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Le Bilan 2023 de la filière des Viandes Bio : résilience face à un marché en mutation

La filière des viandes biologiques en France traverse une période de profonde transformation. Entre la baisse de la consommation et les ajustements de production, l’année 2023 a été marquée par des défis de taille pour les producteurs et les distributeurs. Ces acteurs doivent non seulement s’adapter à un marché incertain, mais aussi trouver des solutions pour pérenniser une filière qui est pourtant essentielle à la promotion d’une agriculture durable.

Une Production en Baisse

En 2023, la production d’animaux biologiques a reculé pour la deuxième année consécutive, atteignant 52 011 tonnes équivalent carcasse (TEC), contre 63 265 TEC en 2022. Cette baisse de 18% s’explique principalement par le ralentissement de la consommation des produits bio, en raison de l’inflation, mais aussi par un manque de clarté sur les bénéfices des produits bio pour les consommateurs​. Cette tendance a créé des difficultés pour la valorisation des animaux, entraînant des réaffectations vers le marché conventionnel, la congélation des produits et même des arrêts d’élevage.

Les défis de la Cconsommation

La filière bio a également dû faire face à des bouleversements dans les habitudes de consommation. En grande distribution (GMS), les ventes de viande bovine bio ont chuté de 20%, passant de 4 432 tonnes en 2022 à 3 551 tonnes en 2023​. Cette diminution s’inscrit dans un contexte de baisse générale de 37% des ventes en deux ans dans ce circuit. D’autres circuits comme les boucheries artisanales (-25%) et les magasins spécialisés (-12%) ont également été impactés​. Toutefois, la vente directe a progressé de 4%, tandis que la restauration hors-domicile (RHD) a stagné avec une baisse modérée de 1%.

Les Filiales Bio en Détail : Bovine, Ovine et Porcine

Filière bovine bio : La viande bovine bio, représentant une part importante de la production, a vu une diminution de 14% en 2023. Cette baisse s’explique par une contraction du cheptel et des réaffectations fréquentes vers le conventionnel, où les prix étaient plus attractifs​. Malgré cela, la consommation de viande bovine bio, principalement sous forme de steaks hachés, a continué de dominer en GMS, bien que son volume ait reculé significativement.

Filière ovine bio : Cette filière a subi une réduction des abattages de 12%, en partie en raison de la difficulté à valoriser les agneaux bio​. Toutefois, la croissance du cheptel ovin a légèrement augmenté (+3,3%), ce qui montre une certaine résilience. La vente directe, canal privilégié pour l’agneau bio, représente 25% des ventes, bien qu’elle n’ait pas compensé les baisses dans d’autres circuits.

Filière porcine bio : Le secteur porcin a également été frappé par une baisse notable de la production (-23%) et des abattages​. Les ventes en GMS ont chuté de 33%, tandis que les magasins spécialisés et les boucheries ont respectivement enregistré des baisses de 17% et 30%. Néanmoins, la vente directe (+7%) et la restauration hors-domicile (+1%) ont apporté une lueur d’espoir.

Adaptation et résilience de la filière

Face à ces difficultés, les opérateurs de la filière bio ont dû mettre en place des mécanismes de régulation, comme le déclassement des animaux vers le conventionnel. En parallèle, les efforts pour améliorer l’efficacité des chaînes de distribution et diversifier les débouchés se sont intensifiés. L’un des axes d’adaptation consiste à valoriser les viandes bio à travers des campagnes de communication. En 2023, la Commission Bio d’INTERBEV a lancé des actions pour promouvoir les viandes bio auprès des distributeurs et des consommateurs, avec des initiatives prévues jusqu’en 2025​.

Perspectives d’avenir

La filière bio est à un carrefour. Les acteurs doivent continuer à innover pour relancer la consommation et maintenir une production viable. La loi Egalim, qui impose à la restauration collective publique de proposer 20% de produits bio, est l’une des opportunités de croissance. Une campagne de communication d’envergure, intitulée «#BioRéflexe», soutenue par le ministère de l’Agriculture, vise à sensibiliser le public aux bienfaits de l’agriculture biologique​.

En conclusion, malgré les défis imposés par un marché en pleine mutation, la filière bio française reste résiliente. Elle doit néanmoins continuer à s’adapter, en renforçant ses stratégies de promotion et en trouvant des solutions pour garantir sa pérennité face aux pressions économiques et aux changements de comportements des consommateurs.

Crédit photo : DR

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2 réponses à “Le Bilan 2023 de la filière des Viandes Bio : résilience face à un marché en mutation”

  1. Dany dit :

    La viande ne peut être bio que si l’abattage n’est pas halal…
    D’autre part, la viande doit être hachée à mesure des achats, pas avant et gardée sous blister ou en vente au détail !

  2. patphil dit :

    vinde de mouton en provenance de nlle zélande ou d’australie, de viande bovine de l’argentine ou du brésil, merci pour nos éleveurs, les fruits et légume venant du maroc , m^me les bananes sont importés par monoprix du ghana, même pas de pays francophone et encore moins des antilles françaises

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