Un violent règlement de compte lié au trafic de stupéfiants a conduit à la condamnation de deux hommes à Saint-Lormel, près de Dinan. Les faits remontent à la soirée du 6 janvier 2024, lorsque deux agresseurs ont brutalement attaqué un couple à leur domicile, causant des blessures sévères.
Une scène de violence sur fond de dette de stupéfiants
L’incident s’inscrit dans un contexte de trafic de drogue. Le couple visé, gros consommateurs de cocaïne, n’avait pas honoré une dette de 7 000 euros, ce qui a entraîné cette agression. Selon les éléments de l’enquête, les assaillants, Joachim Ledien, 30 ans, et Abel Aubin, 41 ans, se sont introduits dans la maison sous un prétexte, utilisant une voix féminine pour se faire ouvrir la porte.
Pendant une demi-heure, les agresseurs ont inspecté les lieux avant de découvrir l’une des victimes cachée sous un lit à l’étage. La situation a rapidement dégénéré en passage à tabac, mené à coups de pied de biche et de crosse de pistolet, jusqu’à l’intervention de membres de la famille et de gendarmes alertés.
Malgré les dénégations des prévenus, plusieurs éléments de preuve ont été rassemblés par les enquêteurs. L’analyse téléphonique a permis de situer Joachim et Abel à proximité des lieux au moment des faits. De plus, l’ADN d’un des suspects a été identifié sur un pistolet d’alarme et un masque chirurgical retrouvés sur place. Abel Aubin, quant à lui, a été reconnu sur photo par un gendarme et le frère de la victime.
Le premier a tenté de se justifier en expliquant qu’il avait prêté l’arme à l’une des victimes, emballée dans le masque, pour des raisons de sécurité. Cependant, ses explications n’ont pas convaincu le tribunal.
Une peine exemplaire pour des récidivistes
Le procureur, appuyé par l’accumulation de preuves et les antécédents des accusés, a requis cinq ans de prison ferme. Cette peine a été confirmée par le tribunal de Saint-Malo, soulignant la gravité de l’agression et le contexte de trafic de stupéfiants qui entoure cette affaire.
Le dossier a également mis en lumière la complexité et la dangerosité des règlements de comptes liés à la drogue, avec des accusés récidivistes aux casiers judiciaires déjà chargés. Joachim, avec dix condamnations antérieures pour diverses infractions, et Abel, avec huit condamnations, n’en sont pas à leur première confrontation avec la justice.
Les victimes, encore marquées par la violence de l’agression, n’ont pas assisté à l’audience. Elles avaient reçu une ITT (incapacité totale de travail) de 90 jours pour l’homme et 60 jours pour la femme, attestant de la gravité des blessures subies.
Illustration : DR
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