Aziliz Le Corre est journaliste au JDD (en plus d’être bretonne, comme ça ne se voit pas du tout sur son nom et son prénom).
Mère de 2 enfants, elle fait paraitre en ce mois d’octobre le livre « L’enfant est l’avenir de l’homme » aux édtitions Albin Michel. Dans ce premier ouvrage, elle analyse les mouvements militants « childfree » ou « No Kids », qui militent contre l’idée d’avoir des enfants, invoquant des raisons écologiques ou personnelles. Elle y voit un renoncement à la transmission de la culture et des valeurs qui structurent notre société, au profit d’une vision où l’individu est réduit à ses besoins de consommation et de liberté personnelle.
En convoquant des philosophes comme Hans Jonas, Emmanuel Levinas ou encore Vladimir Jankélévitch, Le Corre étaye son discours d’un ancrage philosophique, rappelant que l’enfant n’est pas seulement un prolongement de soi mais un être nouveau, doté de son histoire unique. Selon elle, le rejet de l’enfant dans certaines idéologies modernes illustre un malaise profond, où l’on oublie que la naissance est un « événement des événements », une ouverture sur l’avenir. Cette vision contraste avec l’individualisme contemporain, qu’elle perçoit comme une menace pour la pérennité des sociétés occidentales en crise démographique.
Aziliz Le Corre s’adresse aux jeunes générations, les encourageant à percevoir la parentalité non pas comme un sacrifice mais comme une mission de transmission et de construction. Pour elle, la famille est un « foyer » au sens noble, un lieu de continuité entre les générations, où l’enfant, avec son émerveillement et sa curiosité, aide les parents à redécouvrir le monde. En cela, elle rejoint l’idée d’une « communauté de destin », une transmission intergénérationnelle essentielle pour faire perdurer les valeurs humaines.
L’essai souligne aussi les conséquences négatives de l’idéologie des « No Kids » : un renversement des valeurs qui, pour elle, nuit à l’équilibre humain. Dans un contexte de baisse de natalité en Occident, elle rappelle que préserver l’héritage familial et culturel est crucial pour une société stable. Les enfants, dit-elle, sont le « trait d’union » entre passé, présent et futur, une perspective qui contraste vivement avec une modernité qu’elle juge trop désenchantée.
À travers ce livre, Le Corre signe un véritable plaidoyer pour une « écologie humaine », qui prend en compte non seulement les préoccupations écologiques mais aussi la nécessité de préserver l’espèce humaine et son héritage. L’enfant est l’avenir de l’Homme se veut un appel à redécouvrir la beauté de la parentalité dans un monde qui, selon l’auteure, risque de perdre son humanité en reniant la famille.
L’enfant est l’avenir de l’homme, Aziliz Le Corre, Albin Michel.
En bonus, et en attendant une interview sur notre journal, une vidéo dans laquelle elle présente son livre
Crédit photo : Pixabay (cc)
3 réponses à “Avec « L’enfant est l’avenir de l’homme », Aziliz Le Corre démolit les arguments militants des « No Kids »”
Bonjour,
Encore faut-il avoir quelque chose à transmettre…
Cdt.
M.D
Devez mat ; voilà ce que c’est de nourrir de l’éco-anxiété à nos jeunes générations alors que le climat a toujours évolué à travers les siècles passés ; or, nous voilà confrontés à la baisse de la natalité tandis que la courbe des décès la croise désormais ; préoccupant car notre génération ne se renouvelle qu’avec environ deux enfants par femme pour transmettre nos valeurs et traditions sinon ?? Je vous laisse deviner les conséquences. Il suffit pourtant de relancer la natalité en reinsdustrialisant la France mais avec ce gouvernement de Macronie permettez-moi d’en douter avec ce qui a été réalisé depuis sept ans. Kenavo
Bravo à Azili Le Corre pour la force de sa pensée, claire, simple et pertinente.
Elle me renvoie à l’épigraphe qui a été la quintessence de mon éducation piémontaise :
« In Gremio Matris sedet sapientia Patris »
Obligé de condenser sa pensée en peu de mots, l’épigraphiste a parfois de fort belles trouvailles ramassées en des formules d’une grande concision. Tel est bien le cas avec ce vers, « dans le sein de la Mère siège la Sagesse du Père », qui résume d’admirable façon l’Incarnation divine dans le sein d’une femme. L’Écriture, l’exégèse, l’histoire de l’art, la liturgie permettent de suivre les étapes de la formation de cette formule et de son succès dans l’épigraphie.