En 2025, à l’heure où la liberté d’expression devrait être un pilier indéboulonnable de nos sociétés, elle vacille sous les coups d’une censure moderne, aussi insidieuse que ravageuse. Ce n’est plus le fanatisme religieux seul qui la menace, mais une alliance toxique entre les nouveaux moralistes de l’Occident et les plateformes numériques. Une décennie après l’attentat contre Charlie Hebdo, l’ironie amère réside dans le fait que ceux qui proclamaient haut et fort « Je suis Charlie » semblent aujourd’hui prêts à restreindre cette liberté au nom du politiquement correct.
Charlie Hebdo, dix ans après : un symbole de liberté trahi
Le 7 janvier 2015, le massacre perpétré par des islamistes dans les locaux de Charlie Hebdo a coûté la vie à douze personnes, frappant de plein fouet la liberté de caricature et de satire. À l’époque, la solidarité affichée par les élites politiques et médiatiques semblait univoque. « Je suis Charlie » résonnait comme un cri d’union pour la défense de la liberté d’expression.
Mais derrière ces slogans, une réalité bien différente s’est peu à peu dessinée. Rapidement, des voix influentes ont commencé à ajouter des « mais » à leur soutien : « Je suis pour la liberté d’expression, mais pas pour le discours haineux », « mais pas pour les provocations inutiles ». Une rhétorique perfide qui vide de sa substance même l’idée de liberté d’expression. Car dès lors qu’on commence à y mettre des limites subjectives, c’est son essence entière qui s’effondre.
Le véritable danger pour la liberté d’expression aujourd’hui ne vient plus seulement des fanatiques religieux, mais d’une nouvelle élite bien-pensante. Des figures politiques aux multinationales du numérique, tout un système semble s’être ligué pour censurer les idées non conformistes.
Cette « culture du tu-ne-peux-pas-dire-ça » s’infiltre dans tous les aspects de la société. L’Union européenne, sous prétexte de lutter contre les discours haineux et la désinformation, a instauré des mécanismes de censure qui frappent principalement les opinions conservatrices ou critiques envers l’immigration de masse et les politiques identitaires. Sur les réseaux sociaux, les géants de la tech, soutenus par des armées de « vérificateurs de faits » orientés, participent à cette chasse aux sorcières idéologique même si les annonces récentes vont dans le bon sens.
Une Europe en recul face aux défis de l’expression
Aujourd’hui, l’Europe ne protège plus la liberté d’expression. Elle s’en méfie, la juge excessive et la restreint. Les « discours de haine », un concept volontairement flou, sont devenus l’excuse parfaite pour museler toute critique dérangeante. Ce recul s’accompagne d’un retour déguisé des lois contre le blasphème, particulièrement en ce qui concerne l’islam, comme pour apaiser des individus parfois prêts à recourir à la violence. Cette autocensure imposée reflète un déclin de notre civilisation : une peur de défendre les principes mêmes qui ont forgé nos démocraties.
Dans ce climat, les dissidents, notamment à droite, se retrouvent au banc des accusés. Critiquer l’idéologie woke ou défendre des valeurs traditionnelles vous vaut d’être qualifié de réactionnaire, voire de dangereux extrémiste. Ironiquement, ceux qui prônent l’inclusion et la tolérance s’avèrent souvent les premiers à rejeter toute opinion divergente.
Pourtant, l’urgence est là : la liberté d’expression n’est pas un simple luxe, mais le fondement de toute société libre et démocratique.
Refuser la censure, c’est protéger le droit de critiquer, d’interroger et de débattre. C’est refuser que la peur ou le conformisme dictent ce qui peut ou non être dit. À une époque où l’on veut imposer une pensée unique, réaffirmer le droit à l’expression sous toutes ses formes est un acte de résistance indispensable.
Martin D
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