Suite à la victoire électorale nette de Donald Trump le 5 novembre 2024, une enquête approfondie du Pew Research Center révèle les attentes, les priorités et les croyances de ses électeurs. Ces résultats dressent le portrait d’une base électorale unie sur certains enjeux culturels, mais aussi pragmatique sur des questions économiques et politiques.
Un candidat du changement, perçu comme clivant
Pour les partisans de Donald Trump, le message de changement était central à sa campagne. En octobre, 86 % de ses soutiens déclaraient qu’il améliorerait la situation à Washington. En revanche, 92 % des électeurs de Kamala Harris, son opposante démocrate, estimaient que ses réformes aggraveraient les problèmes.
Trump s’est présenté comme le champion d’une Amérique en quête de redressement, jouant sur un sentiment d’urgence économique et culturel parmi ses partisans.
Économie et immigration : priorités absolues des électeurs
L’économie reste l’enjeu dominant pour les soutiens de Trump : en septembre, 93 % des électeurs républicains ont qualifié ce sujet de « très important ». L’immigration arrive en deuxième position, avec 82 % des partisans jugeant la question cruciale, une nette augmentation par rapport à 2020 (61 %).
En revanche, des sujets comme le changement climatique (11 %), les inégalités raciales (18 %) et l’avortement (35 %) sont considérés comme beaucoup moins prioritaires.
Un électorat uni sur les enjeux culturels
Les électeurs de Trump partagent des positions très claires sur plusieurs questions culturelles sensibles :
- 92 % croient que le sexe biologique est immuable.
- 89 % estiment que la possession d’armes augmente la sécurité.
- 83 % jugent le système judiciaire trop indulgent envers les criminels.
- 75 % pensent que l’héritage de l’esclavage n’a que peu ou pas d’impact sur la condition des Noirs aujourd’hui.
Ces positions contrastent fortement avec celles des électeurs démocrates, majoritairement en désaccord sur ces points.
Des attentes politiques nuancées : gouvernement réduit, mais préservation de la Sécurité sociale
Sur le rôle de l’État, les partisans de Trump souhaitent majoritairement un gouvernement plus restreint : 72 % pensent que les aides sociales font plus de mal que de bien. Pourtant, ils s’opposent à des coupes dans la Sécurité sociale, 77 % refusant tout changement majeur, une position partagée par 83 % des soutiens de Harris.
Les partisans de Trump affichent un pessimisme marqué concernant les conditions nationales : en octobre, seuls 5 % se déclaraient satisfaits de la direction du pays, et 89 % étaient très préoccupés par l’augmentation des prix des biens de consommation.
Malgré des différences de degré, cet état d’esprit reflète une insatisfaction générale parmi les Américains, exacerbée par l’inflation et les tensions politiques.
Les soutiens de Trump estiment que le candidat a clairement expliqué ses priorités, notamment en matière d’immigration (94 %), d’économie et de politique étrangère. Cependant, ses propositions sur la santé manquent de clarté pour 42 % des électeurs.
Sur le plan des méthodes, 58 % des partisans jugent acceptable que Trump utilise des décrets pour contourner le Congrès si nécessaire. Toutefois, des mesures plus extrêmes, comme le licenciement de fonctionnaires non loyaux ou le pardon de ses alliés condamnés, sont largement rejetées par ses électeurs.
Fait notable, 86 % des soutiens de Trump souhaitent qu’il gouverne pour l’ensemble des Américains, quitte à décevoir une partie de sa base. De plus, 70 % estiment que le futur président devrait collaborer avec l’opposition au Congrès, bien que seuls 19 % pensent que cela est très probable sous la présidence Trump.
L’enquête met en lumière un électorat fidèle à Donald Trump, mais pragmatique sur les priorités politiques et sociales. Ses partisans partagent une vision claire des défis du pays, notamment sur l’économie et l’immigration, et expriment des attentes élevées quant à sa capacité à apporter des changements tangibles tout en restant attentif aux préoccupations de l’ensemble des Américains. Cette dynamique façonnera probablement la gouvernance de Trump dans les années à venir.
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