Yves Mervin sort un livre sur le Dr Alice Le Guillou (Locarn) : « Tous les résistants n’étaient pas des bandits, mais tous les bandits étaient dans la résistance » [Interview]

Depuis des années, Yves Mervin est un empêcher de tourner en rond, et enquête sur la Résistance et ses dérives, en Centre-Bretagne notamment, durant la Seconde guerre mondiale. Cela lui vaut de nombreuses inimités, mais cela permet aussi aux lecteurs de ses nombreux livres de découvrir la face sombre d’une Résistance à laquelle personne n’avait osé s’attaquer frontalement jusqu’ici.

Le livre Docteur Alice Le Guillou, Quand la Résistance harcèle, viole et assassine, est un nouveau pavé jeté dans la mare concernant les exactions de quelques Résistants en Centre-Bretagne, qui ont pourtant parfois été considérés, après guerre, comme des héros (ce qui est d’autant plus facile qu’en tant que vainqueur, on peut écrire sa propre histoire, y compris en passant la gomme sur des faits sombres).

Avec ce sixième livre sur la Seconde Guerre mondiale en Bretagne, suite à vingt ans d’enquêtes, Yves Mervin – dont on peut lire des commentaires également sur son site dédié – revient sur un événement qu’il a déjà traité dans son deuxième livre, Joli mois de mai. Soit le viol en collectivité et l’assassinat du docteur Alice Le Guillou le 29 septembre 1944 à Paris. Cet événement n’avait pu être traité complètement du fait d’un refus d’accès au dossier des violeurs et assassins d’Alice Le Guillou réputés résistants. L’accès à de dossier à nécessité 10 ans de démêlés avec l’administration des archives et trois passages en Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), une histoire dans l’histoire.

Le sujet amène à décrire le contexte dans lequel survient cet événement, soit le basculement du pouvoir lors de la libération de Paris le 24 août 1944, comment une nouvelle organisation issue de différents courants de résistance (intérieure, londonienne, algéroise… gaulliste et communiste….), leurs luttes internes et leur relations avec les Américains. Comment cette nouvelle organisation associe d’authentiques résistants et des malfrats utilisés pour des opérations parallèles, un aspect non représentatif globalement de la Résistance, mais qui a existé. Comment des organisations de résistance en Bretagne, en l’occurrence un 2e bureau FFI de Saint-Brieuc a pu retrouver la trace d’Alice Le Guillou à Paris et la séquestrer. Comment la mère et la tante d’Alice Le Guillou ont été préalablement assassinées par des groupes de résistance, comment sont nées les tensions entre cette famille et des habitants de Locarn, le viol préalable de la correspondance privée entre Alice Le Guillou et sa mère, dans quel contexte sociologique (exploitants agricoles et carriers d’ardoises…). Et différentes affaires connexes comme l’affaire de la famille Loison à Saint-Brieuc qui révèle à elle seule la réalité de ce que fut la « résistance ».

Une histoire centrée sur le parcours d’un personne qui amène à comprendre le contexte général, qui mêle petite et grande histoire, une histoire « brute de fonderie » qui s’inscrit dans la série des ouvrages précédents, qui satisfait des lecteurs avides de connaître et de comprendre la réalité des faits.

Nous avons interrogé l’auteur, pour creuser cette affaire, sale, et peu flatteuse pour une partie de ceux qui, ensuite, ont totalement réécrit l’Histoire. Le livre est à commander ici.

Breizh-info.com : Pouvez-vous nous rappeler brièvement qui était Alice Le Guillou et comment elle est devenue une figure centrale dans cette histoire tragique ? Pourquoi cette affaire vous a particulièrement frappé au point d’en faire un livre ?

Yves Mervin : Alice Le Guillou est née en 1914 à Kergrist-Moëlou. Son père a été tué à la guerre cette année-là sur le front, elle ne le connaîtra pas et elle sera reconnue pupille de la nation. Sa mère, Marianne Lincot, s’installe au bourg de Locarn où habitent de nombreux carriers de Maël-Carhaix. Alice Le Guillou fait de brillantes études au lycée de Saint-Brieuc et poursuit des études de médecine à Rennes puis à l’université Descartes à Paris. Elle passe sa thèse au début de l’occupation en 1941, puis elle est nommée médecin-inspecteur d’hygiène sociale au dispensaire antituberculeux de Châteaudun au sud de Chartres. Elle fait une conférence publique sur la tuberculose à Châteaudun le 11 janvier 1943. Cette conférence est reprise de façon détaillée dans Le Patriote de Châteaudun. Alice Le Guillou est un symbole de réussite intellectuelle, sociale et féminine.

Je considère que j’étais le seul à pouvoir écrire ce livre étant donné ma démarche historique et par les témoins que j’ai rencontrés qui m’ont expliqué les dessous de l’histoire, ce qu’il serait quasiment impossible à deviner en partant des seules archives. Sans mon livre, cette histoire passerait aux oubliettes de l’histoire.

L’opposition qui m’a été faite pour l’accès au principal dossier de cette affaire m’a aussi stimulé, car je démonte sur un cas concret la résistance administrative et politique encore actuelle quatre-vingts ans après les faits. C’est aussi une histoire hors norme étant donné les acteurs qu’elle implique en Bretagne et à Paris, assez proche de la prise de pouvoir par Charles de Gaulle à Paris le 24 août 1944.

Breizh-info.com : En Centre-Bretagne, les comportements de la Résistance semblent avoir différé de ceux décrits par la « mémoire officielle ». Pouvez-vous nous en dire plus sur ce contexte local particulier ?

Yves Mervin : L’armée américaine a pénétré en Bretagne après la percée d’Avranches du 31 juillet 1944 et a refoulé les Allemands dans les poches de Brest, Lorient et Saint-Nazaire. Ce renversement de situation a duré environ une semaine. La résistance s’est intercalée entre ces deux armées régulières ou a simplement occupé le terrain libéré par les Allemands devant l’avance américaine. Son rôle est tout à fait mineur et on peut même se demander s’il n’a pas été négatif, car elle a, par sa présence, provoqué des combats avec les Allemands qui ne voulaient se rendre qu’à des Américains, pas à des « terroristes ». Comme à Guingamp le 7 août 1944 : la TFA (Task Force A) du général américain Earnest arrive devant Guingamp. Le groupe résistant du maquis de Coat-Mallouen choisit alors de les devancer, ce qui provoque des échanges de tirs sans aucun intérêt militaire et des morts civils qui auraient pu être évités.

Breizh-info.com : Il y a un écart important, mémoire exagérée et omerta et oblitération de certains faits ?

C’est le moins que l’on puisse dire, le décalage est total. A part ceux qui sont rester pour faire le siège des poches, les Américains, sont repartis vers l’est à la conquête de l’Allemagne, les Allemands prisonniers n’ont pas eu droit à la parole. Ce qui a laissé la place libre à de nombreux racontars et à la montée en épingle de faits mineurs comme le combat de Duault le 12 juin 1944, Saint-Marcel le 18 juin… Certes, il y eut des morts côté résistant, d’évidence beaucoup trop, mais ils ne démontrent pas l’efficacité de la résistance, au contraire.

Breizh-info.com : Le sous-titre de votre livre parle de harcèlement, de viol et d’assassinat. Quelles étaient les motivations derrière ces violences et comment ont-elles été justifiées à l’époque ?

Yves Mervin : Les motivations des violeurs et des assassins, leurs ressorts psychologiques profonds, sont les mêmes que celles des violeurs et des assassins dans des affaires civiles en temps de paix. Les circonstances de la guerre, avec une montée de la violence et de l’insécurité, favorisent sans doute les passages à l’acte, mais, à la base, l’instinct criminel est le même et il est latent chez ces profils. Les antécédents avant les événements, la propension à la délinquance le démontre, tout autant que les parcours après la période de la guerre.

Il n’y a pas de différence entre le harcèlement, le viol et l’assassinat commis par un soi-disant résistant plus ou moins militaire en temps de guerre et un civil non militaire en temps de paix. Mais ces violeurs et ces assassins qui ont été vaguement résistants ont bénéficié d’un non-lieu ou ont été amnistiés parce qu’ils auraient agi « dans l’intention de libérer le territoire », selon la formule consacrée. Ce qui institue en pratique un droit à violer ou un droit à tuer et la légitimation d’actes criminels qui relèvent du pénal.

On parle alors d’ « épuration extralégale » et d’une « épuration légale » qui aurait été une action juste, moralement acceptable. C’est la notion même d’épuration, une expression détestable, qui est à remettre en cause, y compris pour l’ « épuration légale » qui repose sur des lois biaisées, tout au moins dans la manière dont elles ont été appliquées.

Breizh-info.com : La famille d’Alice Le Guillou et elle-même semblaient détestées dans le secteur de Locarn, non ?

Yves Mervin : La famille d’Alice Le Guillou était discrète et prostrée dans le deuil de quelques oncles pendant la Première Guerre mondiale. Elle était jalousée parce qu’elle avait des biens en héritage, en particulier du fait de la disparition de ces frères et de ces oncles. Alice Le Guillou, fille unique, a bénéficié en tant que pupille de la nation d’une bourse d’étude que lui ont valu ses résultats scolaires, d’où des jalousies de la part de personnes qui n’ont pas eu des parcours scolaires comparables. Alice Le Guillou était sportive : elle courait tous les jours en short dans Locarn avant la guerre. Tout en se souciant de santé publique et attentive comme sa mère au bien-être de ses concitoyens, elle était énergique et assez directe. Le communisme rural en Bretagne explique également une montée de la haine et des tensions entre le débarquement du 6 juin et l’arrivée des Américains début août 1944.

Breizh-info.com : Dans votre livre, vous faites la distinction entre une résistance vertueuse et une autre plus sombre. Comment s’opérait cette distinction sur le terrain, et comment ces groupes coexistaient-ils sur le terrain ?

Yves Mervin : Ici en Bretagne, j’ai souvent entendu la maxime : « Tous les résistants n’étaient pas des bandits, mais tous les bandits étaient dans la résistance ». La promiscuité génère l’ambiguïté. Je suis moi-même fils de résistant et j’ai pu observer dès mon enfance le mélange des genres. J’ai eu récemment l’occasion de consulter au dépôt central des archives de justice militaire à Le Blanc dans l’Indre le dossier d’un résistant du maquis de mon père que j’ai connu dans mon enfance. Et j’ai un bon souvenir des querelles internes à ce maquis qui ont persisté après la guerre. Je peux aussi témoigner qu’il y eut des résistants irréprochables quant à leurs motivations et leur action.

Dans la mesure où il s’agit de lutter contre une occupation militaire, le mouvement résistant est violent par essence et il ne peut prospérer dans la clandestinité qu’en tant que mouvement franc-tireur. La résistance s’apparente davantage à un phénomène de banditisme délinquant, voire criminel, surtout quant son action consiste à attaquer des fermes. Les résistants civils ou même militaires ne sont pas préparés à cette forme d’action, alors que les délinquants et la pègre le sont pas essence. Il sont plus aptes à la clandestinité que la résistance « à domicile », sans quitter le confort du foyer.

Les modes d’action pas très militaires s’assortissent de plus d’une revendication politique, gaulliste ou communiste, ce qui n’est pas non plus le cas d’une armée régulière. Parce qu’il avait été interdit pendant deux ans après le pacte germano-soviétique, l’alliance entre les communistes et les nazis, le Parti communiste a développé une capacité d’action dans la clandestinité qui est devenue vitale après la dénonciation de ce pacte germano-soviétique par Adolf Hitler et l’opération Barbarossa en juin 1941.

Ici en Centre-Bretagne, la violence de la résistance résulte aussi de l’idéologie de la révolution prolétarienne pour les communistes (« transformer la guerre impérialiste en révolution prolétarienne ») ou de la soif du pouvoir dans certains milieux gaullistes. Le tout attisé par la violence de la répression allemande et ses agents dans un contexte où personne ne peut facilement savoir qui est qui, dans quel camp, s’il va en changer…

Des mouvements résistants ont côtoyé, voire intégré, des éléments de la pègre. À Paris, là où Alice Le Guillou se fait kidnapper par des « résistants », les collusions sont proches entre la pègre et des milieux proches des leaders de la Résistance. C’est un phénomène limité, localisé, mais qui a existé.

Breizh-info.com : Pourquoi cette partie de l’histoire de la Résistance est-elle encore taboue aujourd’hui ? On retrouve dans votre ouvrage beaucoup de noms de famille qui ont, après guerre, eu des responsabilités localement. Y’a-t-il eu une forme d’OPA sur la mémoire et les faits, pour justement s’accaparer un pouvoir local ? Est-ce finalement pour cela que Callac et son secteur sont devenus des « bastions rouges » du fait de mensonges ou de silences sur des affaires particulièrement sales ?

Yves Mervin : La prise du pouvoir dans la campagne s’est faite les armes à la main, non pas contre les Allemands, non pas par l’élection, mais contre ceux qui ont exercé des responsabilités sous l’occupation et qui représentaient l’ « ordre ancien » destiné à disparaître pour les communistes. Restauration d’un État de droit ? C’est davantage l’aboutissement d’une guerre civile et un coup d’état dans le contexte de la libération. Callac a été après la guerre un canton « rouge », une « Petite Russie » : une histoire quasiment révolue aujourd’hui.

Breizh-info.com : Quelles traces ces événements ont-ils laissées dans la mémoire collective des habitants de la région ?

Yves Mervin : On peut parler d’un traumatisme mémoriel qui s’ajoute à des traumatismes précédents. On pourrait remonter à l’Annexion du duché de Bretagne par la France (on peut lire le récent livre de Louis Melennec à ce sujet : Invasion et annexion – Anne de Bretagne face à la destruction du Duché, Yoran Embanner, 2024 . A la Révolution française, qui est aussi le premier génocide de l’ère moderne avec la chouannerie et la Vendée (lire à ce sujet les ouvrages de Reynald Secher, je lis en ce moment : Gracchus Babeuf – La guerre de Vendée et le système de dépopulation, cerf, 2023), la Troisième République et à l’imposition du français et la Première Guerre mondiale, pendant laquelle les Bretons sont surtout de la chair à canons. Cette Première Guerre mondiale avait déjà provoqué une montée de la violence de la guerre dans la société traditionnelle bretonne avec le retour des soldats qui avaient appris la violence, l’alcool, le tabac… Pendant la Seconde Guerre mondiale, la guerre était à domicile, et une occupation qui donne l’occasion d’une guerre civile laisse des traces profondes.

Breizh-info.com : Y a-t-il d’autres régions de Bretagne, à votre connaissance, où la Résistance a agi de manière aussi brutale et à l’aveugle ?

Yves Mervin : Le phénomène de la criminalité est présent partout en France, mais il est plus marqué ici, en Bretagne, et même en centre-Bretagne, parce que les responsables résistants se sont repliés des villes côtières et de la zone interdite en Centre-Bretagne et c’est là aussi qu’ont été parachutées les deux bases de forces spéciales à Duault, la base Samwest et à Saint-Marcel, commune de Sérent plus précisément, la base Dingson. Dans ces bases, qui n’ont duré que quelques jours, 6 pour Samwest et 12 pour Dingson, des flots d’armes ont été déversés par les Britanniques. La plupart ont été capturées par les Allemands, mais une partie s’est disséminée dans la campagne. Elles ont très peu servi contre les Allemands, davantage pour asseoir la prise du pouvoir et commettre quelques crimes résistants. Il est manifeste que dans les départements de ces deux bases, les Côtes-du-Nord / Côtes-d’Armor et le Morbihan, la criminalité résistante est largement supérieure à celles de l’Ille-et-Vilaine et de la Loire-Inférieure / Loire-Atlantique. Peut-être y-a-t-il aussi une légère différence culturelle entre la Haute et la Basse-Bretagne, un communisme agraire typiquement breton s’y était développé entre les deux guerres.

Breizh-info.com :Vous mentionnez avoir eu des démêlés avec l’administration des archives pendant une décennie. Quels défis avez-vous rencontrés et pourquoi était-il si difficile d’obtenir accès à ces informations ?

Yves Mervin : Globalement, l’ouverture des archives de la Seconde Guerre mondiale s’est effectuée de 2005 à 2015. Elles sont aujourd’hui toutes accessibles, sauf celles qui n’ont pas été conservées ou qui ont été détruites, la partie immergée de l’iceberg qu’il est difficile d’apprécier. Le dossier des assassins et violeurs d’Alice Le Guillou est un cas particulier lié à la rédaction d’un décret du 24 décembre 2015 faisant ouverture des archives. En dix ans, je suis passé trois fois en commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour ce même dossier. Je me suis heurté à la réglementation, à la multiplicité des intervenants, à leurs décisions contradictoires, aux états d’âmes de la ministre de la culture Fleur Pellerin, à l’inertie kafkaienne du système administratif français… Mais j’ai pu accéder au dossier avant la date réglementaire de libre communication en 2027 et j’ai pu faire paraître ce livre trois ans avant cette date.

Breizh-info.com :Comment pensez-vous que votre livre sera perçu en Centre-Bretagne, où certains sujets sont tabous sur cette période ?

Yves Mervin : Le Centre-Bretagne commence à être habitué à mes livres qui traitent de ce sujet. Les réactions sont prévisibles, encore que l’affaire Alice Le Guillou revêt un caractère d’horreur assez extrême : sa mère, Marianne Lincot, et sa tante, Joséphine Lincot, ont elles aussi été assassinées dans des circonstances particulièrement sauvages. Il y a schématiquement deux publics qui les apprécient différemment, en particulier celui qui n’imaginait pas que l’histoire qu’ils ont connue puisse être écrite un jour. On n’en est pas encore à l’inversion des mémoires : la mémoire officielle, très décalée de la réalité, bénéficie de l’université, de la presse et des cérémonies officielles. Je ne suis bien évidemment pas passé inaperçu dans le microcosme.

Breizh-info.com :Pensez-vous que la Bretagne est prête à reconnaître et à intégrer ces aspects sombres de la Résistance dans son histoire officielle ?

Yves Mervin : C’est une affaire de longue haleine. Le bastion de la mémoire reste solide entre les cérémonies officielles, les associations mémorielles qui excellent dans la martyrologie, la presse quotidienne régionale qui tente de faire croire à un passé résistant alors qu’elle est issue des journaux collaborateurs et l’université dont les historiens auront donné une caution universitaire à toutes ces histoires. Mes livres sont écrits, le microcosme des gardiens de la mémoire officielle ne les ignore pas, mais ne sait pas comment se positionner par rapport à eux. Ne lui en déplaise, mes écrits sont fondés sur des analyses et des méthodes issues de mon expérience professionnelle dans l’industrie de l’armement, ce qui prédispose à aborder la question de la guerre selon ses aspects opérationnels et sans patauger dans la schizophrénie de la mémoire de la collaboration et de la résistance.

Breizh-info.com :Quels sont vos prochains travaux, vu que vous êtes prolixe ?

Yves Mervin : Il y a ce qui a déjà été écrit et qu’il n’y a pas besoin de réécrire. Il y a peu de sujets qui n’ont pas encore été abordés. Mais presque tout est à réécrire, en particulier parce que l’ouverture récente des archives permet de reprendre presque tout à zéro. C’était un risque important d’écrire l’histoire avant l’ouverture de ces archives, dont on imagine bien qu’elles contiennent des éléments pas très reluisants. Et il y a des centaines de mètres linéaires d’archives à exploiter.

Ce ne sont pas les sujets et les idées de livres qui manquent et je pourrais passer le restant de ma vie à traiter ces sujets. Mais je ne fais pas, loin s’en faut, que m’intéresser à l’histoire, je m’intéresse aussi à l’avenir et c’est un excellent exercice d’étudier l’histoire pour imaginer cet avenir. Il est fort possible que j’écrive d’autres livres, mais je ne sais pas lequel suivra. Et si tel est le cas, je vous en réserverai la surprise.

Je remercie à l’occasion Breizh Info pour faire connaître mes ouvrages.

Propos recueillis par YV

Illustration : DR
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Une réponse à “Yves Mervin sort un livre sur le Dr Alice Le Guillou (Locarn) : « Tous les résistants n’étaient pas des bandits, mais tous les bandits étaient dans la résistance » [Interview]”

  1. Le Baler dit :

    Deiz mad.je connais Yves Mervin et ses écrits.Et il est salutaire de lire ses livres,car il parle vrai et ne le fait que très bien documenté.C’est certains qu’il dérange beaucoup d’idees reçues.

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