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Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes en 2026 : « Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime » [interview]

La droite nantaise peine a exister politiquement, ou tout du moins à influer, et cela depuis de longues années de gestion socialiste de la capitale historique de la Bretagne. Pourtant, si l’on regarde bien, l’actuel maire, Johanna Rolland (PS) est loin de faire l’unanimité dans sa ville : 190 500 inscrits sur les listes électorales en 2020 et seulement 34 107 suffrages récoltés au deuxième tour (22713 au premier), c’est à dire qu’en réalité Madame Rolland gère une métropole comme Nantes avec seulement 17,8% des voix des inscrits sur les listes électorales.

La droite avec Laurence Garnier n’avait capté que 15 000 voix, donc encore moins, lors des municipales de 2020. C’est sur cette liste que l’on retrouve Foulques Chombart de Lauwe, conseiller municipal d’opposition. Nous avons fait le point avec lui, qui sera candidat aux municipales en 2026, au cours de l’interview ci-dessous, sur la dégradation progressive du climat à Nantes, entre fusillades hebdomadaires, trafic de drogue, insécurité, crainte des femmes de sortir en ville le soir, et yeux grands fermés des autorités municipales, qui semblent toujours aveuglées par leur idéologie.

Breizh-info.com : Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ?

Foulques Chombart de Lauwe : Je suis Foulques Chombart de Lauwe, un Nantais de 44 ans qui a décidé de se lever face à Johanna Rolland qui mène la ville au désastre. Je suis conseiller municipal depuis 4 ans. Homme de droite, avec une vraie sensibilité environnementale en raison de mon parcours professionnel, je veux réunir les Nantais qui veulent éviter de voir Nantes tomber aux mains de l’extrême-gauche. J’ai donc créé en avril un mouvement qui s’appelle Infiniment Nantes et compte déjà 320 membres actifs.

Breizh-info.com : Après plusieurs décennies de socialisme, la ville de Nantes est à la fois une des villes les plus dangereuses de Bretagne et de France… Mais paradoxalement aussi une des villes qui attire le plus si l’on en croit les études sur le sujet. Comment expliquez vous cela ?

Foulques Chombart de Lauwe : Nantes a tout pour plaire et elle plaît encore, heureusement. Mais, si rien n’est fait, on va atteindre le point de non retour. Notre image est déjà bien écornée.

Comme le rappelle le Procureur de la République, Nantes connaît le même niveau d’insécurité que les villes françaises de même taille, mais nous sommes la grande ville de France qui a connu la pire dégradation de la sécurité en 10 ans ! C’est cette dégringolade de leur qualité de vie qui exaspère les Nantais. Je vais à leur rencontre tous les jours et ils me disent tous qu’ils veulent juste être à nouveau fiers d’être Nantais.

Breizh-info.com : Comment expliquez-vous que les socialistes continuent à se maintenir au pouvoir à Nantes ? Johanna Rolland n’a pourtant récolté que moins de 25% des voix de tous les électeurs nantais aux dernières municipales….

Foulques Chombart de Lauwe : La gauche nantaise est assise sur 40 ans de clientélisme associatif. Et, beaucoup plus grave, on assiste au glissement de la gauche socialiste “canal historique” vers le gloubi boulga communautariste et identitaire des verts et de LFI. Avec une rupture assumée de l’universalisme républicain. Comme JL Mélenchon, Johanna Rolland assume une approche par clientèle, inspirée de la doctrine dite “Terra Nova”, du nom du think tank qui théorisa la campagne de Hollande en 2012 : la gauche a renoncé à défendre les travailleurs et a recréé son socle électoral sur des communautés considérées comme opprimées (les femmes, les jeunes, les musulmans, les minorités sexuelles…).

Mais les électeurs nantais commencent à voir la supercherie et les incohérences de cette gauche identitaire : la lutte contre le sexisme n’est qu’un slogan si les femmes ne peuvent se déplacer en paix dans Nantes, par exemple.

Mon défi, c’est de donner envie d’un autre projet à tous ces Nantais désabusés, souvent fatalistes. C’est pourquoi j’ai annoncé ma candidature trois ans avant les municipales. Pour avoir le temps d’aller à leur rencontre et de me faire connaître. Beaucoup viennent à moi en me disant “ça fait du bien de voir quelqu’un qui se bouge pour sa ville et ne renonce pas.”.

Breizh-info.com : Plus personne ne nie l’augmentation de la délinquance en lien avec la hausse des flux migratoires. Pourquoi cet aveuglement sur la question d’une partie de la droite, depuis tant d’années, jusqu’à laisser la situation se pourrir totalement ? Quels pouvoirs ont les élus locaux pour endiguer cela ?

Foulques Chombart de Lauwe : Vous savez, les Nantais que je rencontre qui sont les plus virulents sur le sujet de l’immigration sont souvent eux-même issus de l’immigration. Et le paradoxe n’est qu’apparent : ils me disent qu’ils en ont marre de l’angélisme irresponsable de la gauche et d’une certaine droite sur ce sujet. Eux, concrètement, estiment par exemple que les mineurs en errance qui traînent dans le quartier du Bouffay et commettent des agressions à répétition les font “régresser dans leur intégration”. Il nous faut entendre ça. Et agir.

Ca veut dire concrètement que je ferai sortir Nantes de l’association des Villes et Territoires accueillants (ANVITA) que Johanna Rolland a cofondée avec le maire de Grenoble. Si être accueillant, c’est laisser des migrants en détresse une année entière camper square Daviais ou végéter dans des gymnases en plein hiver sans couvertures, et bien je refuse ces choix irresponsables.

Moins accueillir pour mieux intégrer. Voici ce que la majorité des Français et des Nantais attendent, je pense. Cela implique que l’Etat applique vraiment les OQTF. Pour cela, la ville devait aider à l’implantation d’un Centre de rétention administrative (CRA) ; sous la pression de ses alliés écologistes, la Maire actuelle a renoncé à le faire. Elle refuse donc que les décisions de justice soient exécutées. C’est grave en démocratie.

En contrepartie de cette fermeté avec les illégaux, je suis prêt à lancer avec les entrepreneurs nantais des initiatives pour mieux insérer sur le marché du travail les réfugiés qui ont obtenu le droit d’asile. L’asile est l’honneur de la France quand il n’est pas dévoyé. Et la dignité de la personne passe par le travail. Un maire a des leviers sur tous ces sujets.

Breizh-info.com : Les trafics de drogue sont en hausse, contribuant aux tensions dans certains quartiers. Que proposez-vous pour éradiquer ce fléau et sécuriser ces zones ? Les mesurettes annoncées par le Ministre de l’Intérieur sont-elles à la hauteur du fléau selon vous ? Faut-il attendre la « mexicanisation » pour employer la méthode mexicaine avec les dealers, et une répression sans faille avec les consommateurs, tout en faisant de la prévention radicale vis à vis de la jeunesse, pour la « vacciner » ?

Foulques Chombart de Lauwe : J’ai vécu 3 ans au Mexique donc je peux vous dire que la comparaison a ses limites. Ce qui est certain, c’est que l’Etat doit mener une bataille de long terme sur l’ensemble des filières criminelles qui s’étendent aussi à Nantes. Pour cela, il faut des enquêteurs, des juges, des greffiers… Pour ma part, je salue le plan annoncé par Didier Migaud et Bruno Retailleau.

Renforcer la Police municipale, ça permet concrètement de soulager la Police nationale d’affaires moins graves et ça permet à cette dernière de se concentrer sur le trafic de drogue. Et sur ce sujet, Johanna Rolland se contente de mesurettes, pour le coup.

Il faut aussi mener la bataille culturelle et éducative contre la consommation de drogue. Et être exemplaires. Comment tolérer que le député de Nantes Andy Kerbrat finance ses achats de drogue dure avec ses indemnités de mandat ? Il doit démissionner, un point c’est tout. Johanna Rolland et toute sa majorité prouvent leur manque de courage en refusant de condamner ce comportement scandaleux.

Breizh-info.com : Selon vous, la ville de Nantes met-elle suffisamment de moyens dans la police municipale pour protéger ses citoyens, ou faut-il revoir entièrement la stratégie de sécurité ?

Foulques Chombart de Lauwe : La réponse est clairement non. Il faut des policiers municipaux 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans le centre-ville et certains points chauds. Pour cela, les micro hausses d’effectifs sont largement insuffisantes.

Il faut aussi armer nos policiers municipaux. Moins pour nous protéger que pour les protéger eux-mêmes puisqu’ils sont devenus des cibles. Trafiquants et terroristes sont lourdement armés. Il faut s’adapter.

Le fond du problème, c’est la doctrine en matière de sécurité. Il faut passer du “pas de vagues” et de la culture de l’excuse à la tolérance zéro et à la logique de réparation : ttu casses – tu répares, tu salis – tu nettoies, tu voles – tu rembourses. Utiliser la vidéosurveillance pour confondre les auteurs de délits. Dire stop à l’impunité, responsabiliser les parents, etc.

Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime. Avec moi, ce sera priorité aux victimes.

Breizh-info.com : Que proposez-vous pour soutenir les Nantais victimes d’agressions, d’incivilités ou de violences ? Estimez-vous que le soutien actuel est insuffisant ?

Foulques Chombart de Lauwe : Aujourd’hui, on vous envoie systématiquement vers la fameuse “maison de la tranquillité publique”, avec une efficacité toute relative. Nous travaillons à des propositions concrètes pour simplifier les démarches des victimes. Je ferai des annonces sur le sujet l’été prochain.

Je suis aussi choqué de si peu voir la Maire actuelle aller au chevet des Nantais victimes. Elle n’a pas le temps puisqu’elle passe sa vie à Paris au chevet du PS moribond ! J’essaierai d’incarner cette sollicitude du quotidien, avec des adjoints que je responsabiliserai sur le sujet.

Breizh-info.com : Avec l’augmentation de l’insécurité, le climat est anxiogène pour beaucoup de Nantais. Que comptez-vous faire pour améliorer concrètement leur quotidien ? Les « arrêts » à la demande pour les femmes le soir dans les transports en commun sont-ils réellement à la hauteur de cette insécurité, jamais traitée à la racine ?

Foulques Chombart de Lauwe : Dans de nombreuses villes, comme New York dans les années 80, la politique de tolérance zéro a ramené la paix et l’attractivité. Depuis Notre Dame des Landes, Nantes est devenue la capitale de la casse. Il faut arrêter cette complaisance avec la violence. Je demanderai que les manifestations soient déclarées, c’est un minimum. Quand des militants extrémistes dégradent des bâtiments publics et que la Ville renonce à demander une réparation financière, c’est donner raison aux violents. Quand elle laisse son adjoint défiler aux flambeaux dans les rue de Nantes derrière un slogan “la police tue”, la Maire de Nantes est complice de la haine anti-flics. Et que dire quand la Ville subventionne à plusieurs reprises cette année une association qui a monté un stand chamboule-tout où les cibles sont des policiers ?

A Nantes, les travaux d’intérêt général ou le travail non rémunéré sont utilisés de façon homéopathique. C’est un choix politique.

Donc, inversons la charge de la preuve. Elu Maire, je pourrirai la vie de ceux qui pourrissent la vie des Nantais.

Breizh-info.com : Si vous étiez à la tête de la mairie, quelles premières mesures prendriez-vous pour lutter contre l’insécurité et restaurer la confiance des habitants ?

Foulques Chombart de Lauwe : Dans un souci de ne pas voir toutes mes propositions phares reprises et dénaturées par nos opposants, je détaillerai plus tard les mesures précises (effectifs, armement, éclairage public, etc.) mais faites moi confiance pour créer les conditions d’un retour à l’ordre rapide à Nantes.

Sans beaucoup plus de moyens, une Ville peut faire tellement plus pour ses habitants !

Mais pour cela, il faut enlever les œillères idéologiques et avoir du courage.

Breizh-info.com : Avec la montée des violences et des tensions, certains quartiers deviennent difficilement vivables pour les Nantais les plus populaires, tandis que les quartiers les plus chics, plutôt préservés, leur sont inaccessibles financièrement du fait de l’arrivée de nouvelles populations avec un plus fort pouvoir d’achat ..Que proposez-vous en matière de politique de la ville ?

Foulques Chombart de Lauwe : J’organise chaque samedi une matinée “Foulques’Contact” pour aller à la rencontre des Nantais. Récemment, j’ai été à St Donatien, Zola, Beaulieu, Malakoff, St Joseph de Porterie. On me parle beaucoup d’insécurité mais aussi de difficultés d’accéder au logement. Je travaille donc avec mes équipes à des propositions concrètes pour relancer la production de logements à Nantes.

Je crois aussi que le logement social ne peut être le seul horizon possible pour les Nantais modestes ou de classe moyenne. Beaucoup rêvent d’accéder à la propriété et nous allons les y aider, avec les partenaires bancaires. Développer le bail foncier solidaire, mais aussi mettre sur le marché une partie du parc social de la ville, il faut tout explorer sans tabous.

Breizh-info.com : Le mot de la fin pour nos lecteurs nantais ?

Foulques Chombart de Lauwe : Si comme moi, vous aimez infiniment Nantes, battez-vous. Nantes mérite mieux. Aidez-moi à battre l’extrême-gauche qui est aux portes du pouvoir. Et nous allons offrir ensemble une décennie de prospérité aux Nantais de tous âges et toutes conditions !

Propos recueillis par YV

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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Une réponse à “Foulques Chombart de Lauwe, candidat à la mairie de Nantes en 2026 : « Pour Johanna Rolland, un délinquant est toujours d’abord une victime » [interview]”

  1. Lithophage dit :

    Chombart, puisqu’il tient à se présenter comme Chombart plutôt que comme Foulques, nom d’oiseau de mer qui a quand même de la gueule), ne mentionne pas un aspect capital de son initiative : ce n’est pas le candidat de l’opposition institutionnelle mais un candidat « sauvage », autodéclaré. Il a partagé pendant des années tous les renoncements de la droite locale et a enfin admis que l’opposition molle de Laurence Garnier ne menait à rien. Très bien.

    Cela dit, il montre encore quelques scories de cette opposition molle. Par exemple, quand il déclare : « Si être accueillant, c’est laisser des migrants en détresse une année entière camper square Daviais ou végéter dans des gymnases en plein hiver sans couvertures, et bien je refuse ces choix irresponsables ». C’était la ligne de Laurence Garnier, en substance, Johanna Rolland vous n’en faites pas assez pour les migrants ! Rare succès de la droite locale, Mme Garnier a « obtenu » que Nantes Métropole se mobilise pour ces gens — et donc accentue un appel d’air qui ne fonctionnait déjà que trop bien !

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