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Affaire Nahel Merzouk : un récit médiatique remis en cause par l’enquête

L’affaire Nahel Merzouk, qui avait embrasé des banlieues de France après la mort du jeune homme à Nanterre lors d’un contrôle policier en juin 2023, vient de connaître un tournant décisif. L’enquête judiciaire menée par deux juges d’instruction, longue de plusieurs mois et constituée de milliers de pages de rapports et d’expertises, remet en question les premières versions relayées par les médias et ayant alimenté des émeutes dans plusieurs villes. Les conclusions de cette enquête, consultées par le JDNews, apportent de nouveaux éclairages sur les circonstances du drame et le rôle des policiers impliqués, faisant voler en éclats le récit initial.

Un contrôle sous tension

Le 27 juin 2023, Nahel Merzouk, 17 ans, est abattu lors d’un contrôle routier par deux policiers, dans le quartier de la Défense à Nanterre. Une vidéo virale diffusée sur les réseaux sociaux montre le moment où l’un des agents tire sur le jeune homme alors qu’il tentait de redémarrer son véhicule. Cet extrait de quelques secondes avait suffi à générer une vague d’indignation et à déclencher des émeutes. Depuis, la justice a mené un travail minutieux pour déterminer la véracité des faits.

L’un des policiers, Florian M., auteur du tir, est aujourd’hui mis en examen pour meurtre. Son collègue, Julien L., qui se trouvait au niveau de la fenêtre et tentait d’empêcher Nahel de démarrer la voiture, est, quant à lui, placé sous le statut de témoin assisté pour complicité de meurtre.

Dans les jours suivant la mort de Nahel, plusieurs témoins avaient affirmé que le jeune homme avait été frappé au visage avec une crosse de fusil par l’un des policiers. Pourtant, l’autopsie réalisée contredit cette version. Les seules marques relevées sur le corps de Nahel, en dehors de la blessure létale, sont deux ecchymoses anciennes, datant d’au moins 18 heures avant l’incident, selon le rapport médical. Aucun signe de coup porté par une crosse ou tout autre objet n’a été détecté, balayant ainsi l’accusation selon laquelle l’adolescent aurait subi des violences avant le tir.

Un démarrage volontaire du véhicule

L’une des clés de l’enquête réside dans la question de savoir si Nahel Merzouk a volontairement redémarré son véhicule au moment où les policiers tentaient de l’arrêter. Le passager avant du véhicule, Farid B., avait initialement déclaré que le pied de Nahel avait glissé sur la pédale d’accélérateur, entraînant le mouvement de la voiture. Cependant, l’expertise automobile menée par les autorités conclut que quatre actions successives ont été effectuées pour redémarrer la Mercedes, notamment l’appui sur la pédale de frein et l’accélérateur. Cette analyse tend à prouver que le redémarrage de la voiture a été une action volontaire de la part de Nahel.

L’une des questions cruciales de l’affaire est de savoir si le tir de Florian M. était justifié. L’enquête balistique montre que le policier n’a pas visé le haut du corps de Nahel. Lors de la reconstitution, il a été démontré que l’arme était pointée plus bas. Cependant, le mouvement soudain de la voiture pourrait avoir provoqué une déviation du tir vers le haut, touchant mortellement l’adolescent. Cet élément pourrait jouer en faveur du policier en remettant en cause la qualification d’homicide volontaire.

Dès les premières heures suivant le drame, plusieurs voix, dont celle de l’avocat de la famille Merzouk, ont affirmé que les policiers n’étaient pas en danger lorsque Nahel a redémarré le véhicule. L’enquête, cependant, révèle que les pieds des deux policiers étaient très proches du véhicule, à une trentaine de centimètres du muret derrière eux. Florian M. a déclaré avoir tiré pour éviter d’être coincé ou roulé dessus. Ces nouveaux éléments pourraient offrir une défense légitime aux policiers en raison du risque que représentait le mouvement du véhicule.

Un autre aspect largement sous-estimé est la conduite de Nahel avant le contrôle. D’après l’enquête, la course-poursuite avec la police a duré près de trois minutes dans les rues de Nanterre, avec des pointes de vitesse atteignant 116 km/h en pleine zone urbaine. Nahel a frôlé plusieurs piétons et cyclistes, ce qui aurait pu entraîner d’autres drames. Cet élément renforce l’idée que l’intervention des policiers était justifiée pour éviter des accidents graves.

Un autre volet de l’affaire concernait une plainte déposée contre les policiers pour « faux en écriture publique ». La famille de Nahel, par le biais de son avocat, avait accusé les agents d’avoir modifié leur version des faits pour légitimer l’usage de leur arme. Toutefois, cette plainte n’a jamais été soutenue par des preuves solides, et les juges d’instruction n’ont pas jugé utile de diligenter d’actes supplémentaires sur ce point.

L’enquête, à la lumière des faits et des expertises, ébranle le récit initial qui avait enflammé les réseaux sociaux et alimenté des semaines de violence en France. Si Florian M. reste mis en examen pour meurtre, de nombreux éléments du dossier viennent jeter le doute sur la gravité de cette accusation. Les conclusions finales du parquet sont attendues dans les prochains mois, mais il est d’ores et déjà certain que l’affaire Nahel Merzouk est loin de se résumer aux premières images relayées sur les réseaux sociaux.

A voir désormais si les gauchistes qui ont agité le pays pendant des semaines feront leur Mea Culpa…ou pas (comme d’habitude).

Crédit photo : DR
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Une réponse à “Affaire Nahel Merzouk : un récit médiatique remis en cause par l’enquête”

  1. Thierry GOLI dit :

    Ce serait bien d’en faire une petite info au 20 heures histoire de clore cette affaire. Trop de trouble règne encore dans l’esprit de nombre de jeunes cerveaux faibles et rebelles contre l’autorité.

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