La prolifération du choucas des tours, ce corvidé opportuniste également surnommé « corneille des clochers », pose de sérieux problèmes dans les Côtes-d’Armor. Confrontée à des dégâts importants sur les cultures agricoles et à des risques pour la sécurité urbaine, l’agglomération de Saint-Brieuc a décidé d’agir en soutenant les chasseurs locaux pour réguler cette espèce pourtant protégée.
Une espèce protégée mais source de nuisances
Protégé depuis 1989, le choucas des tours (Coloeus monedula) est devenu un cauchemar pour de nombreux agriculteurs bretons. En quête de nourriture, cet oiseau s’attaque aux cultures avec une efficacité redoutable, détruisant parfois des exploitations entières. Les méthodes d’effarouchement ou les répulsifs se révèlent souvent inefficaces face à son adaptabilité.
Mais le problème ne se limite pas aux zones rurales. En milieu urbain, comme à Quintin, la présence des choucas dans les conduits de cheminées a engendré des risques d’incendie avérés.
Régulation sous surveillance
Chaque année, la préfecture des Côtes-d’Armor autorise des campagnes de régulation pour limiter les impacts de ces oiseaux. Pour la période allant de mai 2024 à mars 2025, un quota de 8 000 choucas peut être abattu. Ces mesures, toutefois, suscitent régulièrement des contestations. Des associations comme la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) ont obtenu, par le passé, des suspensions temporaires de ces arrêtés, invoquant le statut protégé de l’espèce. Cependant, les pertes financières dues à leur prolifération, estimées à 900 000 € dans le département, continuent de peser lourdement sur les exploitants.
Une aide financière inédite
Pour faire face à cette situation, l’agglomération de Saint-Brieuc a décidé d’accorder une subvention de 2 500 € à la fédération départementale des chasseurs. Une initiative destinée à couvrir les frais logistiques, tels que le carburant et les munitions, afin de motiver les chasseurs à intervenir activement.
Des solutions alternatives, comme le recours à des fauconniers, pourraient aussi être expérimentées avec le soutien de l’État.
Une problématique complexe
Le choucas des tours incarne un véritable dilemme : comment préserver une espèce protégée tout en protégeant les intérêts agricoles et la sécurité urbaine ? Si la régulation semble incontournable à court terme, la recherche de solutions plus durables et innovantes reste un enjeu majeur pour concilier biodiversité et activités humaines.
Cette situation souligne l’urgence d’une concertation entre collectivités, associations et pouvoirs publics pour limiter les conflits et préserver un équilibre fragile entre protection de la nature et besoins locaux.
Photo d’illustration : DR
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