En Italie, la tension est montée d’un cran dans le secteur ferroviaire, où une grève nationale a été observée le mardi 5 novembre. Ce mouvement de protestation vise à dénoncer les conditions de sécurité déplorables auxquelles font face les agents ferroviaires, suite à l’agression d’un contrôleur de train par deux jeunes migrants.
L’incident qui a déclenché cette mobilisation a eu lieu le lundi après-midi dans un train régional du nord de l’Italie. Rosario Ventura, 44 ans, inspectait les titres de transport des passagers lorsqu’il a été pris à partie par un jeune homme égyptien de 21 ans et une adolescente nord-africaine de 16 ans. Après avoir refusé de payer leur billet, les deux passagers ont insulté le contrôleur, avant de le frapper, de le cracher et de l’attaquer physiquement. Lorsque le train s’est arrêté, le jeune homme a poignardé Ventura à deux reprises dans le dos. Hospitalisé, l’état de Ventura est jugé grave mais stable. Les agresseurs ont tenté de fuir, mais ont été rapidement interpellés par les forces de l’ordre.
Face à cet acte de violence, six grands syndicats du secteur des transports italiens ont appelé à une grève générale. Ils ont dénoncé la multiplication des « attaques violentes et répétées » contre les agents ferroviaires, en insistant sur « la gravité et l’intolérabilité » de ces actes, qui nécessitent « des mesures fermes et décisives pour assurer la sécurité et le bien-être des hommes et des femmes qui servent le public au quotidien ».
Une situation explosive et un débat politique relancé
L’agression de Rosario Ventura a aussi ravivé le débat sur l’immigration en Italie. Matteo Salvini, ministre italien des Transports et membre de la Ligue (Lega), parti connu pour ses positions fermes en matière d’immigration, a réagi vivement sur les réseaux sociaux. Sur la plateforme X, il a affirmé : « Aucune indulgence pour les coupables : ces actes ne doivent pas rester impunis. Après des années de mauvais choix de la gauche et de politique des ports ouverts, il est temps de revenir aux règles et au bon sens. »
Dans la foulée, les députés de la Ligue, Riccardo Molinari et Massimiliano Romeo, ont pointé du doigt les décisions des juges de gauche qui, en classant l’Égypte comme un pays « non sûr », rendent les expulsions plus difficiles. Selon eux, ces décisions empêchent l’État de renvoyer les délinquants dans leur pays d’origine, tout en laissant les migrants égyptiens « libres de faire ce qu’ils veulent » sur le sol italien.
Une insécurité grandissante pour les agents ferroviaires
La sécurité des travailleurs ferroviaires en Italie est devenue un enjeu majeur, alors que les incidents violents à leur encontre se multiplient. Les syndicats estiment que l’attaque contre Ventura est loin d’être un cas isolé. Les agents en première ligne, souvent seuls face aux passagers, sont particulièrement vulnérables. Selon les représentants syndicaux, les contrôleurs et agents de sécurité sont régulièrement confrontés à des agressions verbales, voire physiques, de la part de passagers refusant de payer leur titre de transport ou contestant leur légitimité.
Le mouvement de grève lancé en réponse à cette agression vise donc à interpeller le gouvernement sur l’urgence de mesures concrètes pour renforcer la sécurité dans les transports. Parmi les revendications syndicales, on trouve la demande d’un renforcement des équipes de sécurité dans les trains, mais aussi des peines plus sévères pour les agresseurs, notamment dans les cas d’agressions répétées.
L’affaire Ventura remet en lumière les conséquences des politiques migratoires sur la sécurité publique en Italie. Dans un contexte où le pays continue d’accueillir un grand nombre de migrants, principalement en provenance d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, les incidents de ce type ravivent les tensions entre les partisans d’une politique d’accueil et ceux prônant des mesures plus restrictives.
Photo d’illustration : DR
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