Médecins Sans Frontières a annoncé vendredi 13 décembre, l’arrêt des activités de sauvetage des migrants en Méditerranée de son navire Geo Barents. En cause, les mesures punitives du gouvernement italien.
Après quatre sanctions de la part des autorités italiennes, imposant un total de 160 jours d’immobilisation à quai, MSF a annoncé jeter l’éponge momentanément :
« Médecins Sans Frontières annonce la fin des opérations de son navire de sauvetage, Geo Barents, qui était opérationnel depuis juin 2021. Les lois et politiques italiennes ont rendu impossible la poursuite de ses opérations selon les modalités actuelles. MSF va réfléchir à la meilleure façon de s’adapter à ce contexte difficile et s’engage à poursuivre des activités de recherche et de sauvetage. »
L’exécutif conduit par Giorgia Meloni avait en effet entamer un véritable bras de fer avec les ONG depuis son installation. Ces dernières sont accusées, non seulement de favoriser les entrées illégales de clandestins dans le pays – et donc en Europe -, mais aussi de fouler au pied sa souveraineté. Souvent qualifiés de taxi de la mer, ces ONG sont en collusion avec les passeurs, s’introduisent dans les eaux territoriales des nations nord-africaines pour faire le plein de clandestins et défient constamment les autorités italiennes (1). Le récit de Matteo Salvini, qui avait risqué six ans de prison pour s’être opposé au débarquement du navire Open Arms, est emblématique et illustre l’affront de ces puissances internationales aux financements obscurs :
« Le 29 juillet 2019, le navire espagnol d’une ONG espagnole, l’Open Arms navigue depuis Syracuse en direction de Lampedusa. Elle n’arrivera jamais à Lampedusa. À l’improviste, elle efface la destination de son tableau de bord et se dirige vers les côtes libyennes. Le 1er août, elle parvient à intercepter une embarcation avec des clandestins à bord. Elle commence alors à naviguer en Méditerranée recueillant d’autres clandestins, et pointe vers l’Italie. Le 20 août, elle arrivera devant les côtes siciliennes avec 164 clandestins à bord. Les jours précédents, elle avait obstinément refusé toute demande d’aide, de secours, de débarquement dans des ports non-italiens. Ils ont dit « non » à la Tunisie, ils ont dit « non » à Malte, ils ont même dit « non » à l’État du pavillon où ils étaient affrétés, l’Espagne.
Plus de vingt jours de navigation en Méditerranée, retenant à bord tous ces clandestins, quand il aurait suffi 72 heures pour atteindre l’Espagne. Ce navire espagnol a refusé à deux reprises le débarquement des clandestins dans les deux ports mis à disposition par l’Espagne et a même refusé le sauvetage d’un navire militaire envoyé par le gouvernement espagnol. »
Ce récit est un condensé d’actions contraire au droit de la mer, qui prévoit notamment que les personnes secourues soient immédiatement débarquées dans le port le plus proche. Au lieu de cela, les ONG arpentent les eaux à la recherche de toujours plus de migrants pour rentabiliser chaque opération de sauvetage, débarquant où bon leur semblent.
Le décret Piantedosi introduit au début de l’année 2023 impose un code de conduite aux navires privés de ces ONG, et entend, entre autres, leur porter un coup économique en cas de transgression des lois nationales. La désignation des ports de débarquement par les autorités italiennes est particulièrement mise en cause, comme le confirme MSF : « Depuis l’entrée en vigueur du décret Piantedosi, le Geo Barents a passé la moitié de l’année à faire des allers-retours vers des ports éloignés, au lieu de porter assistance aux personnes en détresse. » Et de nouvelles sanctions ont été mise en place ce mois-ci pour accélérer la confiscation des navires.
La décision de MSF représente donc une petite victoire pour la souveraineté italienne. Et si plusieurs associations et médias pro-migrants sont déjà montés aux créneaux arguant que la politique de l’exécutif italien ne fera qu’accroître le nombre de morts en mer, les autorités – comme l’ex-Directeur de Frontex Fabrice Leggeri poussé à la démission n’avait de cesse de le documenter – c’est la présence même de ces ONG qui encourage les départs… et fait donc augmenter les morts en mer. Non seulement elles agissent telle une pompe aspirante, mais elles font également baisser la qualité des traversées, les passeurs sachant que ces taxis de la mer iront les chercher à l’endroit convenu, n’hésitent pas à embarquer leur marchandise humaine sur des bateaux de fortune de plus en plus dangereux.