, sauf en cas d’acceptation du CSP, où le préavis n’est pas effectué mais payé. De plus, le salarié dispose d’une priorité de réembauche pendant un an, qu’il doit demander par écrit, et l’employeur est tenu de l’informer de toute offre correspondant à ses qualifications.
En cas de non-respect de la procédure ou d’absence de cause réelle et sérieuse, le licenciement peut être jugé abusif, ouvrant droit pour le salarié à des indemnités supplémentaires fixées par le conseil de prud’hommes.
Il est donc crucial pour l’employeur de suivre scrupuleusement la procédure légale et pour le salarié de connaître ses droits afin de garantir une application équitable de cette mesure.
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Une réponse à “Emploi. Licenciement économique : une procédure souvent méconnue”
Pour avoir été victime d’un prétendu « licenciement économique » il y a peu d’années… je peux assurer ici, que toute la procédure que vous décrivez dans votre article avait été suivie « aux petits oignons », mais ne fut en réalité qu’une mascarade jouée à mes dépens.
J’ai tenté, par le droit, de m’y opposer. Le combat du pot de terre contre le pot de fer. J’ai perdu, mais beaucoup appris sur la justice républicaine, maçonnique, cette machinerie habile à empêcher toute manifestation de la vérité.
Les modalités d’emploi du « licenciement économique » sont bien connues de l’entreprise, qui sait parfaitement, dans certains cas, ce fut le mien, s’en servir aux dépens de ses employés.
De même qu’il existe, de notoriété publique, des opérations de licenciement économique, quasi frauduleuses, menées de concert entre employeurs et employés, où tous trouvent leur compte…