Les boissons sucrées, très consommées à travers le monde, sont responsables de millions de nouveaux cas de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires chaque année, selon une récente étude de l’université Tufts de Boston, publiée dans Nature Medicine. Ce phénomène, particulièrement grave dans les pays en développement, souligne l’urgence d’agir pour réduire leur consommation.
Une épidémie silencieuse liée aux boissons sucrées
D’après cette étude, environ 1 cas de diabète de type 2 sur 10 et 1 cas de maladie cardiovasculaire sur 30 sont directement liés à la consommation de boissons sucrées. Ces dernières sont définies comme des boissons contenant du sucre ajouté et apportant au moins 50 calories par portion, telles que les sodas, les jus de fruits industriels ou les boissons énergétiques. En revanche, les jus de fruits 100 % naturels et les boissons édulcorées sans calories ne sont pas concernés.
Entre 1990 et 2020, la consommation de boissons sucrées a contribué à 5 % des décès liés au diabète de type 2 et 2 % des décès causés par les maladies cardiovasculaires dans le monde. Le nombre de nouveaux cas de diabète de type 2 associés à ces boissons a augmenté de 1,3 point de pourcentage sur la même période.
Les impacts métaboliques des boissons sucrées
La consommation de boissons sucrées engendre des effets néfastes sur la santé de plusieurs façons :
- Pics de glycémie : Ces boissons provoquent une montée rapide du taux de sucre dans le sang, mettant le corps à rude épreuve pour rétablir un niveau normal. À long terme, cela peut entraîner une hyperglycémie chronique, facteur clé du diabète de type 2.
- Accumulation de graisses : Le fructose contenu dans le sucre et le sirop de maïs à haute teneur en fructose favorise la production excessive de graisses par le foie, menant à des maladies telles que la stéatose hépatique et des troubles cardiovasculaires.
- Carences nutritionnelles : Les boissons sucrées remplacent souvent des options plus nutritives, augmentant les risques de malnutrition, de prise de poids et d’inflammation.
Les pays en développement en première ligne
L’étude révèle que les pays en développement sont les plus touchés. En Colombie, par exemple, 48 % des nouveaux cas de diabète et 23 % des nouveaux cas de maladies cardiovasculaires sont attribués à la consommation de boissons sucrées. De manière générale, l’Amérique latine, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord enregistrent les proportions les plus élevées de maladies liées à ces boissons.
Dans ces régions, plusieurs facteurs aggravent la situation :
- Publicité ciblée : Les industries de boissons sucrées exploitent les aspirations des populations à adopter un mode de vie « occidental », rendant leurs produits très attrayants.
- Politiques laxistes : Des taxes peu élevées et une régulation insuffisante favorisent la prolifération de ces boissons.
- Accès limité à l’eau potable : Cela pousse les populations à consommer davantage de boissons sucrées, souvent plus accessibles que l’eau.
Une menace croissante pour la santé publique
Les résultats de cette étude sont alarmants : entre 1990 et 2020, environ 12,5 millions d’années de vie en bonne santé ont été perdues à cause des boissons sucrées, dont 5 millions liées au diabète et 7,6 millions aux maladies cardiovasculaires. Si ces tendances ne sont pas inversées, le fardeau économique et sanitaire de ces maladies continuera de croître, avertit Laura Lara-Castor, chercheuse à l’Institut pour l’Évaluation des Métriques de Santé (Université de Washington).
Des solutions urgentes à mettre en œuvre
Pour endiguer cette épidémie, des stratégies claires doivent être adoptées :
- Taxation des boissons sucrées : De nombreux experts plaident pour l’instauration de taxes élevées, comme cela a été fait au Mexique, afin de réduire leur consommation.
- Régulation publicitaire : Les campagnes de publicité ciblant les populations vulnérables doivent être strictement encadrées.
- Sensibilisation et éducation : Les consommateurs doivent être informés des dangers des boissons sucrées et encouragés à opter pour des alternatives plus saines.
- Amélioration de l’accès à l’eau potable : Garantir un accès universel à l’eau potable est essentiel pour réduire la dépendance aux boissons sucrées.
La crise des boissons sucrées illustre l’impact dévastateur de l’industrie agroalimentaire sur la santé publique, en particulier dans les pays les plus vulnérables. Face à cette menace croissante, il est crucial que les gouvernements, les organisations de santé et les citoyens agissent ensemble pour promouvoir des habitudes alimentaires plus saines et protéger les générations futures.
Illustration : DR
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2 réponses à “Boissons sucrées : un fléau mondial pour la santé”
Toutes ces « solutions urgentes » à mettre en oeuvre ne sont que des voeux pieux qui permettront aux « autorités » à se dédouaner, aux consommateurs de continuer à consommer pour le plus grand bénéfice de bigpharma et de toute l’industrie médicale ! Pour boucler la boucle il ne reste plus qu’à mettre une étiquette sur les bouteilles, comme pour le tabac « attention le sucre peut tuer » La conclusion ? C’est de la faute à pas de chance !
SVP arrêtez de nous inonder d’études démontrant le danger de toutes ces boissons bourrées de sucre ( Coca, sodas divers, jus de fruits etc ) alors que les autorités n’ont jamais rien fait pour les taxer fort comme le tabac, l’alcool ou l’essence ! Nombre de produits néfastes pour la santé sont en vente sans aucune restriction. Pour exemple depuis 10 ans on essaie d’interdire les poêles style Tefal, cancerogènes sans succès devant les surpuissants lobbys ! ON COMPTE 547.5 MILLIARDS DE BOUTEILLES DE COCA COLA VENDUES en 1 an dans le monde à grand renfort de pubs….taxez la publicité au maxi et on verra l’impact…