Alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler son budget pour 2025, une enquête de l’Ifop pour Yomoni révèle un désenchantement grandissant des Français face aux hausses d’impôts. Cette étude dévoile un paradoxe dans l’opinion publique : si la majorité soutient une taxation accrue pour les ménages les plus aisés et les grandes entreprises, elle doute en même temps de l’engagement du gouvernement à épargner les classes moyennes de cette pression fiscale.
Taxer les plus riches, un consensus populaire
Une large majorité des Français soutient l’idée d’une fiscalité plus élevée pour les ménages les plus aisés (74 %) et les grosses entreprises (81 %), un avis partagé même par les sympathisants de la majorité présidentielle. Cette adhésion est renforcée par la perception d’un avantage fiscal en faveur des hauts revenus, une opinion partagée par 64 % des sondés. Les électeurs macronistes eux-mêmes rejoignent cette tendance, 84 % d’entre eux se montrant favorables à un alourdissement des impôts pour les grandes entreprises et 80 % pour les foyers les plus aisés.
Pourtant, derrière ce soutien massif se cache une peur généralisée de voir son propre impôt augmenter. Ainsi, 82 % des Français redoutent que leur pression fiscale n’augmente dès l’année prochaine, et cette crainte est partagée dans toutes les catégories socio-économiques, y compris les foyers aux revenus modestes et moyens. Plus inquiétant encore pour le gouvernement, 74 % des personnes interrogées ne croient pas à l’engagement de l’exécutif à protéger les classes populaires et moyennes, les actifs et les retraités étant eux aussi sceptiques sur cette promesse.
Le bas de laine, une ligne rouge
Les produits d’épargne comme les PEA et les contrats d’assurance-vie, perçus comme des « réserves de sécurité », suscitent une forte opposition à toute hausse d’imposition. L’étude Ifop indique que 66 % des Français rejettent l’idée de taxer davantage ces dispositifs. Les épargnants craignent qu’une fiscalité accrue sur l’épargne ne fragilise leur capacité d’anticiper l’avenir, un sentiment d’autant plus exacerbé dans un contexte de réforme des retraites et d’inflation persistante.
Le gouvernement Barnier devra répondre à cette double exigence de justice fiscale sans compromettre le pouvoir d’achat et les épargnes des Français sans que l’on sache comment il compte s’y prendre. Un exercice d’équilibriste s’annonce, où toute mesure jugée excessive pourrait alimenter un mécontentement déjà perceptible au sein de la population.
LES CHIFFRES CLES DE L’ENQUETE
« FAITES PAYER LES RICHES ! » : LES FRANÇAIS, Y COMPRIS LES PLUS AISÉS, SOUTIENNENT MASSIVEMENT LA TAXATION DES MENAGES LES PLUS RICHES ET DES ENTREPRISES
1 – 74% des Français sont favorables à une hausse d’impôts sur les ménages les plus aisés, dont 80% des sympathisants de la majorité présidentielle.
2 – 81% des Français soutiennent une augmentation des impôts sur les grosses entreprises, y compris 84% des sympathisants de la majorité présidentielle.
3 – 64% des Français considèrent que les hauts revenus sont fiscalement avantagés, un chiffre qui atteint 56% même chez les sympathisants de la majorité présidentielle.
« GOUVERNEMENT BARNIER, LA GRANDE PEUR D’UN TOUR DE VIS FISCAL » : LES FRANÇAIS DOUTENT DES PROMESSES GOUVERNEMENTALES D’EPARGNER LES CLASSES MOYENNES ET CRAIGNENT MASSIVEMENT UNE HAUSSE DE LEURS IMPÔTS
4 – 74% des Français ne croient pas que les classes moyennes et populaires seront épargnées par les hausses d’impôts, dont 79% des catégories populaires (ouvriers, employés).
5 – 77% des Français ne pensent pas que les personnes en activité professionnelle seront épargnées, en particulier les actifs (78%).
6 – 82% des Français craignent que leurs impôts augmentent l’an prochain, une inquiétude partagée par une large majorité (70%) des personnes aux revenus le plus modestes (moins de 1000 €/mois).
« TOUCHE PAS A MON PEA ! » : LES FRANÇAIS SOUTIENNENT GLOBALEMENT LES PISTES DE HAUSSE D’IMPÔTS MAIS REFUSENT QU’ON TOUCHE À LEUR ÉPARGNE
7 – 79% des Français approuvent la taxation des superprofits des entreprises, dont 82% des sympathisants de la majorité présidentielle.
8 – 77% soutiennent une surtaxe sur l’impôt sur le revenu pour les 50 000 plus gros contribuables, y compris 82% des sympathisants de la majorité présidentielle.
9 – 66% des Français s’opposent à une taxation supplémentaire des plans d’épargne type PEA ou PER, et 63% à celle des contrats d’assurance-vie.
« Étude Ifop pour Yomoni réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 1er au 2 octobre 2024 auprès d’un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. »
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5 réponses à “Ras-le-bol fiscal : les Français réclament une justice fiscale, mais craignent pour leurs finances”
Arrêtez de parler de « justice fiscale » ! C’est quoi, la justice fiscale ? Tout le monde paie le même montant d’impôt ? Tout le monde paie le même pourcentage sur ses revenus ? Et sur ses économies ? Ou sur sa consommation ? Tout le monde conserve ses revenus jusqu’à un certain montant, le même pour tous, et verse le reste à l’Etat ? La vraie justice fiscale, ce serait que les contribuables reçoivent de l’Etat un service correspondant vraiment à l’argent qu’ils lui ont versé.
Certes, les fonctionnaires ne ménagent pas leurs efforts (c’est sûrement à cause de cela que leur taux d’arrêts maladie est un tiers plus élevé que celui des autres Français), mais on n’en est pas là, et ça ne paraît pas aller dans le sens d’une amélioration.
Et si on regardait un peu le nombre des ministres et de leurs aides? Leur salaire? Le budget de macron à l’Elysée ? L’entretien total des migrants qui n’ont rien à faire chez nous vu leur delinquance et trafic de drogue? Il y a des.points cruciaux et faciles à corriger rapidement, si on le veut! Avant de passer à la suppression des ONG de passeurs et à celle de l’AME pour les migrants ..
C’est sûr, les taxes sur l’essence et le diesel puis celles sur l’électricité vont augmenter pour nous décourager d’utiliser ces bagnoles soi disant polluantes. Puis ce sera la CSG et la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale). Et pourtant des économies sont possibles en commençant par la suppression des subventions à l’éolien off shore et à la relance de l’énergie nucléaire et à la lutte contre la fraude fiscale et sociale ; pour sourcer cela, j’attends avec impatience la vidéo hebdomadaire pertinente à ce sujet aujourd’hui de Marc TOUATI sur You Tube lequel nous explique à chaque fois ce qui nous attend…Courage les amis et kenavo ; en attendant, voici celle de la semaine dernière : https://www.youtube.com/watch?v=5lpcDJk6G0I
La France est en faillite depuis Louis XIV et n’a jamais eu des gouvernants capables en gestion, ne sachant même pas compter jusqu’à 3. Exemple 100 milliards de Recettes moins 200 milliards de dépenses font la balance avec 100 milliards de recettes de dettes donc trois avec les dettes. Nos grandes écoles fabriquent des politiques soucieux de leur position de notoriété avec le salaire adapté pour la gloriole mais n’ont jamais eu l’expérience sociologique pour faire travailler un peuple et les connaissances géo politique financières internationales de l’interdépendance et donc les compétences pour gérer la France.Le nombre de politiques même ceux vulgairement appelés économistes et tout genre confondus, que j’ai vu rappliquer au Symposium économique de Davos, font peur à voir et à entendre sur les grandes théories apprises dans nos grandes écoles y compris l’ENA. Le tout à au moins 10 trains de retard par l’évolution économique mondiale.
ils doivent choisir entre hausse des impots, taxes, ou bien économies ! ils ont choisi!