En France, la précarité alimentaire touche de plus en plus de jeunes, comme le révèle une récente étude de l’INJEP et de la DREES. Ce phénomène, signe d’une tiers mondisation croissante du pays, s’est accentué depuis la crise sanitaire de 2020, poussant de nombreuses personnes de moins de 35 ans à se tourner vers l’aide alimentaire. En 2021, près de 30 % des bénéficiaires d’aide alimentaire avaient entre 16 et 35 ans, une surreprésentation notable dans cette tranche d’âge qui ne représente que 22 % de la population hexagonale.
Un profil de bénéficiaires majoritairement jeunes et précaires
« L’aide alimentaire a pour objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes en situation de vulnérabilité économique ou sociale, assortie de la proposition d’un accompagnement. Cette aide, qui vise à répondre aux besoins en volume, tout en prenant en compte, dans la mesure du possible, des critères de qualité des denrées alimentaires, est apportée tant par l’Union européenne que par l’Etat ou toute autre personne morale. » (article L-266-2 du CASF)
Parmi les jeunes de moins de 35 ans ayant recours à l’aide alimentaire, plusieurs groupes se détachent. On trouve notamment :
- Les femmes avec enfants : Elles représentent 41 % des jeunes bénéficiaires. Souvent inactives et peu diplômées (35 % sans diplôme), elles privilégient les distributions de colis alimentaires pour nourrir leur foyer.
- Les étudiants : Ils constituent 37 % des jeunes aidés. Parmi eux, 61 % ont moins de 25 ans et sont majoritairement étrangers (74 %). Les étudiants utilisent principalement les épiceries sociales, qui leur permettent de se procurer des produits de première nécessité à des prix réduits.
- Les jeunes en recherche d’emploi ou en début pro : Représentant 11 % des bénéficiaires, ce groupe se compose de jeunes en recherche d’emploi ou d’un premier poste. En majorité féminisé, il se tourne davantage vers les épiceries sociales.
- Les sans-domicile fixe : Ils constituent également 11 % des jeunes aidés, souvent sans diplôme et très précaires. Pour eux, l’aide alimentaire est indispensable au quotidien, et ils fréquentent les distributions de repas ou de colis.
Quelles sont les différentes formes d’aide alimentaire ?
L’aide alimentaire peut prendre plusieurs formes selon les besoins des personnes :
- Les épiceries sociales : il s’agit de commerces, semblable à des commerces de proximité, où il est possible d’acheter toutes les denrées alimentaires, produits d’entretien et d’hygiène essentiels. La particularité de ces commerces réside dans le fait que tous les articles sont proposés entre 10 % et 30 % de leur valeur marchande. Ainsi, les clients en situation de précarité peuvent faire leurs courses à moindre frais. En France, le réseau ANDES dispose de près de 380 épiceries solidaires qui accueillent 160 000 personnes chaque année.
- Les paniers alimentaires : ces derniers sont constitués de produits de première nécessité comme les fruits, légumes, viande ou poisson, pâtes, riz, etc. Les paniers repas sont remplis et mis à disposition par les bénévoles dans les associations et CCAS.
- Les tickets ou chèques alimentaires : ces aides sont attribuées aux foyers en difficulté afin d’être utilisées dans des commerces ou épiceries partenaires. Ils permettent de payer des achats ou d’en réduire le montant.
- Les repas chauds : les repas sont proposés par des services d’accueil et l’accès est totalement libre et gratuit. Généralement, obtenir l’aide alimentaire n’est pas obligatoire.
- Les maraudes : plusieurs associations organisent des maraudes dans le but d’aller directement rencontrer le public et apporter de la nourriture et des produits de première nécessité.
Fréquence et forme de l’aide alimentaire chez les jeunes
L’étude montre une diversité dans les formes de recours à l’aide alimentaire chez les jeunes. Alors que 37 % se rendent dans des épiceries sociales, 65 % optent pour des distributions de colis alimentaires et 18 % pour des repas gratuits. Ces différentes formes d’aide permettent d’adapter l’offre aux besoins et aux contraintes des bénéficiaires, qu’ils soient sans domicile, étudiants, ou jeunes parents.
La fréquence de l’aide varie également : 60 % des jeunes déclarent recourir à l’aide alimentaire une à deux fois par mois, tandis que 40 % ont besoin de cette aide chaque semaine, voire quotidiennement pour les plus précaires.
Impact de la crise sanitaire et rôle des prestations sociales
La crise sanitaire a eu un effet dévastateur sur la situation économique des jeunes. En 2021, environ 40 % des étudiants ayant recours à l’aide alimentaire déclaraient une perte de revenus liée à la crise, souvent en raison de la réduction de l’aide familiale ou de la perte de petits emplois. De même, les jeunes en insertion professionnelle ont vu leurs revenus chuter en raison de l’augmentation du chômage partiel ou de la suppression de prestations sociales.
Les prestations sociales, comme le RSA ou les allocations logement, jouent un rôle essentiel pour une partie de ces personnes. Selon l’étude, 43 % des femmes avec enfants et 46 % des jeunes en insertion perçoivent des prestations sociales pour faire face aux dépenses du quotidien. Par ailleurs, près de deux tiers de ces jeunes sont suivis par un travailleur social, qui les aide dans leur parcours d’insertion et leur accès aux droits.
L’aide alimentaire est devenue un recours régulier pour de nombreux jeunes, illustrant les limites du système d’insertion et de protection sociale face aux besoins grandissants. Les étudiants, par exemple, sont souvent confrontés à des situations financières tendues et comptent sur des soutiens informels, comme la famille, en complément de l’aide institutionnelle.
Il serait peut être temps de repenser rapidement les priorités en matière de dépenses d’argent public (à qui va l’argent des taxes, des impôts, des charges ?), mais aussi et surtout de liberté d’entreprendre et de bien gagner sa vie, pour éviter que des générations entières en soient rendues à mendier de l’aide alimentaire pour pouvoir survivre dans un pays qui se prétend être une puissance internationale. Le gauchisme aux relents soviétiques appliqué sociétalement tel qu’il l’est en France depuis des années, y compris sous des gouvernements de droite, conduit non pas à l’enrichissement général, mais bel et bien à la précarité de masse.
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