Le 26 novembre 2024, une trentaine de taxis se sont rassemblés devant la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) de Morlaix pour protester contre la réforme des transports sanitaires prévue dans la loi de finances de la Sécurité sociale 2025. Cette réforme, qui vise à modifier les conditions de tarification et d’organisation des transports médicaux, suscite une vive inquiétude parmi les professionnels du secteur.
Des pertes financières drastiques pour les taxis
Les chauffeurs de taxi dénoncent une révision à la baisse des tarifs kilométriques, passant de 1,60 €/km à 0,94 €/km, une réduction qu’ils jugent insoutenable pour leur activité. Certains indiquent qu’ils risquent de perdre jusque 40 % de nos revenus, ce qui rendra leur travail économiquement inviable.
En plus de ces baisses tarifaires, les nouvelles règles ne prendront plus en compte le temps passé dans les bouchons ni l’attente devant les hôpitaux, des éléments pourtant essentiels dans leur rémunération actuelle.
Les chauffeurs craignent également une « uberisation » des transports sanitaires avec la mise en place d’une plateforme nationale pour gérer les courses. Le lien social, si important avec les patients, va disparaître.
Une réforme qui bouleverse le service aux patients
Parmi les modifications les plus controversées, la possibilité pour les taxis de transporter jusqu’à huit patients simultanément. Une mesure qui soulève des préoccupations sur la qualité des soins et le respect des patients.
Ce rassemblement à Morlaix s’inscrit dans un mouvement national de protestation. La veille, près de 3 000 taxis s’étaient réunis à Paris devant la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), dénonçant une réforme qu’ils considèrent comme un coup fatal pour leur profession.
Avec 40 000 entreprises et des milliers d’emplois en jeu, les chauffeurs alertent sur le risque de précarisation et de fermeture massive d’entreprises de taxis sanitaires. Des négociations sont en cours entre les syndicats de taxis et la CNAM, mais les chauffeurs restent sceptiques quant à leur issue. Une nouvelle mobilisation nationale est déjà envisagée pour amplifier leur message.
La réforme sera présentée au ministère de la Santé le 5 décembre. Les taxis, qui considèrent que leur métier est un pilier essentiel du lien social et des soins de proximité, espèrent que leur mobilisation sera entendue avant qu’il ne soit trop tard.
Illustration : DR
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