Un récent sondage Ipsos intitulé « L’État de la Démocratie » dévoile une tendance inquiétante concernant la perception de la démocratie dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. L’enquête, menée entre le 13 et le 27 septembre 2024, met en lumière un mécontentement généralisé vis-à-vis du fonctionnement des institutions démocratiques et un désir manifeste de réformes profondes. Voici les principaux enseignements de cette étude.
Un mécontentement vis-à-vis de la démocratie en forte progression
Selon Ipsos, les citoyens des pays étudiés, notamment en France, en Italie et en Croatie, expriment une insatisfaction grandissante face à la démocratie telle qu’elle fonctionne actuellement. En France, 74 % des sondés estiment que le fonctionnement de la démocratie s’est dégradé au cours des cinq dernières années. Ce chiffre, en augmentation par rapport à 2023, reflète un profond désenchantement vis-à-vis des institutions. Seule la Suède se distingue positivement avec une majorité (68 %) de citoyens satisfaits de leur système démocratique.
Face à cette désillusion, de nombreux citoyens appellent à des transformations radicales du système politique. Dans plusieurs pays, dont la France, 56 % des sondés estiment qu’il est nécessaire de procéder à des changements radicaux pour réformer la démocratie. En Croatie, ce chiffre grimpe à 70 %, illustrant un besoin urgent de renouveau pour une démocratie jugée trop distante et déconnectée des attentes populaires.
Ce désir de changement ne signifie pas un rejet des principes démocratiques. En effet, la majorité des répondants continue de soutenir des valeurs fondamentales comme la séparation des pouvoirs et l’implication citoyenne. Cependant, ils réclament un système plus représentatif, capable d’être en adéquation avec leurs préoccupations et aspirations.
L’échelon local, un modèle de satisfaction
L’étude souligne une disparité notable entre les perceptions des différents niveaux de pouvoir. Les citoyens tendent à être plus satisfaits par le fonctionnement démocratique au niveau local. En France, 71 % des sondés se disent bien représentés par leurs communes, contre seulement 38 % pour le gouvernement national. Ce décalage s’explique par la proximité des institutions locales, perçues comme plus attentives aux réalités quotidiennes. En revanche, les instances nationales et supranationales sont souvent jugées trop éloignées des préoccupations des citoyens.
Le sondage Ipsos révèle également un sentiment croissant de déconnexion entre les citoyens et leurs dirigeants. Une large majorité des sondés considère que le système politique actuel favorise principalement les élites économiques et politiques. Ce fossé entre citoyens et élites est particulièrement ressenti en France (57 %), en Italie (60 %) et en Croatie (77 %). Ce ressentiment alimente le besoin de réformes et renforce la perception que la démocratie actuelle ne sert pas les intérêts du plus grand nombre.
L’Union européenne et l’OTAN restent soutenues…
Malgré le scepticisme ambiant, les citoyens restent majoritairement favorables à l’Union européenne, perçue comme un défenseur de la démocratie, notamment en Pologne et en Suède. L’OTAN bénéficie également d’un soutien important, particulièrement dans les pays proches de la Russie, comme la Pologne et la Suède, où elle est vue comme un rempart face aux menaces extérieures. Cependant, dans le sud de l’Europe, ce soutien est plus mesuré, illustrant des perceptions variées selon le contexte géopolitique.
Enfin, l’étude révèle que les citoyens, bien qu’insatisfaits, restent politiquement actifs. Outre le vote, ils s’engagent dans des actions variées telles que la signature de pétitions, le boycott de produits ou encore la participation à des manifestations. Ce dynamisme prouve que, malgré leur scepticisme envers le système, les citoyens continuent de croire en leur capacité à influencer le cours des choses.
L’étude d’Ipsos met en lumière un paradoxe : si les citoyens restent attachés aux valeurs démocratiques, ils sont néanmoins critiques du fonctionnement de leurs institutions. Ce mécontentement, conjugué au désir de réformes radicales, traduit une volonté de refondre la démocratie pour la rendre plus inclusive et représentative. Un défi de taille pour les gouvernements, qui devront répondre à cette demande croissante pour redonner confiance aux citoyens.
Enquête réalisée du 13 au 27 septembre 2024 auprès de 7608 personnes en utilisant le KnowledgePanel®, le panel probabiliste d’Ipsos en Croatie, France, Italie, Pays-Bas, Pologne, Espagne, Suède, et aux États-Unis.
L’enquête était basée sur des échantillons représentatifs au niveau national des personnes âgées de 18 ans et plus. Elle a été menée dans la langue officielle de chaque pays européen et en anglais aux États-Unis. Deux courriels de rappel ont été envoyés pour cette étude. Aucune information sur le sujet de l’enquête n’a été envoyée aux panélistes avant le lancement du terrain.
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7 réponses à “L’état de la démocratie en 2024 : un appel croissant pour une réforme radicale”
Démocratie ? Comme avec le référendum de 2005 et la suite criminelle qui en a été fait. Croire à la démocratie c’est comme croire au père Noël.
Démocratie, mais laquelle ? Ce sont les gens qui en parlent le plus qui la respecte le moins . Le pouvoir politique ne respecte en rien les choix du peuple, le référendum de 2005 en est le plus bel exemple. La démocratie ou le miroir aux alouettes destiné à donner l’illusion aux peuples qu’ils sont encore écoutés.
Benoit, les ze(ro)lites se gargarisent du mot democratie a longueur de journee mais il faut se rappeler que la France est une republique ce qui n’est pas du tout la meme chose.
On se rappelle de la RDA: République Démocratique Allemande et de la RDC: Rpublique Démocratique du Congo.
République, je veux bien, Démocratique…C’est aut’chose.
De quelle démocratie parlez vous ? Depuis 1789 elle n’ existe plus . Les jacobins n’ ont pas encore terminé le travail , ils continuent le boulot pour asservir complètement les peuples , alors la démocratie…
moralité la france n’est pas une démocratie
La France 31 è des pays démocratiques est classé « Démocratie Imparfaite ».
1ere réforme urgente du code électoral: élections à la proportionnelle à 1 tour évitant ce fameux « Front Républicain » prétexte aux alliances contre nature au 2è tour pour contrer le RN.
Dans des législatives précédentes on a vu le PC disposant de plus de députés que le RN avec 10 fois moins de voix.