Un homme de 76 ans, se présentant comme guérisseur et intercesseur de l’archange Gabriel, comparaît devant la cour criminelle du Finistère à partir de ce lundi. En détention provisoire depuis 2021, il est accusé de viols sur plusieurs femmes en situation de vulnérabilité, qu’il aurait abusées sous couvert de pratiques spirituelles.
Un magnétiseur au cœur d’une enquête inattendue
C’est en janvier 2021, dans le canton d’Huelgoat (Finistère), que l’affaire éclate de manière fortuite. L’homme, en proie à une crise, menace de mettre fin à ses jours lors d’une altercation à son domicile. Hospitalisé d’office, cet incident conduit les gendarmes à interroger son épouse. Celle-ci révèle alors des soupçons graves : son mari aurait abusé sexuellement de plusieurs de ses patientes en profitant de leur vulnérabilité.
Charismatique et doté d’une certaine verve, le septuagénaire se présentait comme magnétiseur-thérapeute, druide et souhaitait parfois être appelé « ange ». Il prétendait être en communication avec l’archange Gabriel, utilisant cette aura mystique pour convaincre ses interlocutrices de ses prétendus pouvoirs de guérison et de divination.
Plusieurs femmes, entendues par les enquêteurs de la gendarmerie de Carhaix, décrivent un homme manipulateur qui leur affirmait qu’elles avaient été en couple avec lui dans une vie antérieure. Sous cette emprise psychologique, il les aurait conduites à des relations sexuelles non consenties.
Des victimes en quête d’aide, piégées par la manipulation
Les victimes partagent un point commun : une situation de vulnérabilité accentuée au moment des faits. L’une souffrait d’une grave insuffisance rénale, cherchant désespérément une solution à ses maux. Une autre venait de vivre une rupture sentimentale difficile. Une troisième, originaire de Concarneau, était en détresse face à des problèmes d’infertilité. L’accusé lui aurait affirmé qu’elle était un homme dans une vie antérieure, expliquant ainsi ses difficultés à concevoir un enfant.
L’instruction, confiée au pôle criminel de Brest, révèle d’autres témoignages accablants. La fille d’une ancienne compagne de l’accusé affirme avoir été victime d’attouchements sexuels à l’âge de neuf ans, élargissant ainsi les charges à des faits de viol incestueux sur mineure de 15 ans. Par ailleurs, une femme rencontrée lors du mouvement des gilets jaunes à Quimperlé rapporte avoir été abusée lors d’une séance après avoir été séduite par son discours ésotérique.
L’accusé, défendu par Me Plantec du barreau de Brest, nie les faits de viol et d’abus sur mineure. Il soutient que les relations sexuelles étaient consenties et faisaient partie d’un processus destiné à « sortir le mal ». Cinq femmes se sont constituées parties civiles, représentées par l’accusation menée par Jean-Luc Lennon du parquet de Quimper.
Le procès, prévu les 14, 15 et 16 octobre 2024, sera déterminant pour établir la vérité sur les agissements de cet homme qui aurait profité de la détresse de personnes vulnérables pour assouvir ses desseins.
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2 réponses à “Un guérisseur accusé de viols sur personnes vulnérables devant la cour criminelle du Finistère”
Les prédateurs qu’ils soient sexuels ou politiques (les prédateurs en politique ils courent les rues et ne sont pas jugés) utilisent toujours la même méthode : ils agissent pour le bien de leurs victimes. Les prédateurs sexuels violent les corps, les prédateurs politiques violent les consciences.
Comment voulez vous chasser le démon si vous n’allez pas au coeur du sujet ?