Au mois de septembre dernier, les Pays-Bas avaient demandé une dérogation à Bruxelles afin de pouvoir durcir leur politique d’asile. Une demande qui intervenait à la suite de la présentation, le 13 septembre, du programme gouvernemental à La Haye par le Premier ministre, Dick Schoof.
La nouvelle coalition gouvernementale néerlandaise avait alors détaillé son programme le plus strict « jamais mis en œuvre » pour restreindre l’immigration, selon les mots du journal Le Figaro. Dans un pays qui a connu une immigration record en 2022 avec « plus de 400 000 personnes » ayant émigré aux Pays-Bas selon le Bureau central de la statistique du royaume. Soit 60 % de plus qu’en 2021 et 50 % de plus qu’en 2019.
Lors de cette présentation du programme, la réinstauration des contrôles aux frontières avait été évoquée. Deux mois plus tard, la mise en œuvre de cette mesure semble se préciser après l’annonce par le ministre néerlandais des Migrations, Marjolein Faber, le lundi 11 novembre, d’un retour de ces contrôles frontaliers à partir du 9 décembre prochain. Une information rapportée par l’agence de presse allemande DPA, relayant un communiqué de presse du gouvernement néerlandais.
Ces contrôles aux frontières des Pays-Bas vont être instaurés pour une durée de six mois (soit jusqu’au 9 juin 2025) dans l’optique de lutter contre l’immigration irrégulière et les réseaux de passeurs de migrants. Toutefois, si la situation ne s’améliore pas, les Pays-Bas pourraient décider de prolonger les contrôles frontaliers pour une période supplémentaire.
Cette décision néerlandaise intervient après celle de l’Allemagne qui avait pour sa part décidé d’instaurer des contrôles à toutes ses frontières terrestres le 16 septembre dernier.
En pratique, Marjolein Faber a fait savoir que la police des frontières néerlandaise allait aussi déployer des équipes mobiles pour lutter contre l’immigration irrégulière. En assurant par ailleurs que le trafic frontalier régulier et le transport routier seront perturbés le moins possible.
La coalition gouvernementale hollandaise, composée du Parti de la liberté (PVV), du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) conservateur et libéral, du parti centriste Nouveau contrat social (NSC) et du parti du monde rural Mouvement paysan-citoyen (BBB), a également pour objectif de relocaliser certains migrants syriens en Syrie. Les Pays-Bas envisagent en outre d’envoyer les demandeurs d’asile déboutés du continent africain en Ouganda. Selon ce plan, l’Ouganda les hébergerait dans des centres d’accueil et recevrait une compensation financière en retour.
Crédit photo : Wikimedia Commons (CC/MartinD) (photo d’illustration)
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