« Taharrush gamea », l’encerclement et l’attouchement de femmes dans l’espace public par une foule d’hommes, qui n’intéresse pas les féministes

Taharrush gamea… le terme n’est certes pas aussi cool que manspreading, catcalling, ou eye rape, et son étymologie arabe ne vous fera pas briller en société. Mais puisque l’heure en est à la création de hashtag pour qualifier et spectaculariser tous les traits du comportement masculin prétendument sexistes, il est quand même étonnant qu’il soit totalement absent du lexique relatif à la violence de genre. Surtout à en juger par sa gravité. Serait-ce que les féministes 2.0 choisissent leurs thèmes en fonction du profil du ou des agresseurs ?

Littéralement, avec quelque erreur de traduction (la formulation correcte arabe serait taḥarrush jamāʿī ou dschama’i ), l’expression signifiant « harcèlement collectif » nous renvoie en Égypte en 2005, quand les premiers témoignages arrivaient jusqu’à nous. Dans cette partie du monde où il n’est pas mal perçu d’insulter, de harceler, ou même de frapper des femmes non-accompagnées dans l’espace public, quatre d’entre elles, Shaimaa Abou Al-Kheir, Nawal Ali Mohammed Ahmed, Abir al-Askari et Iman Taha Kamel osaient porter plainte contre X après avoir vécu l’enfer place Tahrir. Lors des manifestations de protestation contre le régime du président déchu Moubarak, plusieurs femmes étaient encerclées par une foule d’hommes et abusées sexuellement. Au son de « salopes » et de « putes », leurs vêtements étaient arrachés, elles étaient palpées et pénétrées manuellement dans leurs parties intimes, parfois sous le regard inerte de la police. Pour les assaillants, les femmes ne doivent pas participer à des événements politiques. Comme on peut l’imaginer, le recours en justice de ces femmes sera vain (pas de recueil des témoignages oculaires, pas d’enquête approfondie, plaignantes menacées, aucune poursuite engagée), tant le problème est enraciné dans la culture égyptienne.

La place Tahrir est encore protagoniste à partir de 2011, quand les agressions sexuelles dont au moins un viol, deviennent récurrentes, non seulement lors des manifestations politiques mais aussi durant les célébrations religieuses qui s’y déroulent. Les auteurs des violences étant à rechercher parmi les participants mais aussi au sein des forces de l’ordre. La même année, la journaliste britannique qui couvrait le printemps arabe au Caire Lara Logan, subissait le même traitement. Tirée par les cheveux par une foule masculine, elle était séparée de son équipe, battue, dénudée, pénétrée manuellement par plusieurs centaines d’hommes. Elle ne sera sauvée que par l’intervention d’autres femmes et d’agents de sécurité.

De la place Tahrir à Cologne ou Milan, le récit des victimes est le même. Et de l’Afrique du Nord aux centres-villes européens, celui des allochtones excusant le crime est identique : puisque ces femmes sont seules dans l’espace public, elle le méritent. C’est d’ailleurs à propos des abus sexuels de la Saint-Sylvestre 2015 à Cologne que l’expression taharrush gamea sera employée pour la première fois dans les médias européens sur la base d’une déclaration de l’Office fédéral allemand de la police criminelle (BKA) qui indique clairement une forme de violence communautaire.

Die Welt écrit :  « Le BKA est conscient du phénomène de harcèlement sexuel communautaire des femmes en public dans certains pays arabes. Cette forme de crime y est appelée « taharrush gamea » (harcèlement sexuel communautaire) ». Le quotidien cite ensuite les mots d’un rapport du BKA, reprit à son tour par le syndicat des polices allemandes : « Les autorités policières des pays concernés détectent généralement ces crimes commis par des groupes de jeunes hommes lors de grands rassemblements de personnes, comme lors de rassemblements ou de manifestations. Les agressions vont du harcèlement sexuel au viol » et ajoute, à propos des épisodes similaires survenus en Allemagne : « La majorité des auteurs connus de la police sont jusqu’à présent de jeunes hommes nord-africains. »

Toléré dans les pays islamiques, le taharrush gamea est pratiqué avec une insistance croissante dans les villes d’Europe. Cette année encore, la nuit du nouvel an a vu se multiplier les épisodes, notamment à Milan où huit femmes (belges, italiennes ou anglaises) ont porté plainte. À ce jour.

La dynamique est toujours la même et les profils des victimes et des agresseurs se ressemblent étrangement. À l’heure du tout systémique, il est donc pour le moins surprenant que ces exactions ne soient pas dénoncées avec plus de force. Un sombre rituel qui n’est évidemment pas circonscrit au célébrations festives ou aux manifestations.

Mais alors que des médias et autres gauchistes crient à la récupération ou au racisme, le scandale des viols des grooming gang pakistanaises vient nous rappeler à quoi aboutit la censure du politiquement correct. Un silence qui assure notamment un climat d’impunité aux auteurs des violences et empêche la politique d’élaborer des solutions.

Et ce sont nos femmes et nos filles qui doivent et devront affronter toujours plus les conséquences de cette lâcheté.

Face à la passivité des pouvoirs publics et au sexisme de certaines populations qui pourrissent notre quotidien, réinvestir nos centres-villes, protéger nos filles, les avertir des nouveaux dangers qui guettent, est plus qu’urgent.

 

31 décembre 2020, les Italiens découvraient le taharrush gamea sur la place du Dôme de la capitale lombarde.

Audrey D’Aguanno

Illustration : DR
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2 réponses à “« Taharrush gamea », l’encerclement et l’attouchement de femmes dans l’espace public par une foule d’hommes, qui n’intéresse pas les féministes”

  1. loic ruello dit :

    c’est le vivre ensemble ! non ?

  2. Jotglars 66 dit :

    On le sait depuis longtemps que ces populations blindées d’islamisme rétrograde nourrissent un mépris, un irrespect voire une haine de la femme en général et blanche en particulier….Le viol est donc normal pour ces dégénérés mais surtout pas de discrimination…non, juste des faits criminels intolérables pour des gens civilisés ! !

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