Une enquête du Conseil suédois de prévention de la criminalité (Brå) révèle une parité surprenante dans la délinquance juvénile en Suède, où filles et garçons de 15 ans admettent, en proportions presque égales, avoir commis des actes délictueux. Ce phénomène marque un tournant dans l’évolution de la délinquance chez les jeunes et soulève des questions sur les causes et les conséquences de cette tendance.
Les filles et les garçons à parts égales dans la criminalité
Selon cette enquête menée auprès d’élèves de neuvième année (environ 15 ans) dans 400 établissements scolaires à travers la Suède, 51,3 % des jeunes interrogés déclarent avoir commis au moins un acte délictueux l’année dernière. Les infractions vont de la violence et du vol aux menaces, vols qualifiés, vandalisme, infractions liées aux drogues, et même crimes sexuels. Le pourcentage de garçons déclarant avoir enfreint la loi ne dépasse celui des filles que d’un point.
Cependant, les comportements criminels diffèrent en fonction du sexe : les garçons sont plus souvent impliqués dans des actes de violence, tandis que les filles tendent davantage vers les vols, notamment entre camarades.
Le rôle des origines et du contexte familial
L’étude souligne que les élèves nés à l’étranger ou de parents étrangers en Suède sont « légèrement » plus enclins à commettre des crimes violents graves, des vols importants ou des infractions liées aux drogues. Mais les chiffres montrent une différence notable : 6,4 % des enfants immigrants et 6,2 % des enfants de seconde génération admettent avoir commis un crime violent grave, contre seulement 3,1 % pour les enfants nés de parents suédois.
Au-delà de l’origine, la situation familiale semble jouer également un rôle significatif dans la criminalité des jeunes. Parmi les délinquants, 73,5 % décrivent leurs ressources économiques familiales comme étant faibles, et pour 68 % d’entre eux, leurs parents n’ont jamais vécu ensemble. Ces données renforcent l’idée que l’environnement familial, notamment la précarité et la stabilité familiale, est fortement corrélé à la délinquance.
Victimes d’agressions : près d’un élève sur deux concerné
Parmi les élèves de neuvième année interrogés, 45,3 % affirment avoir été victimes d’au moins une agression durant l’année écoulée. Le vol arrive en tête avec 26,3 % des cas, suivi des agressions (19,6 %), des infractions sexuelles (12,5 %), des menaces (11,9 %) et des vols qualifiés (2,6 %). Les garçons sont plus souvent victimes d’agressions, tandis que les filles sont majoritairement victimes de crimes sexuels, dont la majorité se déroulent dans l’enceinte scolaire.
Fait alarmant, moins d’un tiers des victimes déclare avoir signalé les faits à la police, indiquant une réticence des jeunes à porter plainte pour des agressions commises sur eux.
Photo d’illustration : DR
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Une réponse à “Suède : l’égalité des sexes s’étend au domaine de la délinquance chez les adolescents”
des « jeunes » ? hé!hé!