Le conseil municipal de Valence est actuellement au cœur d’une polémique enflammée autour d’accusations de persécution idéologique, alors que les membres du parti de droite VOX font face à des enquêtes pour « crimes de haine » à la suite de déclarations sur les réseaux sociaux. Juan Manuel Badenas, membre et porte-parole de VOX, a confié au European Conservative que son parti subit une véritable campagne idéologique visant à discréditer ses représentants.
Le déclencheur : une plainte pour crime de haine
Cette controverse a commencé en mai, lorsqu’une conseillère municipale du groupe d’extrême-gauche Compromís a porté plainte contre Cecilia Herrero, une conseillère de VOX, l’accusant de crime de haine. La plainte fait suite à un échange sur les réseaux sociaux entre Herrero et un ancien député de Podemos, initialement entré illégalement en Espagne, qui avait appelé à une « guerre » contre la police espagnole. Herrero avait répondu en lui suggérant de « retourner dans son pays » s’il était mécontent de l’Espagne. Selon Compromís, cette remarque serait raciste, bien qu’elle ne contienne aucune référence explicite à l’origine de la personne visée, mais seulement à son incitation à la violence.
« On lui a simplement conseillé de retourner dans son pays, puisqu’il affichait un mépris évident pour l’Espagne et incitait ouvertement à la violence contre les forces de l’ordre », a expliqué Badenas.
Intensification des pressions et « chasse aux sorcières »
Suite à cette plainte, Herrero a reçu des menaces en ligne, déclenchant une autre enquête judiciaire. Badenas dénonce une « chasse aux sorcières » orchestrée sans présomption d’innocence, dans le but de nuire à la réputation de Herrero pour ses opinions. Il a également pointé du doigt le Parti socialiste espagnol (PSOE) qui, après cette première plainte, a étendu l’enquête à d’anciens tweets de Herrero datant de 2020 et 2022, des publications que Badenas affirme avoir été sorties de leur contexte.
Les membres de VOX estiment que ces actions ont pour objectif de déstabiliser la coalition de droite, formée par VOX et le Parti populaire (PP), qui gouverne actuellement Valence.
L’affaire se complique après un meurtre à Valence
En juillet, après un meurtre à Valence, Badenas a fait une déclaration publique en réponse à des informations de médias nationaux (notamment Tele 5 et Antena 3) qui rapportaient que l’auteur présumé serait un immigrant algérien, information qui s’est révélée incorrecte par la suite. Badenas a néanmoins commenté que ce meurtre n’aurait pas eu lieu si le suspect n’était pas entré en Espagne. Le PSOE a alors déposé une nouvelle plainte pour crime de haine contre lui, estimant que ces propos étaient discriminatoires.
Badenas explique que plusieurs experts en droit des crimes de haine doutent que les déclarations de Herrero et lui-même remplissent les critères juridiques requis pour de telles accusations. Malgré cela, le parquet a poursuivi les enquêtes, ce qui, selon lui, a permis aux partis de gauche de stigmatiser les membres de VOX en les qualifiant de « racistes », « xénophobes » et « fascistes ».
Pour Badenas, ces plaintes font partie d’une persécution idéologique qui instrumentalise les lois sur les crimes de haine pour limiter la liberté d’expression de ceux qui s’opposent aux idées progressistes ou d’extrême-gauche. Il s’interroge sur l’impartialité du parquet, affirmant que les procédures semblent favorables aux partis d’opposition, PSOE et Compromís. En réponse, Badenas et Herrero envisagent de déposer leur propre plainte pour diffamation contre ces partis, accusant Compromís et le PSOE de nuire publiquement à leur réputation lors de réunions du conseil municipal.
Une lutte idéologique qui fracture le conseil municipal de Valence
La bataille politique au sein du conseil municipal de Valence s’intensifie, avec des accusations mutuelles d’utilisation des recours juridiques pour des objectifs partisans. Badenas estime que les enquêtes en cours ne font qu’exacerber les divisions entre les factions politiques de la ville, chaque camp accusant l’autre de manipuler les procédures judiciaires pour discréditer son opposition.
Alors que VOX se bat pour défendre ses positions, les tensions politiques à Valence révèlent un climat de polarisation croissante, où la liberté d’expression et l’interprétation des lois sur les crimes de haine deviennent des enjeux majeurs dans le paysage politique espagnol.
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Une réponse à “Valence (Espagne) : VOX dénonce une persécution idéologique par les partis de gauche”
Ce n’est pas mieux en Espagne que chez nous. Mais hélas, ce n’est pas une consolation.