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Rennes : l’« opposition raisonnable » risque d’attendre longtemps

La droite souffre énormément à Rennes ; elle ne parvient pas à se faire une place au soleil. Ses cadres fatiguent vite faute de pouvoir bénéficier d’une véritable carrière politique. Conseiller municipal d’opposition, ça n’est pas enthousiasmant et ça n’offre aucun débouché ! En effet Rennes est une chasse gardée de la gauche grâce à une base sociologique favorable – selon l’Insee, Rennes est une ville “intello“ qui compte 49,6 % de diplômés Bac + 2 ou plus (universitaires, cadres sup, salariés d’associations et d’organismes divers et variés, professionnels de la politique…). A moins de changer la population – le « grand remplacement » -, on ne voit pas comment la droite pourrait s’emparer de l’hôtel de ville.

Les émeutes donnent du travail aux menuisiers et aux vitriers

Charles Compagnon (Horizons), chef de file de la droite rennaise, connaît bien le problème. « Le système est extrêmement verrouillé, très lié au tissu  associatif et militant, explique-t-il. C’est un système d’extrême gauche, qui peut être décourageant : on a des émeutes régulièrement, notamment place Sainte-Anne… Aujourd’hui, dès qu’on n’est pas à gauche du PS, on ne peut rien faire à Rennes ! Certains bars refusent d’accueillir des réunions politiques, parce que leurs vitrines ont été cassées ; ça limite nos possibilités d’ancrage local. » Il connaît également les faiblesses de son camp : « Depuis 1977, pas un seul opposant ne s’est présenté deux fois de suite. » (Bretons, novembre 2024) Ce qui montre l’absence d’esprit militant et de suite dans les idées des « cadres » des partis de droite (RPR, UMP, Les Républicains). On se réveille quelques mois avant les élections, on est battu et on retourne au néant. L’absence d’un véritable leader possédant la dimension d’une bête politique nuit également ; il n’y a que des intérimaires qui disparaissent dès qu’ils comprennent que leur rêve de devenir maire ou député n’était qu’un rêve.

Un exemple fameux de cette situation est fourni par Bertrand Plouvier. Pendant longtemps, il dirige la droite rennaise, « animant » en particulier les réunions du conseil municipal. Mais les échecs successifs l’ont découragé et, un beau jour, il abandonne ses troupes et s’enfuit à La Baule, croyant réussir là-bas la carrière politique qui lui est interdite à Rennes. S’il parvient à devenir adjoint au maire à La Baule (liste Franck Louvrier) en 2020, il échoue totalement à se faire élire député de la circonscription de Guérande. Au premier tour de juin 2022, il ne parvient qu’à se classer à la quatrième place (7 712 voix, 13,22 %). Au premier tour de juin 2024, il ne fait pas mieux : toujours la quatrième place (11 616 voix, 14,09 %). Que ce soit à Rennes ou à Guérande, l’enseigne LR ne lui réussit pas…

En attendant des jours meilleurs, Charles Compagnon se réconforte avec un gentil discours : « Je n’ai pas l’impression de prêcher dans le désert. Entre ce qu’il y a dans les urnes et les retours que j’ai sur le terrain, ce n’est pas du tout la même chose. J’entends énormément de gens qui attendent une opposition raisonnable. Il y a une vraie attente d’une alternance qui pourrait aller du centre gauche à la droite républicaine. Rennes ne sera pas une ville de droite, mais la gouvernance pourrait revenir au centre» (Bretons, novembre 2024) Nous verrons si, aux élections municipales de 2026, l’ « opposition raisonnable » a fait son trou…

Bernard Morvan

Crédit photo : Edouard Hue/Wikimedia (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 

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Une réponse à “Rennes : l’« opposition raisonnable » risque d’attendre longtemps”

  1. JLP dit :

    Les prochaines municipales risquent d’être passionnantes. Non pas qu’il faille attendre un raz-de-marée droitier – les pesanteurs sociologiques l’empêchent – mais parce que les grandes villes de Bretagne sont tenues par le P.S. et ses alliés. Et pourquoi Nantes, Rennes, Brest, resteraient-elles chasse gardée du P.S. (le parti d’Anne Hidalgo ! Appéré et Rolland groupies de la mairesse de Paris…) alors que l’extrême-gauche (Verts et LFI) peuvent légitimement revendiquer la tête de liste et ramener le P.S. à sa place, de strapontin ? S’ils partent séparés au premier tour, pour se réunir au second, il va de soi que LFI aura démocratiquement la tête de liste. Andy Kerbrat maire de Nantes ? Y’a longtemps qu’on n’a plus parler de ballets bleus…
    En tout cas, c’est maintenant que l’union des droites doit se constituer : cela laissera un peu de temps pour détecter & éliminer les paresseux, les provocateurs (et leurs casseroles) & les débiles…

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