La Rabine a vécu une soirée mémorable, mais pour toutes les mauvaises raisons. Ce samedi 23 novembre, le RC Vannes est passé de l’euphorie à la désillusion, perdant face à l’Union Bordeaux-Bègles (29-37) après avoir mené 29-0 en première période. Entre un arbitrage controversé et une deuxième mi-temps catastrophique, les Bretons ont laissé filer un match qui semblait pourtant à leur portée.
Une première période parfaite pour Vannes
Les Vannetais, portés par un public en fusion, ont livré une entame de match exceptionnelle. Dès la 4e minute, Michael Ruru inscrivait le premier essai, suivi de Saili (13’), Surano (19’), et Vunipola (32’). À la pause, le tableau d’affichage indiquait 29-7 en faveur de Vannes, avec un bonus offensif déjà acquis (même si l’essai bordelais à la 39ème viendra déjà gâcher une partie du travail)
Dominateurs en mêlée et inspirés dans le jeu courant, les hommes de Jean-Noël Spitzer semblaient intouchables face à une équipe bordelaise méconnaissable, privée de nombreux cadres (Penaud, Moefana, Lucu…). Le rêve breton était bien en marche, mais il allait se briser dès le retour des vestiaires.
Un arbitrage controversé et un tournant décisif
La seconde période a été marquée par des décisions arbitrales qui ont fait basculer la rencontre. Le tournant du match survient à la 56e minute : après un long arbitrage vidéo, Vannes écope de deux cartons jaunes simultanés (Surano et Saili) pour placages hauts, tandis que Bordeaux bénéficie d’un essai de pénalité. Résultat : le RCV se retrouve à 13 contre 15, avec seulement trois points d’avance (29-26).
Cette double sanction, rarissime, a non seulement bouleversé l’équilibre du match mais aussi révolté le public de la Rabine, pourtant réputé pour son respect exemplaire. Pour la première fois de la saison, les supporters vannetais ont exprimé leur frustration en huant le buteur bordelais Mateo Garcia.
Une faute professionnelle en deuxième mi-temps
Au-delà des décisions arbitrales litigieuses, la prestation de Vannes en seconde période relève de la faute professionnelle. Les Bretons, si inspirés avant la pause, se sont effondrés mentalement et physiquement. Pas un point inscrit en deuxième mi-temps, une défense friable, des duels perdus, et une incapacité à répondre à la montée en puissance bordelaise.
En à peine cinq minutes, l’UBB a inscrit trois essais, réduisant l’écart avant de prendre l’avantage grâce à un doublé de Cyril Cazeaux (65’). La pénalité manquée par Lafage en fin de match a privé Vannes du point de bonus défensif, concluant une soirée cauchemardesque.
Cette défaite, aussi spectaculaire qu’amère, pourrait avoir des conséquences lourdes pour le RCV. Toujours lanterne rouge du Top 14 avec seulement 11 points en 10 journées, l’équipe devra impérativement tirer les leçons de cette débâcle.
Pour Jean-Noël Spitzer, il s’agira de remobiliser ses troupes, tant sur le plan mental que tactique, afin d’éviter que cette « remontada » ne devienne un symbole de fragilité.
Le RC Vannes a montré qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs du Top 14, mais cette rencontre contre l’UBB rappelle cruellement qu’une victoire se construit sur 80 minutes, et non 40. Si les décisions arbitrales ont sans doute influencé le résultat, la responsabilité des Bretons dans cette défaite reste immense. Pour espérer rester dans l’élite, Vannes devra non seulement corriger ses failles mais aussi apprendre à maîtriser les moments de crise, sous peine de voir d’autres rêves se transformer en cauchemars.
Illustration : DR
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