Sous notre article sur la présentation du Plan anti-stup 2024, deux de nos lecteurs – et nous profitons l’occasion pour les remercier de leur intérêt – se demandaient s’il n’était pas « trop tard », sous-entendu « trop tard » pour lutter efficacement contre la plaie du trafic de drogue qui gangrène notre société si profondément. En les lisant, un nom me vint à l’esprit : Nayib Bukele, l’acclamé Président du Salvador, qui, en quelques années seulement a nettoyé son pays des narcos. Preuve que c’est donc possible. Et cela tombe bien car ce dernier venait de répondre à notre ex-Président de la République François Hollande qui réprouvait l’idée d’envoyer l’armée dans les quartiers de la drogue.
Une réponse haute en couleur, que nous reportons ci-dessous dans son intégralité mais sans la traduire, puisque pour bien se faire comprendre, le Président centre-américain s’est exprimé en français :
« Non, légaliser un crime ne réduit pas la criminalité ; cela déplace seulement la ligne rouge. Les personnes qui commettent des crimes commenceront à exploiter ce qui se trouve au-delà de la ligne rouge, et la société se retrouvera alors avec deux problèmes : l’usage massif de ce qui vient d’être légalisé et l’augmentation de l’usage de ce qui reste proche de la ligne rouge. Toutes les lignes rouges sont arbitraires ; l’économie criminelle prospère en franchissant cette ligne rouge, et il n’y a aucun incitatif pour changer cela.
Les sociétés doivent choisir ce qu’elles veulent maintenir de l’autre côté de la ligne rouge en fonction de ce qu’elles estiment juste pour leur mode de vie, et non sous la pression des criminels. La seule manière de réduire la criminalité est de retirer les criminels des rues. »
Non, légaliser un crime ne réduit pas la criminalité ; cela déplace seulement la ligne rouge. Les personnes qui commettent des crimes commenceront à exploiter ce qui se trouve au-delà de la ligne rouge, et la société se retrouvera alors avec deux problèmes : l’usage massif de ce… https://t.co/yIJOzPVrcV
— Nayib Bukele (@nayibbukele) November 4, 2024
Et pour couper court à ceux qui le taxe de « dictateur », rappelons que Nayib Bukele a été réélu avec plus de 94 % d’approbation aux dernières élections présidentielles. Mais plus encore que le résultat d’un scrutin, comme le disent les Salvadoriens, leur victoire c’est de voir leurs enfants jouer dans les parcs publics et ne pas avoir peur de se prendre une balle perdue en traversant la rue. Cela a été permis par la guerre des gang que le Président a initié voici deux ans. Et si les méthodes musclées et les arrestations massives des membres des gangs avaient vivement été critiquées par les ONG humanitaires, le taux d’homicides du Salvador passait de 89 pour 100.000 habitants avant son accession au pouvoir à 2,4 en 2023.
Son impitoyable politique sécuritaire a amené plusieurs milliers d’innocents en prison ? Il l’admet-lui même, mais ajoute que les chiffres sont gonflés par des associations « de gauche » et que « Nulle part dans le monde la police est parfaite, des innocents parfois arrêtés, cela se produit partout ».
Outre un sens avéré des priorités – celle des gens biens contre les dealers – le sens de l’humour ne fait pas défaut au dirigeant salvadorien :
Il faudra d’abord annexer le Salvador, comme vous l’avez fait avec la Corse 😂 https://t.co/tedaFb1zdc
— Nayib Bukele (@nayibbukele) November 4, 2024
Audrey D’Aguanno
Illustration : DR
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2 réponses à “Nayib Bukele, le président qui a libéré le Salvador des narcos, répond à François Hollande qui réprouve l’envoie de l’armée dans les quartiers de la drogue”
Ce Président Salvadorien fait preuve du bon sens Paysan dont ne sont pas capables nos responsables politiques en France. Sont-ils seulement capables de répondre à cette question : « Quel sera le sort des autochtones de souche chrétienne quand ils deviendront minoritaires sur les terres de leurs ancêtres ? » suivant récit romantique « les corps indécents » Ca ne les concerne pas sans aucun doute. C’est le dernier de leurs soucis et notre premier soucis, surtout pour nos enfants autochtones. On en est là.
En effet j’aurai tendance à être d’accord avec vos lecteurs qui baissent les bras sur le fait que « c’est trop tard « .Certes. À notre façon. Il est peut-être temps d’adopter des méthodes qui fonctionnent ailleurs. Comme le Salvador par exemple.