Révolutionnaire…sauf en cas de coup de vent. Le 5 octobre 2024 devait marquer une journée d’opposition symbolique contre ce que les militants d’ultra gauche, notament les Soulèvements de la terre, appellent l’empire Bolloré. Une double manifestation, à terre et en mer, avait été annoncée pour « désarmer la Bollosphère », un terme utilisé pour désigner l’emprise médiatique, industrielle et politique de Vincent Bolloré. Cependant, ironie du sort, les éléments ont eu raison d’une partie de cette mobilisation révolutionnaire : le rassemblement nautique prévu aux Glénan, archipel où la famille Bolloré possède une île (l’île du Loc’h), a été annulé en raison… d’un gros coup de vent prévu samedi 5 octobre.
Une « révolution » maritime qui chavire avant même de lever les voiles
La manifestation nautique, initialement présentée comme un événement spectaculaire visant à dénoncer l’accaparement des terres et des médias par Bolloré, devait rassembler un certain nombre de voiliers visant à intimider l’homme d’affaire breton, pourtant bel et bien chez lui sur son île.
Ces embarcations entendaient hisser les voiles en direction de l’île du Loc’h, propriété historique de la famille Bolloré. Mais voilà, les militants des Soulèvements de la Terre et du collectif Lever les voiles ont été contraints d’annuler la partie maritime de leur « révolte » à cause de conditions météorologiques défavorables.
Pour des révolutionnaires se targuant de défier les « droites extrêmes industrielles, coloniales et réactionnaires », annuler un événement en raison de vents violents semble pour le moins ironique. On imagine bien durant la guerre d’Espagne les groupes armés républicains annuler une offensive en raison de violents orages… Les manifestants ont néanmoins maintenu la partie terrestre de leur mobilisation, prévue à Concarneau à 15h.
La grande « kermesse antifasciste » sans l’aspect homérique annoncé
Ce qui devait être une véritable « flottille homérique » sera finalement transformée en une simple « grande kermesse antifasciste » à Concarneau, sur la place Jean-Jaurès, ponctuée par des discours, des ateliers et une « assemblée des luttes » dont les gauchistes ont le secret (300 collectifs et associations pour 100 personnes en moyenne).
Les organisateurs pointent du doigt le rôle des médias de Vincent Bolloré dans ce qu’ils estiment être la montée en puissance de l’extrême droite et dénoncent une connivence entre son empire et les idées réactionnaires. Ils ne s’attaquent bien évidemment pas aux principaux empires économique qui détiennent la presse mainstream comme le montre la carte du Monde diplomatique ci-dessous – le groupe Bolloré étant archi minoritaire dans le monde médiatique en France (mais sans doute moins déconnecté du réel, ce qui explique son succès par rapport aux grosses armadas)
L’ironie d’une révolution entravée par la météo
Il est savoureux de constater que ceux qui se présentent comme les fers de lance de la résistance aux « droites extrêmes » et au fascisme ont vu leurs plans contrariés par une simple perturbation climatique. Alors que ces mouvements se veulent en opposition à ce qu’ils appellent l’exploitation des territoires par les grandes puissances industrielles, ils se retrouvent démunis face à la force des éléments naturels.
Les organisateurs attendront donc visiblement le printemps pour tenter de venir perturber l’île du Loc’h. D’ici là, Vincent Bolloré et son empire peuvent dormir sur leurs deux oreilles, eu égard du peu de risque d’être inquiété par nos Jean Moulin version 3.0 qui semblent plus vulnérables face à une bourrasque que face aux titans qu’ils prétendent défier.
Marins d’eau douce !
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