Le projet d’implantation de trois éoliennes à Porspoder, dans le Finistère, vient d’être bloqué par la justice, et ce, grâce à la proximité de menhirs classés au patrimoine. Ce 1er octobre 2024, la cour administrative d’appel de Nantes a annulé l’arrêté préfectoral qui autorisait l’installation de ces éoliennes sur le plateau de Larret, en raison de l’impact visuel et patrimonial que ce projet aurait engendré.
Un projet contesté pour préserver le patrimoine mégalithique
À l’origine de cette victoire, l’Association de Protection de l’Aber Ildut (AP-Ildut), qui s’est battue pour protéger l’un des trésors archéologiques de la région : les menhirs de Kergadiou. Ces deux pierres imposantes, l’une dressée et l’autre couchée, se trouvent à seulement 540 mètres du site prévu pour les éoliennes. Selon l’association, les éoliennes de 120 mètres de haut auraient considérablement altéré la vue sur ces monuments vieux de 6 000 ans.
L’association a notamment produit des photomontages pour démontrer l’impact visuel des éoliennes sur le paysage mégalithique, contrastant fortement avec les documents fournis par le promoteur du projet, ERG France, qui minimisaient cet impact. Le juge a suivi ces arguments, soulignant que l’installation de ces machines aurait porté une atteinte excessive au paysage préservé de l’Aber Ildut et à ses environs.
La région de l’Iroise est renommée pour ses paysages naturels préservés, et la présence de ces éoliennes aurait dénaturé ce cadre idyllique, notamment pour les touristes et les passionnés d’histoire qui visitent régulièrement ces sites historiques.
Un projet énergétique controversé
Le projet de Porspoder, mené par ERG France, annonçait permettre de fournir de l’électricité à plus de 12 000 habitants grâce à une puissance de 9 MW. Cependant, la présence de ce parc éolien près de sites classés, tels que les menhirs de Kergadiou, a suscité une vive opposition. Dans les faits par ailleurs, les habitants qui ont de l’éolien à proximité ne voient jamais leurs factures d’énergie baisser.
La commune de Plourin, voisine du site, avait également émis un avis défavorable en raison des travaux nécessaires sur son sol et de la protection du patrimoine. Plourin produit déjà plus d’énergie qu’elle n’en consomme grâce aux énergies renouvelables, rendant le projet encore plus contesté.
Suite à cette décision de la cour administrative d’appel, les promoteurs du projet, ERG France et la société locale Sotraval, peuvent encore faire appel au Conseil d’État. Cependant, la décision de la cour de Nantes, en première instance, semble être un signal fort en faveur de la protection des paysages et du patrimoine breton.
L’association AP-Ildut, désormais renforcée par cette victoire, envisage de contester un autre projet éolien dans le Pays d’Iroise, à Plouarzel, où une augmentation de la hauteur des mâts est prévue. Valérie Mallet espère que cette décision de justice incitera les élus à réfléchir plus sérieusement à l’impact paysager des projets éoliens.
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2 réponses à “Projet éolien à Porspoder bloqué par des menhirs : une victoire pour la protection du patrimoine de Bretagne”
Bravo à cette association qui a réussi à faire annuler ce projet de massacre du paysage. De plus, si vos chiffres sont bon, 9MWatts pour plus de 12 000 habitants ça fait 750 Watts par tête de pipe. On est loin de l’abonnement EDF minimum de 6kW (ou 6kvA) pour un logement de moins de 80m². Sans compter qu’en absence de vent ou quand il est trop faible ou trop fort ces fichues éoliennes ne servent strictement à rien.
J’aimerai connaître à combien d’années se situe « le seuil de rentabilité » d’un site éolien…
Parce que entre sa construction, sa maintenance, sa productivité énergétique, voire son démantèlement je me demande où est le benef.
Ben…Yaka augmenter le coût du KWH déjà X 2 en 15 ans ! Mais c’est bien sûr !