A Nantes, un recensement visant à identifier les électrices et les électeurs qui n’appartiennent pas à l’ « arc républicain » s’impose de toute urgence. Paient-ils leur taxe foncière dès réception de l’avis ? Johanna Rolland en a besoin pour y voir clair.
Johanna Rolland (PS), maire de Nantes, est catégorique : « Le Rassemblement national ne fait pas partie de l’arc républicain » (Ouest-France, Nantes, 28-29 septembre 2024). Voilà une déclaration inquiétante puisque, aux élections européennes (9 juin 2024), 11 848 (11,16 %) Nantaises et Nantais ont voté pour la liste conduite par Jordan Bardella. Et la situation s’est aggravée au premier tour des élections législatives (30 juin 2024) : 20 991 Nantaises et Nantais ont voté pour les candidats du Rassemblement national dans la partie nantaise des cinq circonscriptions de l’agglomération. Avons-nous affaire à des « anti-républicains » ? Avons-nous affaire à de mauvais citoyens ? Avons-nous affaire à des habitués de la délinquance ? Avons-nous affaire à des mauvais payeurs qui refusent de s’acquitter des impôts locaux ? Avons-nous affaire à des contestataires qui critiquent le taux élevé de la taxe foncière fixé par Nantes ? Ils pourraient en effet souligner que, dans la métropole, c’est à Nantes qu’on trouve le taux le plus élevé : 46,34 %. Ils pourraient également noter que, pour vivre à Nantes, il faut avoir les reins solides avec un produit fiscal de 764 euros par habitant (Ouest-France, Nantes, mardi 24 septembre 2024). Bref, à Nantes, « l’arc républicain » coûte cher !
Mais il y a plus grave pour Johanna Rolland. Aux élections municipales de 2026, les « anti-républicains » vont évidemment présenter une liste qui recueillera quelques élus. Pratiquant une opposition inconditionnelle, ils gêneront la maire en mettant les pieds dans le plat. La presse locale (Ouest-France et Presse Océan) sera bien obligée de relater – au moins partiellement – leurs interventions au cours des réunions du conseil municipal. Et les réseaux sociaux feront le reste. Mme Rolland peut donc se préparer dès maintenant à des jours moins heureux… Avec les écolos, les macronistes et la droite, il y a toujours moyen de s’arranger, tandis que les « anti-républicains » réclameront tout et son contraire. En 2026, Johanna Rolland engagera sa troisième campagne : « Il nous reste encore des choses à faire et ça tombe bien, je compte continuer à faire beaucoup de choses pour Nantes. » (Ouest-France, Nantes, 28-29 septembre 2024)
« L’union est un combat », disait Georges Marchais (PCF)
Si, à Nantes, le Rassemblement national ne pèse pas lourd, il en va différemment de La France insoumise. Ses leaders locaux (Andy Kerbrat et Ségolène Amiot) vont s’intéresser de près à la question. Deux possibilités : présenter au premier tour une liste autonome contre celle de Johanna Rolland, ou bien négocier avec cette dernière des places éligibles. Evidemment, une fusion au second tour s’imposera. Les 16 373 suffrages (15,42 %) obtenus par la liste de Manon Aubry aux élections européennes à Nantes les rendront exigeants. Avec des Insoumis dans la municipalité, il y aura du sport… On peut penser qu’une partie des socialistes nantais qui se retrouvent dans une « gauche de gouvernement » qui refuse le « sectarisme » applaudissent aux propos de Bernard Cazeneuve – prononcés à l’université de rentrée du Modem à Guidel – qui dénonçait l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, ce « lider maximo de la gauche qui est démocrate minimo et qui a déclaré vouloir appliquer l’intégralité du programme du Nouveau Front populaire, sans conditions et seul » (Le Télégramme, lundi 30 septembre2024). Le match Rolland/LFI sera intéressant à suivre.
Bernard Morvan
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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3 réponses à “Nantes : Johanna Rolland, championne de la taxe foncière”
D’autant plus intéressant que les militants de EELV Les Verts viennent de choisir leur chef à Nantes, laquelle se définit de gauche radicale. Elle a d’ailleurs fait la campagne de Kerbrat pour les législatives. Y aura t’il une alliance LFI/EELV aux municipales de 2026 ? Pauvre Johanna (et pauvre Nantes).
ne soyez pas surpris les amis, elle a besoin de plus d’argent pour faire venir plus d’immigrés, il faut bien les loger !
La Bretagne vote à gauche et a ce quelle mérite.