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Le vent de la révolte souffle à Saint-Connan (22) contre les éoliennes

Un vent de résistance s’élève dans l’Argoat, où un nouveau collectif, baptisé Vent-Debout Saint-Connan, s’oppose fermement à l’implantation du parc éolien de Coat-ar-Belleguès, autorisé par le préfet des Côtes d’Armor en mai dernier. Ce projet, piloté par le promoteur Energiequelle SAS, filiale d’une société allemande, prévoit l’installation de six éoliennes géantes dans la commune de Saint-Connan, au cœur des Côtes-d’Armor.

Ces éoliennes, d’une puissance de 3,6 MW chacune, culmineront à des hauteurs impressionnantes allant jusqu’à 205 mètres. Dotées de rotors de 131 mètres de diamètre, elles devraient s’aligner sur les collines environnantes, formant ainsi un mur technologique imposant au-dessus du paysage naturel et historique de la région. Mais la contestation s’organise et les riverains sont vent debout contre ce qu’ils considèrent comme une destruction de leur cadre de vie.

L’essor des éoliennes face à l’opposition croissante

L’implantation de parcs éoliens en Bretagne ne cesse de s’accélérer, mais elle ne fait pas l’unanimité. Les promoteurs vantent les vertus d’une énergie renouvelable, mais sur le terrain, la contestation enfle. À Saint-Connan, le collectif Vent-Debout Saint-Connan regroupe 40 signataires, dont des riverains directement impactés, les propriétaires de l’Abbaye de Koad-Malouen et l’association des Amis de l’Abbaye, qui préservent ce site historique.

L’abbaye, joyau patrimonial breton, se trouve au centre des préoccupations. Des associations nationales comme Sites & Monuments et La Demeure Historique, s’opposent elles aussi à ce projet qui, selon elles, met en péril les paysages et monuments de l’Argoat.

Un projet écologiquement contesté

Bien que les promoteurs mettent en avant l’aspect écologique des éoliennes, de nombreuses voix s’élèvent pour en dénoncer les impacts négatifs. Sur le terrain, le projet est critiqué non seulement pour son impact visuel, avec des machines géantes dominant le paysage naturel, mais aussi pour ses conséquences sur l’environnement. Les critiques pointent du doigt les matériaux utilisés, notamment les métaux rares, et soulignent que le bilan carbone de ces installations, de leur construction à leur maintenance, n’est pas aussi vert qu’on le prétend.

De plus, les éoliennes sont loin d’être économiques. Leur coût s’élève souvent à plusieurs millions d’euros par unité, sans compter les coûts de maintenance et les nuisances (sonores et visuelles) qu’elles occasionnent pour les riverains. À Saint-Connan, certains propriétaires craignent même une chute de la valeur immobilière de leurs biens.

Recours en justice et mobilisation locale

Face à ce constat, le collectif Vent-Debout Saint-Connan a décidé de porter l’affaire devant la justice. Après le rejet de leurs recours gracieux en août, les opposants ont déposé une requête contentieuse auprès de la Cour Administrative d’Appel de Nantes. Leur avocat, Maître Sébastien Echezar, espère que la décision administrative du préfet sera annulée, permettant ainsi de stopper ce projet éolien.

La mobilisation dépasse cependant le cadre juridique. Un appel est lancé pour rallier d’autres associations locales et nationales, qu’elles soient défenseurs du patrimoine ou de l’environnement. Un fond dédié a été créé sur le site de Sites & Monuments pour financer cette bataille judiciaire qui s’annonce longue et coûteuse.

L’éolien, une fausse bonne idée pour la Bretagne ?

Le cas de Saint-Connan n’est pas unique. En Bretagne, terre propice au vent, l’éolien est présenté comme une solution d’avenir. Mais derrière cette image d’énergie propre, les oppositions se multiplient. Plusieurs collectifs dénoncent un véritable désastre écologique et économique. Les éoliennes, loin d’être une solution miracle, détériorent les paysages et ne respectent pas toujours les principes d’une écologie durable.

Alors que la Bretagne est devenue un des terrains favoris pour le développement éolien, les voix qui s’opposent à ces projets se font de plus en plus entendre. Les habitants, comme à Saint-Connan, défendent leur territoire et leur patrimoine contre des projets jugés intrusifs et destructeurs.

Un avenir durable sans les éoliennes ?

Les opposants au projet de Saint-Connan sont clairs : les éoliennes ne sont pas la solution idéale pour l’avenir de la région. Au contraire, ils estiment que l’avenir énergétique de la Bretagne doit s’inscrire dans une démarche respectueuse de son patrimoine naturel et historique. Avec l’affaire désormais entre les mains de la justice, le combat continue pour préserver ce que les habitants considèrent comme un cadre de vie unique.

Dans les mois à venir, les résultats de cette mobilisation pourraient influencer d’autres luttes similaires en Bretagne et ailleurs, soulevant une question cruciale : faut-il vraiment sacrifier les paysages pour une technologie dont le bilan écologique reste controversé ? La réponse, pour beaucoup, semble déjà tranchée.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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6 réponses à “Le vent de la révolte souffle à Saint-Connan (22) contre les éoliennes”

  1. loic ruello dit :

    les eoliennes en baie de st brieuc ont été installées avant que les associations puissent les contester , les retro-commission etaient là pour motiver les maires manifestement !

  2. guillemot dit :

    Avec les éoliennes nous allons avoir les mêmes problèmes que ceux occasionnés par l’AMIANTE. Connu depuis 1906 pour sa toxicité,( mais sous la pression d’un lobby puissant aucune construction n’était faite sans l’utilisation de ce matériau) il a fallu attendre 1997 pour l’interdire.

  3. David Bardoul dit :

    Ces saloperies de machines n’ont rien d’écologique car elles sont couplées obligatoirement à du charbon ou du gaz pour les jours sans vent (soit les 3/4 du temps). Bilan carbone Nul pour des machines qui coûtent la peau du cul aux Français mais qui remplissent les poches des installateurs (allemands, chinois, espagnols, canadiens, danois) avec la bénédiction de l’Etat. Des grosses Merdes qui saccagent les paysages pour une production d’électricité dérisoire.
    Et HONTE aux maires des communes au QI de caniveau, qui sous couvert de planète à sauver, prennent aussi les gens pour des cons.
    Le seul intérêt de ces machines mortifères c’est de faire du Pognon !

  4. Ronan dit :

    Bonjour, les inconvénients de l’éolien sont supérieurs aux avantages ; donc, il conviendrait de relancer l’énergie nucléaire et de bloquer tout projet éolien (offshore compris) pour faire des économies d’énergie et sortir du marché européen de l’électricité dans un premier temps puis Frexit ; puisse M. BARNIER prime minister écouter les opposants à cette énergie couteuse et non rentable à terme comme en Bretagne et j’en fait partie comme le nouveau député Monsieur LE FUR Corentin (troisième circonscription de Lamballe Loudéac) ; je compte bien lui écrire à ce sujet et vous invite à écrire à votre député. Salut.

  5. Le Goff Pierre-Yves dit :

    Il est vrai que ces eolinnes ne sont pas toujours la panacée. Si on réfléchit un peu, la Bretagne dispose de nombreux cours d’eau parfois assez impétueux, sans compter les déversoirs situés aux écluses de nos canaux. Ainsi par exemple sur la Vilaine entre Rennes et Arzal de nombreuses écluses permettent la navigation. Celles-ci comportent des déversoirs où il semble qu’il y ai une puissance de flux non négligeable. Quant à Guipry,un ancien moulin encore doté de sa roue à aubes se dresse au milieu du fleuve à la sortie de l’écluse. Ne pourrait-on pas utiiser cette force hydrolique en construisant de petites centrales successives sur le Blavet, la Vilaine, l’Erdre à l’écluse Saint félix à Nantes ? Cela mériterait d’être discuté. Je rajouterais qu’en Norvège une grande partie de l’électricité est produite sur les cours d’eau, grâce à ce genre d’installation.

  6. patphil dit :

    la propagande écolo devient préoccupante, des maires sensibles à la corruption (attribution d’argent ) y succombent

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