L’apprentissage continue de jouer un rôle central dans le développement des compétences des jeunes en Bretagne administrative, comme en témoigne le baromètre ISM-MAAF 2024. Ce rapport met en lumière les chiffres encourageants de l’apprentissage en artisanat, malgré les défis persistants dans certaines filières. Alors que plus de 11 300 jeunes ont été formés cette année dans des entreprises artisanales bretonnes, l’importance de ce secteur dans l’économie locale ne cesse de croître.
La Bretagne : une région attractive pour l’apprentissage
Avec une hausse de 4 % du nombre d’apprentis par rapport à l’année précédente, la Bretagne confirme son attractivité pour les jeunes souhaitant se former dans l’artisanat. Les 11 390 apprentis formés dans cette région font de l’artisanat un véritable levier d’emploi pour les nouvelles générations. Les petites entreprises artisanales, principalement des structures de moins de 20 salariés, forment à elles seules 26 % des apprentis bretons, un chiffre reflétant l’importance de ce secteur.
Le développement de l’apprentissage est particulièrement marqué dans certains départements. L’Ille-et-Vilaine reste en tête avec 3 720 apprentis, tandis que le Morbihan enregistre la plus forte progression avec +5 % d’apprentis en 2023. Ce dynamisme s’étend également aux Côtes-d’Armor, avec une hausse de 2,7 %, et au Finistère avec +4 %. Il est important de noter que la Loire-Atlantique, bien que géographiquement liée à la Bretagne historique, n’est pas incluse dans ces statistiques, la Bretagne administrative se limitant à ses quatre départements.
Un secteur de la fabrication en plein essor
Parmi les secteurs en forte croissance, la fabrication se distingue particulièrement avec une augmentation de 13 % des effectifs en apprentissage. Ce secteur englobe notamment des métiers tels que la boulangerie, la pâtisserie, la réparation de véhicules, ainsi que les services d’aménagement paysager et la menuiserie. Ces métiers sont essentiels pour la vie quotidienne des Bretons et leur maintien dans le tissu économique est crucial.
Le BTP, un autre secteur clé, accueille environ 4 500 apprentis, tandis que les services comptent 3 250 apprentis. Bien que le secteur de l’alimentation ait enregistré une légère baisse de 3 % de ses effectifs, il reste l’un des piliers de l’apprentissage avec 2 760 jeunes formés. Cela démontre que malgré certaines difficultés, l’artisanat reste une voie prisée par les jeunes pour entrer dans la vie active.
Des opportunités d’emploi renforcées
L’un des aspects les plus encourageants de ce baromètre est le taux d’insertion professionnelle élevé des apprentis bretons. En 2024, 71 % des jeunes formés en apprentissage dans l’artisanat trouvent un emploi dans les six mois suivant la fin de leur formation. Ce taux, en hausse d’un point par rapport à l’année précédente, place la Bretagne en troisième position au niveau national, derrière les Pays de la Loire et la Normandie. À titre de comparaison, la moyenne nationale se situe à 67 %.
Cette performance est d’autant plus remarquable dans un contexte où l’artisanat doit faire face à des défis structurels importants, notamment en matière de recrutement. Le secteur, qui se caractérise par une grande diversité de métiers, est en constante demande de main-d’œuvre qualifiée. L’apprentissage, en tant que modèle de formation alliant théorie et pratique, offre donc une réponse adéquate à cette demande croissante.
Vers une diversification des profils d’apprentis
L’apprentissage en Bretagne attire désormais un public plus diversifié, avec une augmentation notable du nombre de jeunes poursuivant des études supérieures. Alors que 58 % des apprentis en Bretagne préparent un diplôme de niveau CAP (contre 63 % en 2018), on observe une montée en puissance des niveaux de qualification. En effet, 12 % des apprentis préparent désormais un diplôme de l’enseignement supérieur, un chiffre en progression constante.
Cette diversification s’explique en partie par l’ouverture de l’apprentissage à un public plus large, notamment les adultes en reconversion professionnelle. La réforme de l’apprentissage de 2018, portée par Muriel Pénicaud, a permis d’étendre la possibilité d’apprentissage aux 26-30 ans, offrant ainsi une seconde chance à ceux qui souhaitent se réorienter vers des métiers manuels ou techniques. Cette évolution répond à la fois aux besoins des entreprises et aux aspirations des jeunes à acquérir des compétences professionnelles reconnues.
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