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L’Espagne envisage d’inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution : un projet controversé

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez cherche à faire de l’Espagne le prochain pays européen à inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution. Cette proposition vise à garantir l’interruption volontaire de grossesse comme droit fondamental, selon le média El Debate. Cette démarche survient alors que le gouvernement socialiste fait face à une série de scandales et d’échecs législatifs, suscitant des critiques de la part de l’opposition.

L’évolution du droit à l’avortement en Espagne

L’avortement en Espagne a été partiellement dépénalisé en 1985, permettant aux femmes d’y recourir dans des cas limités. En 2010, la loi a été élargie, autorisant les avortements jusqu’à 14 semaines de grossesse. Ce projet de réforme constitutionnelle marque une nouvelle étape dans la libéralisation de ce que la gauche nomme des « droits reproductifs » en Espagne, visant à renforcer les acquis face aux potentiels changements politiques.

Un débat qui s’intensifie en Europe

La question de l’avortement a récemment pris une place centrale dans les débats politiques européens. Si de nombreux pays européens ont légalisé l’avortement dans les années 1970 et 1980, les années 2000 ont vu une intensification des lois en faveur de ce droit, galvanisant en parallèle les mouvements pro-vie. En France, par exemple, le président Emmanuel Macron a proposé en 2023 d’ajouter le droit à l’avortement dans la Constitution française, une mesure qui a suscité des débats passionnés.

Le cas de la France semble avoir inspiré le PSOE. Cependant, la situation en Espagne est marquée par une polarisation accrue, avec des partis conservateurs comme VOX s’opposant farouchement à de telles avancées législatives, estimant que cela reflète un recul des valeurs traditionnelles.

Un moyen de renforcer un gouvernement en difficulté ?

La proposition de Sánchez est perçue par certains analystes comme une tentative de détourner l’attention des crises que traverse son gouvernement. Depuis son entrée en fonction, le gouvernement socialiste a connu plusieurs revers et peine à obtenir des succès législatifs majeurs. En inscrivant l’avortement dans la Constitution, le PSOE espère sans doute galvaniser son électorat progressiste et faire face aux critiques de l’opposition conservatrice.

Toutefois, ce calcul politique pourrait se retourner contre lui. En Espagne, le sujet de l’avortement reste très controversé, et l’inclusion de ce droit dans la Constitution pourrait diviser encore davantage la société. Les prochaines élections pourraient être influencées par cette initiative, avec un électorat susceptible de réagir fortement à cette tentative de modification constitutionnelle.

Une Europe divisée sur la question de l’avortement

Alors que des pays comme la France et potentiellement l’Espagne se dirigent vers une protection constitutionnelle de l’avortement, d’autres nations européennes adoptent des positions plus conservatrices. Cette divergence met en lumière les divisions au sein de l’Union européenne concernant les droits reproductifs et pourrait influencer les relations politiques et sociales sur le continent.

Photo  d’illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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3 réponses à “L’Espagne envisage d’inscrire le droit à l’avortement dans sa Constitution : un projet controversé”

  1. yeti59 dit :

    parler de « droits reproductifs » pour nommer l’avortement est un abus de langage, puisqu’en l’occurrence il s’agit d’exiger le droit à ne pas se reproduire, coute que coute.
    Inverser le sens des mots est la technique des progressistes, il ne faut pas tomber dans leurs pièges.

  2. Durandal dit :

    Bonjour,

    En difficulté sur les inondations, ces pauvres gauchistes n’ont rien trouvé de mieux que de reprendre cette technique de diversion d’Emmanuel Macron, quitte à suicider une civilisation. Bravo les assassins.

    M.D

  3. Pschitt dit :

    L’inscription d’un droit dans une constitution est une posture. Une constitution vise à fixer les règles de fonctionnement des institutions. On tente d’en faire une annexe du code civil ou du code pénal. De toute façon, ce que des constituants font, d’autres constituants peuvent le défaire. C’est juste une procédure plus compliquée qu’une simple loi.

    Cependant, beaucoup de pays, y compris la France, ont inscrit symboliquement dans leur constitution des principes et valeurs dominants à l’époque de sa rédaction, portant sur des sujets capitaux à propos desquels on affirme une unanimité nationale. Alors, pourquoi pas l’avortement ?

    Il est évident que cette idée a pris de l’importance depuis quelques décennies (paradoxalement, cette privatisation du droit de supprimer une vie émergente individuellement indésirable s’est imposée en même temps que la société perdait le droit collectif de supprimer via la peine de mort une vie indésirable). Mais il ne s’agit pas d’un droit accepté avec une quasi-unanimité. Dès lors, l’inscrire dans la constitution, ce n’est pas affirmer une valeur commune à une nation mais c’est, au contraire, affirmer la victoire d’un camp sur un autre. Au lieu d’une démarche d’unanimité nationale, c’est une démarche de guerre civile ritualisée.

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