Le baromètre « État de la France » 2024, réalisé par Ipsos pour le CESE, révèle une société française de plus en plus fracturée, avec des préoccupations majeures autour du pouvoir d’achat, de l’immigration, et du lien entre les citoyens et leurs représentants politiques. Ce sondage, mené auprès de plus de 1 000 personnes, met en lumière des tensions sociales croissantes, un désaveu des institutions et une perte de confiance dans la démocratie.
Une inquiétude grandissante face aux inégalités économiques
Selon l’étude, le pouvoir d’achat reste au cœur des préoccupations des Français. Plus de 45 % des personnes interrogées estiment que leur revenu ne suffit plus à couvrir leurs besoins essentiels, un chiffre en hausse par rapport à 2023. Cette donnée est particulièrement alarmante dans certaines catégories de la population : 72 % des familles nombreuses, 78 % des chômeurs et 61 % des ouvriers se disent incapables de joindre les deux bouts.
Par ailleurs, les inégalités sociales demeurent un sujet brûlant. Les écarts de salaires et le manque de redistribution des richesses sont cités comme les principales causes des inégalités en France. Un quart des sondés se considèrent comme plus défavorisés que leurs concitoyens, notamment ceux ayant un faible niveau de diplôme ou vivant en zones rurales.
Un rejet massif des responsables politiques
Le sentiment de déconnexion entre les citoyens et la classe politique est également un élément clé de cette étude. Près de 76 % des sondés estiment que les dirigeants sont déconnectés des réalités de la population. Cette déconnexion est renforcée par une faible confiance dans l’utilité du vote. Seulement 48 % des Français jugent qu’il existe des responsables politiques dignes de leur vote.
Cette fracture entre les gouvernants et le peuple alimente la montée des mouvements contestataires, avec une préférence marquée pour l’engagement associatif plutôt que politique. Plus d’un tiers des Français sont impliqués dans des associations, tandis que l’adhésion à un parti politique ou à un syndicat reste faible. Ce désengagement institutionnel renforce une certaine forme de désillusion démocratique.
Une vision pessimiste de l’avenir
L’optimisme des Français pour l’avenir du pays et de leurs enfants est en berne. Seulement 35 % se disent optimistes quant à l’avenir de la France, un recul de 6 points par rapport à l’an dernier. Ce pessimisme est particulièrement prononcé chez les moins de 35 ans et les habitants des DROM, qui se sentent souvent exclus du système.
De manière plus générale, 63 % des répondants déclarent être pessimistes pour l’avenir de la planète et de l’environnement. Ce désespoir touche principalement les populations les plus précaires, qui voient leurs conditions de vie se détériorer.
La fracture démocratique en ligne de mire
L’attachement des Français à la démocratie est en net recul. Bien que 84 % des sondés affirment qu’ils défendraient la démocratie si elle était menacée, ils ne sont plus que 60 % à la considérer comme le meilleur système politique existant. Cette perte de confiance dans la démocratie est particulièrement visible chez les jeunes et les populations économiquement défavorisées.
Face à cette situation, les Français appellent à des changements radicaux : un meilleur accès aux services publics, une réduction des inégalités, et surtout une gouvernance plus à l’écoute des préoccupations des citoyens. En effet, 24 % des interrogés estiment que les responsables politiques devraient davantage prendre en compte les besoins du peuple.
Ce baromètre révèle une France divisée, où les inquiétudes économiques et sociales se mêlent à une profonde crise de confiance dans les institutions politiques. Pour restaurer ce lien fragile, des réponses concrètes sont attendues, notamment sur la question du pouvoir d’achat, des inégalités sociales et de la gestion de l’immigration.
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2 réponses à “Le baromètre de la France en 2024 : entre inquiétudes sociales et fracture démocratique”
Arrêtons de dire que nos politiques sont déconnectés de la réalité et des problèmes des français ! Ils sont, au contraire, bien au courant vu les centaines d’études et statistiques demandées mais…….ils s’en foutent complètement ! Ils ne pensent qu’à leurs avantages d’élus, à leurs privilèges et espèrent toujours décrocher plus haut un poste de ministre ou de direction des services publics et surtout pensent à leur réélection en permanence.
Si vous voulez être élu, vous prenez une carte LFI et vous allez dans les territoires sensibles prêcher pour l’immigration et si vous agitez des petits drapeaux palestiniens c’est encore mieux ! Regardez le niveau lamentable de certains élus et on comprend mieux l’abstention.
La sécurité des biens et des personnes, les 22 % devrait être reliés au 18 % de l’immigration, ce qui donnerait 18+22 = 40 % ! Mais ça, le gouvernement ne le reconnaîtra jamais.