La validation de la nouvelle composition de la Commission européenne, dirigée par Ursula Von der Leyen (pour qui les Européens n’ont jamais voté) pour son deuxième mandat s’est accompagnée ce mercredi 27 novembre 2024 de tensions et de contradictions notables. Parmi elles, la position ambiguë de certains eurodéputés, notamment François-Xavier Bellamy, membre des Républicains et du groupe PPE (Parti Populaire Européen), qui s’était illustré par de vives critiques à l’encontre de la présidente de la Commission avant de finalement lui accorder son soutien.
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— Breizh-Info (@Breizh_Info) November 27, 2024
Une Commission européenne marquée par des choix controversés
Ursula von der Leyen a obtenu la confiance du Parlement européen le 27 novembre, avec 370 voix pour, 282 contre et 36 abstentions. Ce soutien, bien que suffisant, est loin d’être unanime et révèle des fractures au sein des différents groupes politiques. La composition de cette nouvelle Commission, qui penche officiellement à droite, a provoqué des remous à gauche, notamment en raison de la nomination de Raffaele Fitto, membre du parti Fratelli d’Italia, à une vice-présidence. On voit mal néanmoins ce qu’il y aurait « de droite » à être un commissaire européen de Von der Leyen…actrice incontestable de la plus grande crise migratoire que connait l’Europe aujourd’hui.
Malgré ces contestations, von der Leyen a défendu ses choix en mettant en avant la nécessité d’une « stabilité » face aux défis internationaux, notamment les tensions avec les États-Unis et la guerre en Ukraine.
François-Xavier Bellamy : de la critique au soutien
François-Xavier Bellamy, figure de la droite française au Parlement européen, avait pourtant été l’un des plus virulents à dénoncer le mandat précédent d’Ursula von der Leyen. Avant les élections européennes, il avait critiqué son manque de clarté stratégique, son alignement sur des positions progressistes, et ses décisions controversées en matière de politique environnementale et économique.
Pourtant, malgré ces critiques répétées, Bellamy a choisi de voter en faveur de la reconduction de von der Leyen. Ce revirement interroge : s’agit-il d’un compromis stratégique pour maintenir une influence au sein du PPE, ou d’un véritable changement de cap idéologique ? Dans les deux cas, ce choix risque de ternir pour longtemps l’image de cet homme politique.
Un Parlement européen à la recherche d’équilibres politiques
L’approbation de cette Commission met également en lumière les compromis nécessaires au sein du Parlement. Les alliances entre le PPE, Renew (centristes) et les sociaux-démocrates (S&D) ont permis d’assurer la validation des commissaires proposés, malgré des réticences. Mais ces coalitions risquent de provoquer des tensions internes, notamment sur des dossiers clivants comme le Pacte Vert ou les relations avec les États-Unis et la Chine.
Parallèlement, Ursula von der Leyen n’a pas exclu de s’appuyer sur les voix des Conservateurs et réformistes européens (ECR), groupe où siègent les élus de Giorgia Meloni et Marion Maréchal. Une stratégie qui pourrait élargir sa majorité, mais au prix d’un éloignement des valeurs prônées par les sociaux-démocrates et les écologistes. Il en va de même pour les élus de Mesdames Meloni et Maréchal : si ils se mettent demain, à voter avec l’équipe de Von der Leyen, cela constituerait une trahison de leurs électeurs.
Dans son discours, Ursula von der Leyen a martelé l’urgence pour l’Europe de combler son retard face aux États-Unis et à la Chine, notamment en matière de compétitivité et de défense. Elle a également souligné la nécessité d’augmenter les dépenses militaires pour rivaliser avec la Russie, tout en appelant à une souveraineté européenne accrue.
Cependant, cette quête de puissance économique et stratégique risque de se heurter aux divergences internes au sein du Parlement et aux critiques croissantes de citoyens européens sceptiques face à une technocratie jugée déconnectée de leurs préoccupations quotidiennes.
Le soutien de François-Xavier Bellamy à Ursula von der Leyen illustre les ambiguïtés et les compromis qui caractérisent la politique européenne actuelle. Alors que des enjeux cruciaux se profilent à l’horizon, la reconduction de la présidente de la Commission pourtant largement détestée dans toute l’Europe, témoigne d’une compromission et d’une soumission d’une partie de la classe politique à des intérêts qui ne sont pas ceux des peuples Européens.
Pour beaucoup, ce vote souligne une fois de plus la distance entre les promesses de campagne et les réalités des institutions européennes. Une réalité qui risque de renforcer le fossé entre les citoyens et leurs représentants, à l’aube de nouveaux défis politiques et économiques majeurs.
Nouvelle Commission européenne (2024 – 2029)
-Ursula von der Leyen (Allemagne) : présidente de la Commission européenne
-Kaja Kallas (Estonie) : haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité
-Teresa Ribera (Espagne) : vice-présidente exécutive pour une Transition propre, la justice et la compétitive
-Henna Virkkunen (Finlande) : vice-présidente exécutive chargée de la Sécurité, de la démocratie et de la souveraineté technologique
-Stéphane Séjourné (France) : vice-président exécutif chargé de la Prospérité et de la stratégie industrielle
-Raffaele Fitto (Italie) : vice-président exécutif chargé de la Cohésion et des réformes
-Roxana Mînzatu (Roumanie) : vice-présidente exécutive chargée des Personnes, des compétences et de l’état de préparation
-Magnus Brunner (Autriche) : commissaire chargé des Affaires intérieures et de la migration
-Hadja Lahbib (Belgique) : commissaire chargé de la Gestion des crises et de l’égalité
-Ekaterina Zaharieva (Bulgarie) : commissaire chargée des Startups, de la recherche et de l’innovation
-Kóstas Kadís (Chypre) : commissaire chargé de la Pêche et des océans
-Dubravka Šuica (Croatie) : commissaire chargée de la méditerranée
-Dan Jørgensen (Danemark) : commissaire chargé de l’Energie et du logement
-Apóstolos Tzitzikóstas (Grèce) : commissaire chargé du Transport durable et du tourisme
-Olivér Várhelyi (Hongrie) : commissaire chargé de la Santé et du bien-être animal
-Michael McGrath (Irlande) : commissaire chargé de la Démocratie, de la justice et de l’Etat de droit
-Valdis Dombrovskis (Lettonie) : commissaire chargé de l’Economie, de la productivité, de la mise en œuvre et de la simplification
-Andrius Kubilius (Lituanie) : commissaire chargé de la Défense et de l’espace
-Christophe Hansen (Luxembourg) : commissaire chargé de l’Agriculture et de l’alimentation
-Glenn Micallef (Malte) : commissaire chargé de l’Equité intergénérationnelle, de la culture, de la jeunesse et du sport
-Wopke Hoekstra (Pays-Bas) : commissaire chargé du Climat, de la neutralité carbone et de la croissance propre
-Piotr Serafin (Pologne) : commissaire chargé du Budget, de la lutte anti-fraude et de l’administration publique
-Maria Luís Albuquerque (Portugal) : commissaire chargée des Services financiers, de l’union de l’épargne et de l’investissement
-Jozef Síkela (République tchèque) : commissaire chargé des Partenariats internationaux
-Maroš Šefčovič (Slovaquie) : commissaire chargé du Commerce, de la sécurité économique, des relations interinstitutionnelles et de la transparence
-Marta Kos (Slovénie) : commissaire chargée de l’Elargissement
-Jessika Roswall (Suède) : commissaire chargée de l’Environnement, de la résilience en matière d’eau et de l’économie circulaire compétitive
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Le Parlement Européen approuve la nouvelle équipe d’Ursula von der Leyen à la Commission Européenne…avec l’appui de Bellamy et des Républicains”
Nouvelle Commission Européenne (2024 – 2029).
Pour la Belgique, Hadja Lahbib, Commissaire chargée de la gestion des crises et de l’égalité.
Née à Boussu (B) dans un famille kabyle algérienne. Si ses parents sont musulmans pratiquants, elle se
dit davantage attirée par le bouddhisme. Ancienne journaliste à la TV belge, Ministre des Affaires Etrangères. Soutenue par Ursula von der Leyen. Quand on voit les attributions des commissaires, le fossé se creuse encore plus entre les gouvernants et le peuple, qui doit continuer à subir les Diktats de von der Leyen, non élue, toute puissante.