En Bretagne, et plus particulièrement dans les Côtes d’Armor, la prolifération du choucas des tours pose de sérieux problèmes. Il y a quelques semaines, l’agglomération de Saint-Brieuc a même décidé d’agir en soutenant les chasseurs locaux pour réguler cette espèce pourtant protégée (depuis 1989) en accordant une subvention de 2 500 € à la fédération départementale des chasseurs.
Le choucas des tours, corvidé opportuniste également surnommé « corneille des clochers », est à l’origine de dégâts importants sur les cultures agricoles mais aussi de risques pour la sécurité urbaine. Ce fut notamment le cas à Quintin, où la présence de ces oiseaux dans les conduits de cheminées a engendré des risques d’incendie avérés.
En attendant, les agriculteurs des Côtes d’Armor, du Finistère et du Morbihan pourraient se voir interdits de tirer sur les choucas. Le 28 novembre, la cour administrative d’appel de Nantes était réunie pour se pencher sur la demande d’annulation de trois arrêtés, pris en 2022, par les préfets des trois département concernés. Une demande d’annulation émise par la Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO) et l’association Bretagne Vivante.
Des arrêtés qui autorisaient jusqu’à présent la destruction de 8 000 choucas des tours par an dans les Côtes d’Armor, 1 800 dans le Morbihan et 16 000 dans le Finistère. Le tribunal administratif de Rennes avait déjà annulé ces arrêtés en première instance, considérant que ces derniers étaient insuffisamment motivés sur la forme.
Les deux associations en question avaient alors décidé de faire appel afin d’obtenir une annulation sur le fond. Pour sa part, le rapporteur public a préconisé le 28 novembre à la cour administrative d’appel de Nantes d’annuler les arrêtés au motif qu’il existait des alternatives efficaces et pérennes à la destruction des choucas des tours. Comme par exemple l’obstruction des cheminées, l’utilisation de répulsifs ou des pratiques de diversion.
Un point de vue non partagé par l’avocat de la Chambre d’agriculture du Morbihan, qui a de son côté rappelé que « les conditions nécessaires à la dérogation étaient réunies » compte tenu de « l’abondance des choucas des tours et de l’absence d’indemnisation pour les dégâts qu’ils causent, contrairement à d’autres espèces protégées comme le loup. » En précisant par ailleurs qu’aucune technique « n’a montré de solution robuste » face à la prolifération de l’oiseau.
Selon la Fédération départementale des syndicats d’exploitations agricoles (FDSEA) des Côtes d’Armor, le choucas des tours serait à l’origine de 900 000 € de dégâts sur les cultures en 2023 dans le département.
Après avoir mis l’affaire en délibéré, l’arrêt de la cour administrative d’appel de Nantes est désormais attendu dans les prochaines semaines.
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2 réponses à “Choucas des tours. Agriculteurs et écologistes s’opposent en Bretagne”
Honnêtement sur un fermier me demande l’absolution pour un tir de pigeons il recevra absolution et indulgences plénières on ne va pas se laisser faire par des raclures à la solde des écolos-bobos et de Bruxelles!
C’est tout simple c’est comme pour les immigrés ceux qui les veulent les prennent chez eux parce que les choucas détruisent tout et on ne voit plus que ça