La maternité de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, ne reprendra pas ses accouchements avant le 30 avril 2025. Alors que cette suspension devait initialement se terminer en novembre 2024, le centre hospitalier et l’Agence Régionale de Santé (ARS) annoncent un report de six mois. Un nouveau coup dur pour les habitants, contraints à des déplacements de plus en plus longs pour accoucher – et donc à une prise de risque sachant qu’il y a déjà eu des accouchements en bord de route ou dans le camion des pompiers – et une preuve supplémentaire du désengagement de l’État vis-à-vis des services publics essentiels. C’est à une véritable tiers mondisation à laquelle nous assistons passivement.
Une suspension prolongée qui met en danger la santé publique
Depuis avril 2023, les accouchements sont interrompus à Guingamp sous prétexte de la pénurie de personnel qualifié, en particulier de gynécologues-obstétriciens. Malgré les mesures entreprises, la situation n’a fait qu’empirer, révélant des lacunes structurelles plus profondes. En clair, l’ARS et la direction de l’hôpital semblent impuissantes face à la crise de recrutement, comme si l’abandon progressif de services de proximité n’était qu’une fatalité.
L’ARS par son échec permanent laisse par ailleurs s’installer tranquillement les idées les plus folles pour remédier à cette faillite hospitalière, et notamment celle d’importer des médecins cubains – au service d’un Etat communiste qui emprisonne et qui réprime durement ses opposants.
Cette situation soulève de vives inquiétudes parmi les résidents et les syndicats de santé, qui dénoncent un « démantèlement du service public hospitalier ». En prolonger la suspension, c’est condamner les femmes à parcourir des dizaines de kilomètres pour accoucher, une réalité qui met à mal le droit fondamental d’accéder aux soins. Si cette fermeture temporaire s’éternise, elle pourrait signifier, à terme, une fermeture définitive, un processus de « tiers-mondisation » qui semble orchestré au plus haut niveau.
L’ARS : des promesses jamais tenues
L’ARS Bretagne affirme pourtant avoir lancé une mission d’expertise (l’argent dépensé aurait été mieux utilisé dans les hôpitaux). Cette mission, qui vise à proposer des solutions pour une « prise en charge cohérente et complète », est censée évaluer les mesures mises en place pour les femmes enceintes dans le territoire. Cependant, pour de nombreux observateurs, cette mission d’expertise n’est qu’un écran de fumée. Le syndicat Sud Santé dénonce ouvertement une politique de « gagner du temps » pour préparer les habitants à la fermeture définitive, sans concertation, ni solutions concrètes à long terme.
La situation de Guingamp s’inscrit dans une tendance plus large : les hôpitaux publics en milieu rural sont les premiers sacrifiés par les politiques de réduction des dépenses publiques. La fermeture de services vitaux dans les petites communes participe à une déshumanisation de la santé et expose les habitants à des risques accrus. Ce problème n’est pas propre à la Bretagne mais s’observe partout en France, où le nombre de maternités de proximité ne cesse de diminuer.
La prolongation de la fermeture de la maternité de Guingamp reflète le désengagement continu de l’État dans les services publics essentiels en milieu rural. Les mesures proposées par l’ARS semblent insuffisantes face à la gravité de la situation. La crainte est que cette suspension temporaire ne se transforme en fermeture définitive, comme cela s’est produit pour de nombreuses maternités et services de soins dans les zones rurales. Pour les citoyens de Guingamp, cette décision illustre une fois de plus le fossé grandissant entre les besoins des territoires et les politiques sanitaires nationales.
Une raison de plus pour aller manifester le samedi 12 octobre, à Carhaix, pour défendre les Urgences de cet hôpital mais plus globalement, le droit d’être soigné à côté de chez soi. Si cela n’est plus possible, alors pourquoi continuer à payer des impôts, des charges, des taxes ?
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