Le 5 novembre 2024, ce ne sont pas moins de 10 000 personnes, blancs, coloreds et noirs, qui ont manifesté à Prétoria, capitale d’Afrique du Sud, contre la loi BELA.
Car, l’ANC par la voix du président Ramaphosa, tente de faire passer la loi dite « loi BELA » concernant l’Education. Selon cette loi, les modalités d’enseignement et la langue d’enseignement seront désormais réglementées par le gouvernement. En clair, l’anglais sera généralisé et les langues locales, dont l’afrikaans, seront marginalisées.
Mais cette loi entend également réglementer l’enseignement à la maison et supprimer les écoles rurales où le nombre d’enfant est trop bas pour construire des « méga-écoles » dans des zones plus urbaines où les enfants seront mélangés.
Or, même si la chose n’est pas déclarée ouvertement, les afrikaners pratiquent largement l’évitement scolaire pour que leurs enfants ne se trouvent pas dans des écoles « générales » où le niveau est très bas et l’insécurité latente pour les enfants blancs. Les écoles en afrikaans et les écoles confessionnelles sont donc pléthores dans certains secteurs et entretiennent un haut niveau d’éducation. Ces écoles accueillent des enfants blancs mais également, pour certaines, des coloured de langue afrikaner.
Au-delà de la « minorité dans la minorité » afrikaner, cette loi est également contestée par la communauté « Barolong Boo-Seleka » d’origine Tswana, alliée traditionnelle des Boers qui craint de voir ses écoles, sa langue et sa culture mis à mal par cette loi.
Loin de vouloir redonner aux populations bantoues d’Afrique du Sud leur fierté ancestrale et de développer leurs langues et leurs cultures, la bourgeoisie mi-affairiste mi-marxiste à la tête de l’ANC entend, avant tout, angliciser l’ensemble des populations sud-africaines.
Ce projet de loi provoque, par ailleurs, une tension au sein du gouvernement entre l’ANC et la DA réputée proche des minorités blanches et métisses.
Crédit photo : Flip Buys (Solidariteit)
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