Le quartier de Maurepas à Rennes, rongé par le trafic de drogue du fait d’une politique de la ville dingue menée depuis des décennies, a été de nouveau le théâtre d’une fusillade ce lundi 30 septembre 2024. En pleine journée, vers midi, des coups de feu ont été tirés sur la place du Gros Chêne, près du centre commercial. Un homme de 37 ans a été blessé par balle.
Sixième fusillade en deux mois à Maurepas
C’est la sixième fusillade en seulement deux mois dans cette zone, gangrenée par la guerre des gangs pour le contrôle des points de deal. Ce lundi, un groupe de cinq hommes encagoulés a été vu descendant un escalier menant à la rue de la Marbaudais. L’un d’eux a ouvert le feu, visant les jambes d’un homme connu des services de police pour trafic de stupéfiants. La victime a été touchée au genou gauche et à un pied, avant de se réfugier dans un supermarché à proximité.
Les témoins de la scène, dont certains étaient présents pour récupérer leurs enfants à la sortie de l’école, décrivent un climat de peur omniprésent. Le secteur a été rapidement bouclé par la police, et des douilles ont été retrouvées sur les lieux par les enquêteurs de la police scientifique.
Le quartier de Maurepas subit depuis plusieurs mois des violences récurrentes liées à une guerre de territoire entre trafiquants. Les tirs de ce lundi 30 septembre s’inscrivent dans une série de fusillades visant à prendre le contrôle des juteux points de deal de la zone. En mars 2023, deux hommes avaient déjà été tués exactement au même endroit.
La division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) a été chargée de l’enquête. Les autorités locales redoutent que cette série de violences ne continue à s’aggraver dans les semaines à venir, malgré les efforts des forces de l’ordre pour sécuriser le quartier.
Au sein de la population, ils sont néanmoins de plus en plus nombreux à espérer, qu’un jour, les autorités finissent enfin par agir, sans pincette, de la manière forte. Le Salvador montre l’exemple en matière de traitement radical contre le trafic de drogue. Peut être qu’appliquée en France, cette méthode dissuaderait un peu plus ceux qui veulent empoisonner la population de plonger dans le trafic.
La lutte contre les gangs au Salvador : une répression drastique sous la présidence de Bukele
Depuis 2022, le gouvernement salvadorien mène une vaste campagne répressive contre les gangs armés du pays, connue sous le nom de « guerre contre les gangs » ou « guerre contre le terrorisme ». Cette opération fait suite à une vague d’homicides qui a secoué le pays entre le 25 et le 27 mars 2022, où 88 personnes ont perdu la vie.
Sous la présidence de Nayib Bukele, au pouvoir depuis juin 2019, la sécurité nationale est devenue une priorité. Dès le début de son mandat, Bukele a lancé un programme de lutte contre les gangs baptisé « Plan de contrôle territorial ». Ce plan a conduit à la proclamation de l’état d’exception, suspendant certains droits et libertés et permettant l’arrestation de dizaines de milliers de suspects liés au crime organisé. En janvier 2024, environ 75 000 personnes présumées liées à ces organisations criminelles avaient été arrêtées, entraînant une surpopulation carcérale.
La criminalité au Salvador a fortement diminué en quelques années. Les statistiques officielles indiquent une chute du taux d’homicides, passant de 36 pour 100 000 habitants en 2019 à seulement 2,4 pour 100 000 en 2023. Ces résultats ont permis à Nayib Bukele de maintenir un taux de popularité élevé, et plusieurs dirigeants latino-américains envisagent d’adopter ce qu’ils appellent le « modèle Bukele » pour lutter contre la violence dans leurs propres pays.
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