En Bretagne, Noël est une période riche en traditions, mêlant croyances anciennes et coutumes modernes. Notre région, imprégnée de son histoire et de sa culture, célèbre cette fête de manière unique, avec des pratiques qui reflètent une spiritualité profonde et des superstitions fascinantes.
Le Kef Nedeleg : la bûche de Noël bretonne
Autrefois, l’une des traditions les plus répandues en Bretagne était celle du Kef Nedeleg, le tronc de Noël. Cette bûche massive, souvent en chêne, hêtre ou châtaignier, était choisie avec soin pour brûler lentement dans l’âtre. Avant de l’allumer, une prière était récitée, et la bûche était aspergée de sel et d’eau d’une source sacrée.
Les foyers accueillant des enfants nettoyaient minutieusement la cheminée, croyant que l’Enfant Jésus descendait par celle-ci pour récompenser les enfants sages. La bûche, allumée avant la messe de minuit, devait brûler plusieurs jours, parfois jusqu’à l’Épiphanie. Les cendres, considérées comme magiques, étaient conservées pour purifier l’eau ou protéger les maisons des éclairs et des serpents.
Les croyances et superstitions de la nuit de Noël
La nuit de Noël, en Bretagne, était entourée de mystères et de croyances. Les paysans plaçaient des couronnes de paille autour de leurs pommiers pour garantir une bonne récolte. On racontait également que, pendant la messe de minuit, les animaux dans les étables parlaient entre eux en langue humaine.
D’autres légendes affirmaient que l’eau des fontaines sacrées se transformait en vin, ou encore que les cloches des églises englouties, comme celles de la mythique cité d’Ys, pouvaient être entendues dans le vent. Les menhirs, quant à eux, étaient censés se déplacer pour boire dans les sources sacrées, révélant des trésors cachés avant de retourner à leur place.
Le repas et les traditions familiales
Après la messe de minuit, les familles partageaient un repas modeste, souvent un ragoût de porc mijoté dans l’âtre. Cette nuit, considérée comme si sainte que les esprits maléfiques n’osaient agir, était également un moment de communion avec les morts. Selon le folkloriste Anatole Le Braz, dans La Légende de la Mort en Basse-Bretagne, les âmes des défunts déambulaient en procession, chantant doucement des cantiques, avant de se rassembler dans des chapelles abandonnées pour des messes destinées aux âmes perdues.
« La nuit de Noël, on les voit défiler sur les routes en longues processions. Ils chantent d’une voix douce et légère le chant de la Nativité. On croirait, à les entendre, que ce sont les feuilles des peupliers qui bruissent, si, à cette époque de l’année, les peupliers avaient des feuilles.
A leur tête marche le fantôme d’un vieux prêtre, aux cheveux bouclés, blanc comme la neige, au corps légèrement voûté. Dans ses mains décharnées, il porte le ciboire. Derrière le prêtre vient un petit enfant de chœur qui sonne une minuscule cloche. La foule suit, en deux rangées. Chaque mort tient un cierge allumé dont la flamme ne vacille même pas dans le vent. C’est le chemin de quelque chapelle abandonnée, en ruines, où l’on ne célèbre plus d’autres messes que celles des âmes mortes ».
Si certaines de ces croyances se sont estompées, une coutume demeure vivante : les enfants bretons placent toujours leurs chaussures près de la cheminée en espérant que le Père Noël les remplira de cadeaux. Cette pratique moderne trouve ses racines dans l’ancienne habitude des enfants de laisser leurs sabots en bois près de l’âtre, attendant une simple friandise sucrée.
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Une réponse à “Les traditions bretonnes de Noël : un héritage entre croyances anciennes et coutumes modernes”
Oh oui que de traditions après on ne peut être que TRADI…Oui les animaux prédisaient l’avenir, le Maître avait croisé karrigell an Ankou la faux était tombée devant lui et depuis il ne se sentait pas bien il avait été voir le notaire… »ha setu bremañ hennañ ne yall ket pell »! Ite missa est! Il reste les agapes familiales voire fraternelles la tradition des sabots devant la cheminée souvent des souliers devant le sapin et la crèche avec un boeuf celtique car les Sémites ne connaissaient pas le boeuf! Dans ma famille je suis le dernier à avoir couru les guérets en sabots!