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Roy Walsh, ancien combattant de l’IRA et figure républicaine, s’éteint à 75 ans

Roy Walsh, ancien membre de l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et auteur de l’attentat de l’Old Bailey en 1973, est décédé à l’âge de 75 ans. Il est mort dans un centre de soins palliatifs à Belfast, après avoir marqué l’histoire du mouvement républicain irlandais avec un passé controversé.

Un acteur de premier plan dans le conflit nord-irlandais

Walsh a été l’un des acteurs majeurs de l’IRA lors des Troubles en Irlande du Nord. En 1973, il participe à l’attentat de l’Old Bailey à Londres, un acte qui a fait plus de 200 blessés et causé la mort d’une personne victime d’une crise cardiaque. L’attentat de l’Old Bailey de 1973 est l’une des premières actions marquantes de l’Armée Républicaine Irlandaise Provisoire (IRA) sur le sol britannique. Le 8 mars 1973, une unité de onze membres de la Brigade de Belfast de l’IRA fait exploser une bombe près du tribunal emblématique de l’Old Bailey à Londres, provoquant des centaines de blessés et une vague de panique. L’attaque fait partie d’un ensemble de quatre cibles repérées par l’IRA, dont le ministère de l’Agriculture à Whitehall, où une deuxième bombe est déclenchée à peu près au même moment, accentuant le chaos en plein centre de Londres.

Quelques jours avant le jour J, les membres de l’IRA transportent des explosifs depuis l’Irlande jusqu’à Londres par ferry. Ils installent ensuite les bombes dans des voitures stationnées à proximité des cibles choisies. Le 8 mars, le plan est de déclencher les explosions à 15 heures, une fois les membres de l’unité retournés en Irlande. Toutefois, la police de Londres reçoit un avertissement et commence à rechercher les voitures suspectes. À New Scotland Yard, les démineurs désamorcent une des bombes à temps, évitant ainsi une catastrophe supplémentaire.

Cependant, à l’Old Bailey, l’explosion se produit avant que les autorités n’aient pu sécuriser totalement la zone, causant d’importants dégâts matériels et blessant entre 180 et 220 personnes. Un homme de 60 ans décède d’une crise cardiaque, indirectement attribuée à l’attentat. La violence de l’explosion laisse une marque indélébile dans les mémoires, et un éclat de verre provenant de la bombe est aujourd’hui conservé dans les escaliers du tribunal comme rappel de ce jour tragique.

Les auteurs de l’attentat tentent de quitter le Royaume-Uni via l’aéroport d’Heathrow, mais ils sont arrêtés, leurs identités fictives éveillant les soupçons de la police. Le procès des neuf membres de l’IRA capturés s’ouvre à Winchester, car le tribunal de l’Old Bailey a été partiellement détruit. Lors du jugement en novembre 1973, six hommes et deux femmes sont condamnés à la prison à vie pour leur implication dans les attentats. Les sœurs Price, ainsi que d’autres militants, entament une grève de la faim pour demander leur transfert dans des prisons irlandaises, revendication qui sera partiellement satisfaite en 1975.

Arrêté et jugé en novembre 1973, Roy Walsh a donc été condamné à la prison à vie pour cet attentat et à 20 ans supplémentaires pour conspiration avec d’autres membres de l’IRA, dont Gerry Kelly, figure actuelle du Sinn Fein, et les sœurs Dolours et Marian Price.

À l’annonce de son décès, son fils Patrick Walsh a publié un hommage poignant sur X (anciennement Twitter), évoquant son père comme « intrépide jusqu’à la fin ». Le Parti socialiste républicain irlandais (IRSP) a également rendu hommage à Walsh sur les réseaux sociaux, le décrivant comme un « homme ayant courageusement purgé sa peine dans des prisons hostiles en Angleterre » et un « ami d’un grand nombre de membres et sympathisants républicains ». Le message évoque sa détermination et sa loyauté envers ses convictions, même durant ses années d’incarcération

L’attentat de l’Old Bailey marque le début d’une campagne de violence prolongée de l’IRA sur le sol britannique. Peu après, d’autres attentats frappent des lieux publics comme la gare de King’s Cross et Westminster, faisant plusieurs dizaines de victimes. Ces attaques s’intensifient en 1974, année la plus meurtrière des Troubles en dehors de l’Irlande du Nord, avec les tristement célèbres attentats de Birmingham et de Dublin-Monaghan.

Pour l’IRA, cette campagne est un moyen de porter le conflit irlandais au centre du pouvoir britannique, dans l’espoir d’obtenir des concessions politiques. Les leaders républicains justifient ces actes en affirmant qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’« amener la guerre dans le cœur de l’Angleterre » pour attirer l’attention sur leur cause.

Une identité utilisée lors de l’attentat de Brighton

Bien que Roy Walsh n’ait pas participé à l’attentat de Brighton en 1984, qui visait la conférence du parti conservateur et Margaret Thatcher, son nom a été utilisé comme pseudonyme par Patrick Magee, l’auteur de l’attaque. Lors de cet attentat, cinq personnes ont perdu la vie et 34 ont été blessées. Selon The Guardian, Walsh et Magee se sont finalement rencontrés des années plus tard sur Falls Road à Belfast, une rencontre informelle où aucun des deux hommes n’a demandé d’explication.

La vie et l’engagement de Roy Walsh pour la cause républicaine laissent derrière eux une empreinte indélébile et un héritage partagé entre respect et condamnation. Figure controversée, il symbolise pour certains le courage et la lutte pour l’indépendance irlandaise, tandis que d’autres voient en lui un acteur d’une violence meurtrière et destructrice.

Crédit photo : DR
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Une réponse à “Roy Walsh, ancien combattant de l’IRA et figure républicaine, s’éteint à 75 ans”

  1. Erwan Berric dit :

    Dommage que ces gens soient aussi des socialistes. Reconnaissons toutefois qu’ils ont été les seuls vrais résistants à l’occupant/envahisseur rosbif et que ce dernier a plus que dépassé les bornes de la tyrannie, de la cruauté et de l’inhumanité la plus odieuse au cours de siècles de brimades, de famines et d’humiliations. Il m’est impossible de blâmer les excès de l’IRA après avoir pris connaissance de l’histoire désastreuse et effrayante des relations entre Irlandais et
    Anglais.

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