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128 pompiers agressés en Loire-Atlantique : des mesures insuffisantes face à une réalité inquiétante

En 2023, les agressions contre les pompiers de Loire-Atlantique ont atteint un seuil préoccupant. Déjà, 128 pompiers ont été victimes d’agressions au cours de leurs interventions, un chiffre qui met en lumière une tendance inquiétante. Face à cette montée de la violence, des mesures préventives ont été mises en place par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 44), la ville de Nantes et la préfecture. Cependant, ces actions sont critiquées pour leur incapacité à traiter le fond du problème, laissant de côté les véritables causes de cette escalade d’agressions.

Une convention pour sécuriser les interventions : un remède insuffisant ?

Dans le cadre d’une convention signée par le SDIS 44, la ville de Nantes et la préfecture, des mesures ont été adoptées pour sécuriser les interventions des pompiers face à des comportements de plus en plus agressifs. En 2022, on comptait déjà 171 incidents impliquant des agressions ou des actes de malveillance contre les sapeurs-pompiers. Pour 2023, le chiffre est de 114 agressions, touchant 211 pompiers, dont 62 plaintes ont été déposées.

Cette convention prévoit un partenariat entre les forces de l’ordre et le SDIS pour assurer la sécurité des équipes en intervention, notamment dans les zones à risque. L’accord précise les modalités d’intervention de la police municipale lorsque les pompiers sont confrontés à des situations où la victime ou son entourage se montre agressif.

Si cette démarche vise à protéger les pompiers lors de leurs missions, elle ne semble pas s’attaquer aux causes profondes de ces agressions. En se concentrant sur des mesures réactives, on laisse de côté le débat sur les origines de cette violence croissante à l’encontre des services de secours. Ce manque de volonté politique pour aller plus loin dans l’analyse de la situation est perçu comme un écran de fumée pour refuser de s’attaquer aux causes réelles.

Des caméras et des formations : des outils utiles mais limités

Pour compléter ce dispositif, le SDIS 44 a déployé 30 caméras individuelles au sein de ses centres mixtes, y compris à Nantes, afin d’équiper les pompiers sur le terrain. Ces caméras visent à dissuader les comportements agressifs et à enregistrer les incidents afin de pouvoir identifier les auteurs des agressions. Bien qu’efficace pour documenter les événements, ce type de mesure ne prévient pas les agressions elles-mêmes. En parallèle, des formations ont été mises en place pour apprendre aux pompiers comment réagir face à des situations violentes. Ces outils sont certes utiles, mais ils relèvent encore d’une réponse à la violence plutôt que d’une action préventive.

Les pompiers se trouvent ainsi en première ligne, alors qu’ils devraient pouvoir intervenir sereinement pour sauver des vies. La mise en place de ces caméras, si elle est nécessaire, ne répond pas à l’origine du problème et ne fait que pallier les failles d’un système plus global. Ces équipements sont un exemple supplémentaire d’une gestion temporaire des symptômes, sans jamais aborder les causes profondes.

Une collaboration interservices qui reste sur la surface des choses

La convention entre les autorités vise également à améliorer la collaboration interservices pour une meilleure prise en charge des personnes en détresse sociale. Cette coopération est certes un pas en avant, mais elle s’avère insuffisante face à la montée des violences. Plutôt que de se focaliser sur les interactions entre les services, il semble crucial de s’interroger sur l’état de la société dans son ensemble, mais surtout sur qui sont les individus qui s’en prennent aux pompiers, ces acteurs pourtant essentiels du service public.

Les responsables politiques, à travers ces conventions, semblent détourner l’attention des véritables problématiques qui mènent à ces actes. Il y a 40 ans à Nantes, les pompiers n’étaient pas attaqués en intervention. Aujourd’hui dans la ruralité, ils ne tombent pas dans des guet apens. Pourquoi ? Répondre à cette question honnêtement permettrait sans doute de commencer à entrevoir une partie des solutions à ce problème. Pour les pompiers, leur solution immédiate face aux agressions est tout simplement l’exercice non pas de de leur droit de retrait  mais de repli lorsque des interventions sont situées dans certaines zones identifiées comme à risque pour eux Un risque imminent d’explosion, un risque d’effondrement, une menace d’éboulement ou tout autre situation susceptible de porter atteinte à la vie des sauveteurs légitiment leur retrait, nonobstant les manœuvres en cours d’exécution et la suite des opérations. Le retrait est aussi permis lorsque les secours font l’objet d’agressions et de menace, notamment dans le contexte de la violence urbaine qui frappe désormais les services d’incendies. Si le droit de retrait n’est toujours pas accordé, ce qui s’explique au regard de la nature des missions, les sapeurs-pompiers peuvent désormais assurer leur propre sauvegarde si les circonstances l’exigent, sans pour autant manquer à leur devoir »)

Crédit photo : pixabay (cc)
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3 réponses à “128 pompiers agressés en Loire-Atlantique : des mesures insuffisantes face à une réalité inquiétante”

  1. Prétet Yvette dit :

    Les pompiers sont agressés dans les  »quartiers sensibles » par des  »Jeunes »qui sont mal éduqués!…En effet, leurs parents les mettent dans la rue, après avoir encaissé toutes les  »aides » données par l’Etat français!…Ces  »Jeunes » savent qu’ils ne seront pas punis pour ce qu’ils font!…

  2. patphil dit :

    salopiauds de pompiers qui éteignent les feux que des pauvres petits djeunes des quartchiers allument pour ne plus avoir froid

  3. loic ruello dit :

    que les flics qui accompagnent les pompiers tirent a vue et vous verrez que les prix nobel en question y réfléchiront a deux fois

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