Joël Le Scouarnec, ancien chirurgien, sera jugé devant la cour criminelle de Vannes pour 300 faits de viols et d’agressions sexuelles commis sur 299 victimes, principalement des mineurs. Cette affaire, qui a éclaté en 2017 grâce à la dénonciation d’une fillette de six ans, a mis en lumière des décennies d’abus. Déjà condamné en 2020 à 15 ans de réclusion criminelle pour des agressions sexuelles sur quatre mineures, Le Scouarnec fait désormais face à un procès d’une ampleur exceptionnelle.
Un passé judiciaire troublant et des failles institutionnelles
Avant même d’être arrêté en 2017, Joël Le Scouarnec avait été condamné en 2005 pour détention d’images pédopornographiques, mais avait pu continuer à exercer comme chirurgien. En dépit de cette condamnation, aucune interdiction professionnelle n’avait été prononcée. De nombreuses failles dans le système judiciaire et hospitalier ont permis à Le Scouarnec de poursuivre sa carrière pendant près de 30 ans, notamment à Quimperlé, Vannes, et Jonzac.
Lors de l’enquête, des carnets intimes ont été découverts chez Le Scouarnec. Ces journaux détaillaient ses agressions sexuelles sur des centaines d’enfants sur une période de 30 ans. Ces éléments ont permis d’identifier 312 victimes potentielles, dont 19 ont été écartées en raison de la prescription. Les enquêteurs ont également retrouvé plus de 300 000 images à caractère pédopornographique sur son ordinateur.
Le procès à venir
Ce procès, qui devrait se dérouler à Vannes en 2025, est prévu pour durer plusieurs mois. Joël Le Scouarnec encourt une peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle. Il s’agit d’une affaire sans précédent dans le paysage judiciaire français, à la fois pour l’ampleur des faits et pour le nombre de victimes. Le jugement sera également l’occasion d’examiner les graves dysfonctionnements institutionnels qui ont permis à cet homme de commettre ses crimes en toute impunité pendant des décennies.
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