76 % des Américains craignent une montée de la violence après les élections

À l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre, une majorité d’Américains exprime de fortes inquiétudes concernant d’éventuels actes de violence liés aux résultats électoraux. Selon un sondage publié le 28 octobre par l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research, 76 % des citoyens craignent une explosion de tensions politiques après le scrutin.

Inquiétudes grandissantes face aux risques de violence

Parmi les répondants, 41 % se disent « extrêmement » ou « très » préoccupés par la possibilité de troubles post-électoraux, tandis que 35 % indiquent être « modérément » préoccupés. En outre, une large majorité (82 %) se dit inquiète de la montée des violences politiques visant les responsables électoraux ou les personnalités publiques. Ces peurs sont accentuées par les tentatives d’assassinat contre Donald Trump au cours de la campagne présidentielle, tandis que Joe Biden a récemment affirmé être confiant dans l’intégrité des élections tout en demeurant incertain quant à leur issue pacifique.

Ces résultats s’alignent avec ceux d’un autre sondage mené par Scripps News/Ipsos, qui révèle que 62 % des Américains pensent qu’un éclat de violence post-électorale est au moins « quelque peu » probable. Plus de la moitié des répondants (51 %) soutiendraient même l’usage de l’armée pour maintenir l’ordre en cas de troubles, un sentiment partagé par 61 % des électeurs républicains.

Débats autour de l’intervention militaire

Le recours éventuel à l’armée en cas de violence politique suscite un débat national. Donald Trump, interrogé à ce sujet lors d’une interview le 13 octobre avec Maria Bartiromo de Fox News, a assuré que des unités de la Garde nationale ou même des forces régulières seraient prêtes à intervenir pour rétablir l’ordre si nécessaire. Il a rejeté toute idée que ses partisans seraient responsables de troubles, désignant plutôt des « l’extrême gauche » et des « ennemis intérieurs » comme sources potentielles de chaos.

Les déclarations de Trump ont suscité des réactions vives, notamment de la part de la campagne de Kamala Harris, qui a exprimé son inquiétude face à ces propos. Ian Sams, porte-parole de la campagne Harris, a déclaré que Trump mettait en péril l’unité nationale en assimilant certains de ses concitoyens à des ennemis.

De son côté, JD Vance, colistier de Trump, a minimisé ces préoccupations, affirmant que les remarques de l’ancien président visaient les militants radicaux responsables des violences urbaines de 2020, et non des opposants politiques. Selon Vance, Trump appelle simplement à une réponse proportionnée en cas d’attaques extrêmes.

Sécurité renforcée pour les élections

Face à l’anticipation de tensions, les responsables locaux prennent des mesures accrues pour garantir la sécurité des infrastructures électorales et des agents de vote. Une enquête réalisée plus tôt cette année indique que 92 % des responsables des bureaux de vote ont renforcé la sécurité autour des bureaux de vote et des travailleurs électoraux, soulignant des niveaux de vigilance similaires, voire supérieurs, à ceux observés lors des précédentes élections.

Ce climat tendu intervient alors que plus de 45 millions d’Américains ont déjà voté par anticipation. Les craintes de violence post-électorale illustrent une polarisation politique croissante, exacerbée par des événements récents et par une rhétorique politique divisée. La montée des inquiétudes pour la sécurité des élections est révélatrice de la méfiance d’une part significative de la population envers le processus électoral.

Les élections de 2024 montrent à quel point la société américaine est aujourd’hui divisée et vulnérable aux menaces de violence. Rien ne dit que les Etats-Unis, tellement divisés, entre métropoles et ruralité, entre Etats démocrates et Etats Républicains, restent unis encore très longtemps dans le futur.

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