En Sicile (Italie), l’immigration irrégulière continue de faire les affaires de certains entrepreneurs du secteur agricole. Sur les 280 000 travailleurs non déclarés que compte l’île, tous secteurs confondus, près de 62 000 sont employés dans l’agriculture.
Parmi eux, 47 000 sont italiens et 14 000 sont étrangers selon les données publiées la semaine dernière par la campagne SiciliaSfruttaZero, une plateforme créée par des associations et des syndicats qui a averti que l’inspection régionale du travail ne disposait que de 49 inspecteurs pour contrôler toutes les entreprises sur l’ensemble de la Sicile. Autrement dit, chaque entreprise sicilienne ne peut être inspectée qu’une fois tous les 25 ans. Les fraudeurs peuvent donc dormir tranquille…
Plus généralement, le sud de l’Italie est davantage sujet au travail non déclaré que le nord : 252 enquêtes sur des cas d’exploitation au travail y ont été recensées sur un total de 432 dans l’ensemble du pays entre 2011 et 2023. Sur ce nombre, 99 ont eu lieu dans la région des Pouilles et 62 en Sicile.
En ce mois de novembre 2024, 13 travailleurs migrants victimes de travail forcé dans la campagne de Trévise (Vénétie) ont obtenu un permis de séjour. L’affaire avait été rendue publique au mois de juillet dernier : les immigrés en question avaient été contraints de vivre et de travailler dans des conditions de quasi-esclavage, enfermés dans une maison délabrée à Ponte di Piave.
En Vénétie, le phénomène de l’exploitation au travail dans l’agriculture concernerait environ 5 500 travailleurs selon Giosuè Mattei, secrétaire général du syndicat Flai CGIL de la région. Voilà un nouveau sujet de préoccupation pour le gouvernement Meloni…
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