La Hongrie se prépare à lancer un recours contre la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) à la suite d’une amende controversée de 200 millions d’euros imposée en juin 2024, assortie d’astreintes journalières supplémentaires d’un million d’euros. Ces sanctions ont été imposées en raison du non-respect présumé par la Hongrie de la législation de l’UE en matière d’asile, ce que le gouvernement hongrois conteste fermement.
Les efforts de la Hongrie en matière de protection des frontières sous le feu des critiques
Depuis 2015, la Hongrie a joué un rôle essentiel dans la sécurisation des frontières extérieures de l’Union européenne, en dépensant environ 2 milliards d’euros pour freiner l’immigration clandestine. Malgré ces efforts, la CJUE a pénalisé le pays pour ses politiques de protection des frontières, une décision que le Premier ministre Viktor Orbán a dénoncée comme « scandaleuse et inacceptable ». Il a accusé Bruxelles de se livrer à un « chantage financier » tout en réitérant l’engagement de la Hongrie en faveur de la sécurité de ses citoyens.
Le ministre hongrois de la justice, Bence Tuzson, s’est fait l’écho de ces sentiments, qualifiant l’arrêt de la CJCE de disproportionné et d’injustifié. M. Tuzson a mis l’accent sur plusieurs points, notamment la sélection arbitraire des juges et l’absence de justification claire de l’amende excessive, qui dépasse les recommandations initiales de la Commission européenne.
« Cette décision sape les efforts légitimes de la Hongrie en matière de protection des frontières », a déclaré M. Tuzson. Il a souligné que ces sanctions constituent un affront au principe de la responsabilité partagée au sein de l’UE, compte tenu notamment du soutien financier minime que la Hongrie a reçu pour la protection des frontières extérieures de l’Union.
La Hongrie cherchera à obtenir des compensations juridiques
En réponse à cet arrêt, la Hongrie consulte des cabinets d’avocats internationaux afin de déposer une demande de dommages et intérêts contre l’Union européenne. Le gouvernement estime que la décision de la CJCE a imposé des charges financières et politiques excessives au pays, qui a été un défenseur de premier plan de la sécurité de l’UE.
Le ministre de la justice, M. Tuzson, a souligné que les politiques migratoires de la Hongrie sont conformes aux normes internationales et que l’amende porte atteinte à la souveraineté du pays. « L’UE doit à la Hongrie des réparations pour les coûts que nous avons supportés afin de protéger non seulement nos frontières, mais aussi la sécurité de l’ensemble de l’Union », a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Orbán a réaffirmé l’engagement de la Hongrie en matière de protection des frontières : « Nous protégerons les frontières et le peuple hongrois ». Le gouvernement considère le recours en justice comme une étape nécessaire pour défendre la souveraineté de la Hongrie et pour contrer ce qu’il perçoit comme une sanction financière injustifiée.
Les implications plus larges pour l’UE
La bataille juridique de la Hongrie contre la CJCE pourrait créer un précédent dans la manière dont les États membres gèrent les tensions entre la souveraineté nationale et les réglementations de l’UE. L’affaire souligne le fossé qui se creuse au sein de l’Union en ce qui concerne les politiques migratoires et la répartition des responsabilités entre les États membres.
Alors que la Hongrie poursuit son action en justice, le litige met en lumière la lutte plus large entre les intérêts nationaux et les mandats de l’UE, préparant ainsi le terrain pour une confrontation importante dans la politique européenne.