La Flandre, actuellement divisée entre France et Belgique, est un creuset d’histoire, de culture et d’identité profondément enracinées dans la longue mémoire européenne. La nation flamande brille par sa haute culture, comme dans la peinture, avec Rubens, dans la philosophie, la science ou la littérature. La Flandre, c’est aussi la terre qui produit Charles Quint, le héros Van Artevelde, vainqueur des révoltes des villes flamandes contre le roi de France. Du XVe au XVIIe, la Flandre était le centre névralgique du commerce européen, avec des villes comme Bruges et Gand. La Flandre était l’un des poumons économiques de l’Europe.
La Flandre a toujours été une région stratégiquement et économiquement importante défendant son identité et son indépendance tout au long de son histoire face aux puissances continentales, elle a été le théâtre de lutte entre les grandes puissances européennes notamment avec l’Espagne et la France. Le traité de Westphalie en 1648 divise la Flandre, ce même traité qui entraina l’annexion de l’Alsace par la France, la place comme une frontière entre les puissances catholiques et protestantes en Europe. Au XIXe siècle, avec la formation de l’État belge, les Flamands ont été confrontés à une domination culturelle et linguistique francophone, exacerbée par les élites belges. Le mouvement flamand, né au cours du XIXe siècle, visait à revendiquer les droits linguistiques et culturels des Flamands, culminant dans l’obtention de diverses réformes fédérales au XXe siècle. Au cours de ce XX siècle, les Flamands continuent de défendre les libertés flamandes, notamment par la volonté d’indépendance.
Revendications
Au cours du XIXe siècle, le mouvement flamand a émergé comme une voix puissante dans la quête de reconnaissance et de promotion de la langue et de la culture flamandes face à une francophonie conquérante. Des figures telles que Jan Frans Willems, considéré comme le père du mouvement, ont plaidé pour la primauté du néerlandais dans un paysage culturel et politique dominé par le français. Hendrik Conscience, le père de la littérature flamande, a apporté une contribution majeure célébrant l’identité flamande à travers ses romans historiques, notamment avec « Le Lion des Flandres ».
Au XXe siècle, le mouvement flamand a continué à jouer un rôle significatif dans la société belge, portant les revendications linguistiques, politiques et culturelles des Flamands. Des figures telles que Flor Grammens, par son action directe en faveur de la reconnaissance du néerlandais, ont provoqué des débats nationaux sur les droits linguistiques. Frans Van Cauwelaert, politicien influent, a milité pour l’autonomie flamande et a contribué au compromis linguistique de 1932 permettant de protéger le flamand. Malheureusement, comme tout compromis, il n’est jamais à la hauteur des enjeux, laissant de côté des éléments cruciaux pour plaire. Cette solution intermédiaire a nié l’essence du problème de fond rendant la résolution inefficace. Aujourd’hui, le recul permet de dire que la position autonomiste de Van était largement insuffisante pour répondre à la question flamande.
Les nationalistes flamands trouvaient les compromis comme insuffisant en estimant qu’ils ne répondaient pas pleinement aux aspirations des Flamands. Le mouvement nationaliste flamand s’est donc intensifié. Ainsi, le Vlaams Nationaal Verbond (VNV) est fondé en 1933. Les résultats sont positifs. Les nationalistes flamands pèsent environ 17% des voix en 1939.
Après la Seconde Guerre mondiale, le VNV est interdit. Comme dans d’autres régions d’Europe, une période de stérilité pour le nationalisme s’opère. Au long des années 60 et 70, la Flandre connait des manifestations politiques pour la défense des intérêts flamands. La Volksunie, fondée en 1954, a connu une ascension politique notable, en 1971 elle rassemble près de 19% des voix. Ils ont participé à plusieurs gouvernements, mettant de côté le projet d’un Etat flamand indépendant préférant le fédéralisme.
En 1977, la Volksunie participe aux pourparlers de la deuxième réforme de l’État. Ces discussions aboutissent au pacte d’Egmont, qui est largement considéré comme un compromis, voir une trahison. Cela entraîna des dissensions au sein du parti, conduisant finalement à sa scission et à la création du Vlaams Blok à la fin des années 70.
La Volksunie a été également impliquée dans les révisions de la constitution qui ont conduit le pays vers le fédéralisme au début des années 1990. Au sein de ce parti, de nombreuses divergences idéologiques sont apparues, poussant certains dirigeants vers les partis libéraux, d’autres vers la gauche ou le centre-droit, tandis que d’autres se sont ralliés autour du nouveau parti, la N-VA, un parti nationaliste flamand plus modéré dans ses positions que le Vlaams Belang.
Aux régionales de 2004, le Vlaams Blok fait environ 24% des voix en Flandre et 35% chez les néerlandophones de Bruxelles. L’expression « cordon sanitaire » trouve ses origines dans la politique belge. En effet, face à la dynamique des nationalistes flamands, les autres partis politiques décident de refuser le principe de coalition avec eux. Au cours de la même année, face aux succès démocratique, les opposants politiques tentent de dissoudre le Vlaams Blok. A ce moment, le Vlaams Blok devient le Vlaams Belang.
Avenir.
La scène électorale flamande : Le Vlaams Belang.
Le paysage politique flamand est dominé par la droite, avec environ 45 % d’intentions de vote en faveur d’un parti nationaliste, dominée par le Vlaams Belang. La tactique de cordon sanitaire n’a donc pas marché. Ce parti indépendantiste flamand vise à répondre aux problèmes rencontrés par les Flamands, tels que l’insécurité due à l’immigration et l’augmentation du pouvoir d’achat. Le Vlaams Belang se présente comme l’alternative électorale pour la nation flamande.
Le Vorfeld flamand :
Le nationalisme flamand repose aussi sur des mouvements patriotiques. Nous retrouvons ainsi le groupe Schild en Vrienden, qui a donné un brillant parlementaire, Dries Van Langenhove, il y a aussi le Geuzenbond et surtout le NSV (Nationalistische Studentenvereniging).
Le NSV est une association étudiante active dans plusieurs villes. Leurs activistes incarnent l’esprit flamand et la fierté de l’identité culturelle au sein des campus universitaires. Le NSV, en favorisant la camaraderie et en organisant des événements qui mettent en valeur la culture flamande, assure que les jeunes flamands restent profondément enracinés dans leur héritage. Dans un contexte européen où les identités nationales sont souvent reléguées au second plan, le rôle du NSV est d’une importance cruciale pour préserver et promouvoir la spécificité flamande. En outre, le NSV ne se contente pas de renforcer le sentiment d’appartenance, il contribue également à la formation des étudiants. Le NSV est le bastion de l’identité flamande, bon nombre d’homme politique flamands ont été formé ici, comme le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken.
Tout pour la Flandre :
L’indépendance flamande est bien plus qu’une simple aspiration politique ; c’est une nécessité essentielle. Le Vorfeld flamand, conscient de ces enjeux, s’engage activement dans le processus d’élaboration d’un État indépendant en promouvant la fierté d’être Flamand et en contribuant à la formation de jeunes flamands.
Dans cette période critique pour l’avenir de l’Europe, la Flandre se dresse comme un rempart de la résistance européenne face à des défis majeurs. Confrontée à une immigration massive en provenance des pays du tiers-monde, à une élite déconnectée, à des menaces de conflit aux frontières européennes et à une détérioration économique et sécuritaire croissante, la nation flamande refuse de fléchir. Au contraire, elle se tient fermement debout, déterminée à préserver ses libertés.
En se détachant du cadre politique actuel, la Flandre ouvre la voie à une réunification des néerlandophones d’Europe, en collaboration étroite avec un État afrikaner indépendant, dans le but de préserver leur héritage culturel commun.
Matisse Royer
Crédit photo : DR
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6 réponses à “A la découverte de la Flandre : Héritage, Revendications et Avenir.”
Cet article, très détaillé, qui témoigne de la grandeur et du prestige de la Flandre, devrait être distribué dans les écoles. On n’enseigne plus l’histoire et c’est bien dommage.
mais la FLANDER FAIT PARTIE DE L’EUROPE et n’a pas a renier son histoire
amities
à l’attention de Mr. Roger Matisse
Bien écrit, mais il est dommage que trop peu d’attention ait été accordée à la différence entre N-VA et Vlaams Belang. La Nouvelle Alliance flamande, abrégée en N-VA, est un parti politique nationaliste flamand, libéral-conservateur. En termes de sièges, deuips 2014, la N-VA est le plus grand parti à la Chambre des représentants, au Sénat et au Parlement flamand.
Pour plus d’informations, voir ; l’histoire de la Flandre en 10.000 années
https://www.canonvanvlaanderen.be/
version en néerlandais ou en anglais
Salutations sincères
Met vriendelijke groeten
N’oublions pas Marguerite de Flandres, épouse de Guillaume le conquérant, et ancêtre des ducs de Bretagne.
Ni les soldats Flamands morts du côté breton à Saint Aubin du Cormier.
Et le VMO…. Puis à ce jour VOORPOST ? Un oubli?
La Flandre revient de loin après avoir été quasiment francisée à la fin du XVIIIe siècle. Les Flamands, « un peuple indestructible » selon L.Daudet, se sont relevés sans violence. Zéro mort de la part de ceux invariablement qualifiés d’ « extrémistes flamingants ». Nous sommes des travailleurs, des taiseux et des gens fiers de notre histoire et de notre résistance au jacobinisme qui imbibe les francophones belges. Le Flamand de France que je suis souhaite l’indépendance de la Flandre du nord, dite « belge ». Malheureusement, pour ce qui concerne la Flandre française, notre sort est lié au Titanic identitaire français.
Leve Vlaanderen !
Met mijn vlaamse groeten