À Rezé, au sud de Nantes, une opération de fouilles archéologiques menée par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) offre une plongée unique dans près de mille ans d’histoire. Le site, situé au Carré Daviais, révèle un ancien cimetière médiéval datant du VIe au XVIe siècle, ainsi que des vestiges encore plus anciens d’époque gallo-romaine.
Un cimetière médiéval densément peuplé
Lancé en octobre 2024, le chantier devait initialement s’achever en décembre, mais l’abondance des découvertes a repoussé la fin des fouilles à mars 2025. À ce jour, plus de 150 sépultures ont été mises au jour, contre 87 recensées initialement. Le terrain de 500 m² recèle une riche stratigraphie, conservée sur près d’un mètre, offrant un témoignage unique de l’évolution d’un cimetière sur une longue période.
Les ossements sont progressivement transférés au centre régional de l’Inrap à Carquefou, où ils seront étudiés et datés au carbone 14 pour approfondir les connaissances sur les pratiques funéraires de l’époque.
Des indices sur la vie médiévale
Les sépultures révèlent des pratiques sobres : peu ou pas de mobilier funéraire, des linceuls attestés par la disposition des os, et des sarcophages sommaires pour des sépultures plus prestigieuses. Un secteur dédié aux nourrissons a également été identifié, reflétant l’importance symbolique de l’inhumation des plus jeunes.
Le chantier n’a pas seulement mis en lumière le Moyen Âge. Sous le cimetière, les archéologues ont découvert une rue romaine, vestige du port antique de Ratiatum. Les dalles marquées par des ornières de charrettes gallo-romaines et les bases d’un probable portique de boutique témoignent de l’activité économique intense de l’époque.
Après la conclusion des fouilles, prévue au printemps 2025, les chercheurs entameront une phase de post-fouilles pour analyser et documenter l’ensemble des découvertes. Une fois ces travaux terminés, le site sera transformé en square municipal, offrant aux habitants un espace de détente tout en préservant la mémoire historique de Rezé.
Ces fouilles préventives illustrent l’importance de l’archéologie dans la préservation du patrimoine. Le Carré Daviais dévoile une histoire riche, allant des pratiques funéraires médiévales à la vie économique gallo-romaine, renforçant l’identité historique de Rezé et de la région nantaise. Un véritable voyage dans le temps qui rappelle que sous nos pieds se cachent parfois des millénaires d’histoire.
Illustration : DR
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Une réponse à “Rezé : des fouilles archéologiques dévoilent près de 1 000 ans d’histoire locale”
Il vaudrait mieux éviter de trop s’aligner sur ce que dit la dircom’ de Nantes Métropole ! Bien entendu, ces fouilles sont une excellente chose. Elles sont même une obligation légale, sans quoi il est fort probable qu’elles n’auraient pas eu lieu ! Ce que vous auriez dû rappeler, c’est que le site archéologique s’étend sur plusieurs hectares, et pas seulement sur les 500 m² en cours de fouille avant destruction. Rien n’a été fait pour protéger les vestiges dont on connaissait l’existence depuis au moins une douzaine d’années, grâce aux fouilles de Saint-Lupien dont vous aviez parlé dès cette époque. La zone était peu bâtie à l’époque (Google Earth permet de le constater), il aurait été possible de la protéger. Mais aujourd’hui, on la désigne comme le « Carré Daviais », qui est le nom d’une opération de promotion immobilière : c’est tout dire !