La vitamine C, souvent considérée comme un simple complément alimentaire pour renforcer le système immunitaire, pourrait jouer un rôle clé dans le traitement du cancer. Le professeur Ian Brighthope, président fondateur de l’Australasian College of Nutritional and Environmental Medicine (ACNEM), défend depuis des décennies l’utilisation de la vitamine C à haute dose par voie intraveineuse (HDIVC) comme un traitement complémentaire en oncologie.
Comment la vitamine C agit-elle dans le traitement du cancer ?
La vitamine C est bien connue pour ses propriétés antioxydantes, protégeant les cellules des dommages causés par les radicaux libres. Cependant, administrée à haute dose par voie intraveineuse, elle agit différemment : elle devient un pro-oxydant. Ce changement permet à la vitamine C de produire du peroxyde d’hydrogène, une substance qui attaque spécifiquement les cellules cancéreuses sans nuire aux cellules saines.
« La vitamine C à haute dose peut déclencher l’apoptose, le processus par lequel les cellules cancéreuses se détruisent elles-mêmes », explique le professeur Brighthope. En outre, elle stimule la production de collagène, ralentissant ainsi la croissance et la propagation des tumeurs. Elle empêche également le développement de nouveaux vaisseaux sanguins nécessaires à l’extension des tumeurs en modifiant les gènes responsables de leur croissance.
Les bienfaits de la vitamine C à haute dose pour les patients atteints de cancer
Bien que la vitamine C à haute dose ne réduise pas toujours la taille des tumeurs, elle améliore considérablement la qualité de vie des patients. Les témoignages rapportent une réduction de la fatigue, des nausées et de la dépression, ainsi qu’un meilleur appétit, un sommeil plus réparateur et une amélioration des fonctions corporelles.
Ces bénéfices sont particulièrement précieux en soins palliatifs, où l’objectif est de maximiser le confort du patient. De plus, la vitamine C contribue à réduire l’inflammation, souvent élevée chez les patients atteints de cancer, soulageant ainsi douleurs et inconfort.
La vitamine C à haute dose est généralement bien tolérée. Les effets secondaires les plus fréquents, comme la sécheresse buccale ou des nausées, restent légers. Les effets graves, tels que les calculs rénaux ou des complications chez des patients présentant certaines conditions génétiques, sont rares et évitables sous supervision médicale.
En ce qui concerne l’interaction avec la chimiothérapie, le professeur Brighthope estime que la vitamine C pourrait renforcer l’efficacité des traitements conventionnels. « De nombreux patients cancéreux présentent une carence en vitamine C en raison de la maladie et des traitements qu’ils subissent. Cette vitamine est essentielle pour soutenir le système immunitaire et améliorer la santé globale des patients », affirme-t-il.
Malgré ses promesses, l’utilisation de la vitamine C à haute dose dans le traitement du cancer nécessite davantage d’études pour définir son efficacité clinique et ses applications optimales. « Nous avons besoin de davantage d’essais cliniques pour intégrer pleinement cette thérapie dans les protocoles standards de traitement du cancer », insiste le professeur Brighthope qui plaide pour que la vitamine C à haute dose devienne une composante essentielle des plans de traitement du cancer. Ses effets bénéfiques sur la qualité de vie, son action anti-inflammatoire et sa capacité à cibler directement les cellules cancéreuses en font une thérapie complémentaire prometteuse.
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